MEXICO | Le Mexique a ratifié mercredi le nouvel accord de libre-échange nord-américain (AEUMC) avec le Canada et les États-Unis, devenant le premier pays à donner son feu vert à ce traité, malgré les récentes tensions avec Washington sur l’immigration.
Le texte a été approuvé par le sénat mexicain par 114 voix contre quatre, et trois abstentions, envoyant «un message clair en faveur d’une économie ouverte et d’une intégration économique approfondie dans la région», s’est félicité le ministère de l’Économie dans un communiqué.
«Cela signifie des investissements étrangers au Mexique, des emplois au Mexique, un accès au marché américain pour nos produits», a commenté le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador.
Le président américain Donald Trump a félicité son homologue mexicain pour ce vote. «Félicitations au président Lopez Obrador. Le Mexique a voté pour ratifier l’AEUMC par une large majorité. C’est le moment pour le Congrès de faire pareil ici», a tweeté M. Trump.
Ce nouveau traité avait été conclu entre les trois pays le 30 septembre dernier à l’issue d’âpres négociations, puis signé le 30 novembre. Le texte est toujours en attente de ratification au Canada et aux États-Unis.
«Le AEUMC offre de la sécurité aux investisseurs, aux consommateurs et aux producteurs pour continuer à miser sur une économie mexicaine intégrée à une Amérique du Nord économiquement vigoureuse», a ajouté le ministère.
Le représentant américain au Commerce Robert Lighthizer a indiqué que la ratification au Mexique constituait «un pas en avant crucial». Il s’était dit confiant la veille sur des progrès dans ce domaine «au cours des prochaines semaines».
Au Canada, la ratification semble assurée, même si le gouvernement canadien semble attendre que les États-Unis avancent sur le dossier pour faire de même.
Ce nouveau traité doit remplacer l’accord de libre-échange nord-américain (ALENA), en vigueur depuis 1994, mais vivement critiqué par le président américain Donald Trump. Il doit permettre aux trois pays de continuer de s’échanger des milliards de biens et services sans droits de douane.
Sa ratification par le Mexique faisait peu de doute, l’ALENA ayant contribué à faire du pays une puissance exportatrice au cours des 25 dernières années.
Elle intervient toutefois dans un contexte tendu entre Mexico et Washington sur la question de l’immigration clandestine.
Donald Trump, qui a fait de la lutte contre l’immigration clandestine le fer de lance de sa présidence, avait mis son voisin sous pression fin mai en menaçant d’imposer des taxes douanières sur tous les produits mexicains importés aux États-Unis.
Le 7 juin, à l’issue de négociations ardues, les deux pays sont finalement parvenus à un accord. Le Mexique s’est notamment engagé à renforcer les contrôles à sa frontière avec le Guatemala, dans le sud du pays, et à accélérer le retour des migrants d’Amérique centrale vers leur pays, dans l’attente que soient traitées leurs demandes d’asile aux États-Unis.
L’accord pourrait être revu dans un délai de 45 jours si le flot de migrants traversant le Mexique vers la frontière américaine n’est pas freiné.