Le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, s’était bel et bien engagé par écrit à lever complètement le plafond des ristournes versées aux pharmaciens par les fabricants de médicaments génériques contrairement à la limite de 25 % qui entre en vigueur aujourd’hui.
Les pharmaciens sont furieux et estiment que le ministre a renié sa signature. Dans une copie de l’entente de principe obtenue par notre Bureau d’enquête, on peut lire ce qui suit:
«Le Règlement sur les avantages autorisés à un pharmacien sera modifié afin de retirer le taux maximal d’allocations professionnelles qu’un pharmacien peut recevoir (retrait de la limite). Ces modifications réglementaires prendront fin trois ans suivant le jour de leur entrée en vigueur.»
Au cours des derniers jours, le bureau du ministre Barrette et l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires ont refusé de rendre cette entente publique.
Il faut dire que le torchon brûle depuis l’annonce du ministre de limiter les ristournes (ou allocations) à 25 % du montant des ventes de médicaments génériques.
Cette limite s’appliquera pour six mois avant d’être haussée à 30 %. Ce n’est qu’en janvier 2017 que le plafond sera levé complètement pour les deux années suivantes.
Les sommes en jeu sont colossales. Selon une analyse d’impact réglementaire faite par le ministère de la Santé, chaque point de pourcentage de hausse représente une dizaine de millions $.
Suivi serré des ponctions
En contrepartie de ces nouveaux revenus, l’entente de principe prévoit des contributions obligatoires des pharmaciens de 133 millions $ par année pour un total de 399 millions $ en trois ans.
Ces ponctions sont effectuées par la RAMQ et le montant de 133 millions $ est garanti à la fin de chaque année.
L’entente prévoit qu’un comité composé de trois membres de l’AQPP et trois représentants nommés par le ministre feront le suivi des mesures pour générer les économies visées.
Le député de la CAQ, François Paradis, presse le ministre de revenir sur sa décision. «On vient de trahir une parole, celle du ministre et du gouvernement», dénonce-t-il.
Selon lui, ce sont les malades qui risquent de faire les frais de cette nouvelle décision.
«Certains pharmaciens ont déjà procédé à des coupes. Ce non-respect de l’entente va coûter cher au niveau de la qualité de service.»
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