Le ministre grec des Finances accuse l'UE de «terrorisme»

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Rien de moins !

L'Union européenne perdra un millier de milliards d'euros si elle permet un effondrement de la Grèce, a averti samedi le ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis, en accusant les créanciers d'Athènes de « terroriser » les Grecs.
Au terme d'une semaine de fermeture des banques, les électeurs grecs sont appelés dimanche à dire par référendum s'ils acceptent ou non les propositions des créanciers internationaux, censées, sous certaines conditions, permettre à Athènes d'obtenir de nouvelles aides financières alors qu'elle n'est plus en mesure de rembourser ses dettes.
S'adressant vendredi soir à une foule de plus de 50 000 personnes massées place Syntagma, dans le centre d'Athènes, le premier ministre, Alexis Tsipras, chef de file de la gauche anti-austérité incarnée par le parti Syriza, a appelé une nouvelle fois à voter non, dimanche.
Au même moment, les partisans du oui tenaient une réunion dans l'ancien stade olympique d'Athènes, non loin de là.
Une série de sondages rendus publics vendredi donne au camp du oui un léger avantage sur celui du non; une seule enquête a placé le non en tête.
Pour Yanis Varoufakis, l'enjeu pour l'Europe est trop important pour que l'UE laisse tomber la Grèce. À la question de savoir s'il est certain qu'un accord finira par être conclu, même si les Grecs votent non au référendum, il s'est déclaré certain que cela sera le cas. « Aussi bien pour la Grèce que pour l'Europe, j'en suis sûr. Si la Grèce s'effondre, un millier de milliards d'euros (l'équivalent du PIB de l'Espagne) partiront en fumée. Cela fait beaucoup trop d'argent et je ne pense pas que l'Europe puisse se le permettre », dit-il.
« Ce qu'ils [les créanciers internationaux] font avec la Grèce porte un nom : le terrorisme », dit-il dans une entrevue que publie samedi le journal espagnol El Mundo.
« Pourquoi nous ont-ils forcés à fermer les banques? Pour faire peur aux gens. Et lorsqu'on sème la terreur, cela s'appelle du terrorisme. »
— Le ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis

Yanis Varoufakis s'est également dit sûr que les banques grecques, fermées depuis le début de cette semaine, rouvriront mardi, quelle que soit l'issue du référendum.
La sortie de la Grèce de la zone euro sera supportable, selon l'Autriche
Les 18 partenaires d'Athènes au sein de la zone euro estiment qu'ils pourront sans difficulté encaisser les retombées d'une sortie de la Grèce, qui ne représente qu'à peine 2 % du PIB du bloc. Une victoire du non dimanche serait cependant un coup dur pour le prestige du grand projet européen d'intégrer les pays au sein d'une union monétaire et politique indestructible.
« Pour l'Europe, cela sera facile à gérer économiquement. Pour la Grèce, en fait, cela sera considérablement plus sérieux », explique le ministre autrichien des Finances, Hans Jörg Schelling, dans une entrevue que publie samedi le site internet du journal Die Presse.
« On est en pleine guerre de propagande. Il est exagéré de penser que tous les Grecs se retrouveront à la rue et n'auront plus accès aux soins médicaux », a-t-il ajouté.
Quelle que soit l'issue du référendum de dimanche, le pays devra négocier un nouveau plan d'aide, assorti de nouvelles conditions, ajoute le ministre autrichien.
« Un nouveau plan d'aide devra être lancé. L'ancien est caduc et ne pourra pas être prorogé. Et un nouveau plan d'aide nécessite du temps. De plus, il ne peut y avoir de nouveaux prêts sans condition », poursuit-il.
« Même si l'on avait affaire à l'effondrement de quelques banques, le risque de contagion serait relativement faible », dit de son côté son homologue allemand, Wolfgang Schäuble, interrogé par le journal Bild.
« Les marchés ont réagi avec retenue ces derniers jours. Cela montre que le problème est gérable », poursuit-il.
Pour le ministre allemand, les Grecs décideront dimanche par référendum si leur pays conservera l'euro ou non, au moins temporairement.
« La Grèce est membre de la zone euro. Nul doute à cela. Que ce soit avec l'euro ou temporairement sans: seuls les Grecs peuvent répondre à cette question. Et il est clair que nous ne laisserons pas ce peuple en plan », dit-il.
Dans une tribune publiée par plusieurs journaux européens, l'ex-président de la Commission européenne Jacques Delors, ainsi que Pascal Lamy et Antonio Vitorino, avec lesquels il dirige l'Institut Jacques Delors-Notre Europe, plaident en faveur d'un nouveau plan d'aide à la Grèce incluant un volet financier et un réexamen de la dette d'Athènes.


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