Dans son budget du21 mars 2013, le gouvernement fédéral avait annoncé qu’il allait « renégocier les ententes avec les provinces et les territoires afin, dit-il, de réorienter lui-même en partie la formation professionnelle de la main-d’oeuvre en fonction de la demande sur le marché du travail ».
Cette déclaration remet en cause les principes de base reconnus dans l’actuelle entente Canada-Québec sur la formation professionnelle de la main-d’oeuvre, entente qui viendra à terme en mars 2014.
L’Assemblée nationale, tous partis confondus, a réagi contre cette intention fédérale. Les ministres Agnès Maltais et Alexandre Cloutier ont fait savoir à Ottawa l’opposition du gouvernement du Québec à cette même intention, affirmant que le gouvernement entend, avec raison, conserver toute la maîtrise du dossier de la formation professionnelle au Québec. Le conseil d’administration de la Commission des partenaires du marché du travail (CPMT), qui regroupe les porte-parole des principaux intervenants du dossier (patronat, syndicats, éducation, groupes professionnel et communautaire) a également de manière unanime dit non aux intentions affichées par le fédéral dans le dernier budget.
Tous ces intervenants ont raison. Outre le fait que la formation professionnelle de la main-d’oeuvre est de la compétence des provinces, que personne ne veut refaire les débats déjà faits à cet égard et que le Québec a déjà mis sur pied la CPMT pour notamment gérer les transferts d’argent du fédéral au Québec subséquemment à cette reconnaissance, il faut surtout convenir que le Québec est le mieux placé pour déterminer les besoins et les priorités du marché du travail sur son territoire.
Qui, en effet, du fédéral ou du Québec, peut le mieux augmenter la participation au marché du travail des groupes sous-représentés sur ce même marché du travail, associer les acteurs concernés à l’identification des besoins et des compétences, etc. ? Poser la question, c’est y répondre.
Personne au Québec, du Conseil du patronat du Québec à la Fédération des chambres de commerce du Québec, de la FTQ à la CSN, de la Fédération des cégeps à l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés, du Parti libéral au Parti québécois, ne souhaite voir le fédéral revenir à la situation d’avant 1997. Personne ne veut relancer les mille et un débats qui ont précédé 1997 et dont on a eu marre… et dont on se rappelle encore.
Il faut d’abord souhaiter que le gouvernement fédéral soit à l’écoute du Québec. Il faut que tous ceux qui se sont prononcés contre l’intention fédérale continuent de s’y opposer.
Il faut souhaiter que nos représentants québécois à Ottawa (je pense plus particulièrement aux Christian Paradis, Denis Lebel, la sénatrice Diane Bellemare, et autres) rendent un fier service au Québec en plaidant pour que le fédéral ne plonge pas à nouveau dans un champ de compétence des provinces.
Il faut surtout que le ministre fédéral, Jason Kenney, entre rapidement en contact avec la ministre de l’Emploi du Québec, Agnès Maltais, comme elle le demandait dans les pages du Devoir de samedi.
Mars, c’est très bientôt…
FORMATION DE LA MAIN-D’ŒUVRE
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé