TUNIS, 29 mars - Plusieurs dizaines de milliers de Tunisiens se sont rassemblés dimanche dans la capitale pour une "marche nationale et internationale contre le terrorisme", quelques heures après l'annonce de la mort de neuf islamistes soupçonnés d'avoir participé à l'attaque du musée du Bardo, le 18 mars.
Vingt-deux personnes, dont quatre Français, ont été tuées dans cet attentat revendiqué par les djihadistes de l'Etat islamique (EI). La Tunisie, berceau du "printemps arabe", était jusque-là considérée comme un modèle de transition démocratique.
Une foule compacte parsemée de drapeaux tunisiens s'est formée pour ce défilé placé sous le mot d'ordre "Le Monde est Bardo", auquel devait notamment participer François Hollande.
"La Tunisie souhaitait la présence de la France et la France souhaitait être à côté de la Tunisie qui, rappelons-le, est à l'origine du Printemps arabe et qui a été, avec des ressortissants d'autres pays, victime d'un acte terroriste odieux", a déclaré dans la matinée le président français avant de gagner Tunis.
Outre François Hollande, le président du Conseil italien Matteo Renzi et des représentants de l'Autorité palestinienne, de Pologne, de Belgique, de Libye et d'Algérie devaient prendre part à cette marche qui doit conduire les manifestants à la place du Bardo via l'avenue du 20-Mars.
Des milliers de militaires et de policiers ont pris position dans la capitale pour assurer la sécurité des manifestants.
"Pas de place ici pour les terroristes"
"Nous avons démontré que nous sommes un peuple démocratique, que les Tunisiens sont modérés et qu'il n'y a pas de place ici pour les terroristes. Aujourd'hui, tout le monde est avec nous", a déclaré l'un d'eux nommé Kamel.
Dans matinée, le Premier ministre Habib Essid avait donc annoncé la mort de neuf islamistes, dont un commandant algérien accusé d'avoir contribué à préparer l'attaque du musée, tués samedi soir par des agents de la Garde nationale dans le gouvernorat de Gafsa, dans le sud tunisien.
Le chef islamiste algérien Khaled Chaïb, également appelé Lokman Abou Sakhr, était accusé d'avoir fomenté la majeure partie des attentats commis récemment en Tunisie au nom du groupe Okba Ibn Nafaa, qui opère dans les montagnes à la frontière avec l'Algérie.
"Nous avons tué la majeure partie des chefs d'Okba Ibn Nafaa qui étaient responsables de nombre d'attaques récentes", a dit le Premier ministre à l'aéroport de Tunis, où il attendait l'arrivée de dignitaires étrangers.
"C'est une riposte claire et forte au terrorisme après l'attaque du (musée national du) Bardo", a-t-il ajouté.
Bien que l'attentat ait été revendiqué par l'Etat islamique (EI), le gouvernement tunisien assure qu'Okba Ibn Nafaa, basé dans le Djebel Chambi près de la frontière algérienne, y a pris part.
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