Le mur et la passoire

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Martineau cite Régis Debray : « Toute frontière, comme le médicament, est remède et poison. Et donc affaire de dosage. »


Ainsi, comme l’a révélé Félix Séguin hier, plus de 400 bandits liés aux cartels mexicains de la drogue se baladent en toute liberté au pays.


Parmi ceux-ci, plus de la moitié ont choisi de s’établir au Québec.


Attirés par notre côté latin, j’imagine.


UN FROMAGE SUISSE


Avant, les Mexicains devaient obtenir un visa pour passer la frontière.


Plus besoin.


Justin trouvait que c’était trop restrictif. Pas assez accueillant.


Ça donnait une image trop négative du Canada.


On est généreux ou bedon on ne l’est pas.


Résultat : le Canada est devenu une véritable passoire.








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Dans le monde des licornes et des bisounours où vit Justin, tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil.


Le hic est que nous vivons dans le monde réel. Et dans le monde réel, il y a des mauvaises personnes. Des bandits, des terroristes et des fraudeurs qui attendent qu’on assouplisse le contrôle des frontières pour sauter la clôture et venir s’installer chez nous.


Ajoutez à cela des vigiles débordés parce que Justin a décidé d’envoyer un faire-part à tous les miséreux de la terre, histoire de soigner son image à l’international et mousser sa candidature auprès des instances qui décernent le Nobel de la paix, et vous vous retrouvez avec une frontière qui ressemble à un fromage suisse.


NI PARANOS, NI NAÏFS


Oui, je sais : c’est pas beau, dire ce genre de choses. On risque de passer pour facho, raciste, xénophobe.


Reste que c’est la réalité.


À quoi ça sert d’avoir une frontière si on ne contrôle plus qui la franchit ?


Bien sûr qu’il faut être accueillant. Mais intelligemment.


Entre le mur de Trump et la passoire de Trudeau, il doit y avoir un juste milieu.


Vous laissez entrer tous ceux qui cognent à votre porte, vous ?


La situation décrite par Félix Séguin est d’autant plus préoccupante que les cartels mexicains sont parmi les organisations criminelles les plus violentes au monde.


Ils ne se contentent pas de tuer leurs ennemis d’une balle dans la tête. Ils les découpent à la scie à chaîne dans le sens de la longueur. Leur femme et leurs enfants aussi.


Vous vous demandez pourquoi la droite (et dans certains cas, l’extrême droite) connaît un regain de popularité dans certaines régions du monde ?


Parce que de plus en plus de citoyens en ont ras le bol de voir avec quelle complaisance leurs dirigeants traitent les questions reliées à la sécurité nationale.


Certes, il ne faut pas sombrer dans la paranoïa et voir un ennemi potentiel dans chaque immigrant. Mais il ne faut pas être naïf non plus.


ENTRE L’ANGE ET LE DÉMON


« Toute frontière, comme le médicament, est remède et poison. Et donc affaire de dosage », écrit Régis Debray dans son magnifique essai Éloge des frontières.


Il ne faut pas trop fermer la frontière, ni trop l’ouvrir.


Malheureusement, l’époque n’est ni à la modération ni au dosage. Depuis quelque temps, on semble voler d’un extrême à l’autre.


Donald Trump et Justin Trudeau sont les deux faces d’une même pièce, les deux versants d’une même montagne.


Autant l’un démonise le migrant, autant l’autre l’angélise.


Tous les deux le mythifient et lui enlèvent son humanité.