Au moins deux similitudes importantes ressortent des deux derniers attentats qui se sont produits en l’espace de 48 heures sur notre territoire, à savoir que des militaires en ont été les victimes et que les deux meurtriers s’étaient vus confisquer leur passeport.
En ce qui a trait au premier point, nul doute que la politique étrangère canadienne dans le conflit avec l’État islamique en est la première responsable. Toutefois, c’est au niveau du deuxième facteur que des questions se posent.
En effet, comment se fait-il que ces deux criminels se soient retrouvés sur la liste des 90 suspects des agents de la sécurité et qu’ils aient pu impunément commettre leur crime?
Comment se fait-il qu’ils n’aient pas fait l’objet d’une surveillance accrue alors que leur passeport avait été confisqué parce qu’ils espéraient s’exiler en territoire terroriste névralgique? Pourquoi n’est-il pas venu à l’esprit des responsables de la sécurité qu’ils passeraient à l’acte ici même s’ils étaient cantonnés à y demeurer de force?
Enfin, une question d'ordre plus général: pourquoi faut-il attendre que des actes aussi barbares se produisent avant d'envisager un resserrement des normes de sécurité? Des questions qui demeurent sans réponses et qui dénotent à mon sens un maillon faible inquiétant dans l’appareil de sécurité nationale. Reste à voir si les correctifs appropriés seront pris avant que ce fléau ne dégénère davantage!
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
2 commentaires
Henri Marineau Répondre
24 octobre 2014Comme toujours dans le passé lorsque se déroulent des scènes qui dépassent notre entendement, les deux tueries de cette semaine sur le territoire canadien ont soulevé toute la question de la pertinence des mesures de sécurité existantes au sein des forces policières concernées. La nature humaine semble vouée à intervenir a postériori comme si de tels crimes étaient imprévisibles.
Pourtant, les services de sécurité disposent d’outils sophistiqués pour traquer ces terroristes suspects et se montrer éveillés à leur conversion récente à l’Islam et surtout à leur engagement rapide dans le mouvement djihadiste. Toutefois, à mon avis, les forces policières n’arriveront jamais à enrayer à elles seules ce fléau montant.
À cet effet, le premier ministre Philippe Couillard a fait appel aux communautés musulmanes pour apporter leur appui aux forces policières dans le dépistage de ces fanatiques et leur intervention auprès d’eux pour éviter leur dérapage. Une mesure qui, en soi, est louable mais insuffisante.
En effet, ce sont deux Québécois d’origine qui sont impliqués dans ces attentats et, en ce sens, il appartient d’abord à leurs proches d’intervenir auprès de ces jeunes en processus de radicalisation. Et pour cela, les intervenants en services sociaux deviennent des pierres angulaires importantes qui peuvent contribuer efficacement à un effort de « déradicalisation » préventive. En intervenant en amont, peut-être arriverons-nous à endiguer en partie une mouvance qui risque de dégénérer de façon pernicieuse à la vitesse grand V!
Henri Marineau Répondre
23 octobre 2014Ces deux tueurs étaient sur la liste noire du Service canadien du renseignement de sécurité. On avait même saisi leur passeport. Et pourtant, ils a passé au geste. Mais, que s’est-il passé dans leur tête pour qu’ils décident d’agir avec autant d’atrocité ? Nul doute qu’ils ont subi une radicalisation extrémiste. Toutefois, on ne peut pas, dans mon esprit, isoler une forme de délire mental qui les a poussés à endosser la cause de groupes radicaux.
À mon sens, les interventions policières à elles seules ne parviendront jamais à éliminer une telle montée de cette radicalisation montante. Conséquemment, il faut travailler en amont de ce fléau et faire appel aux intervenants sociaux aussitôt qu’un jeune est identifié comme problématique.
En termes clairs, la société, via les proches de ces jeunes radicaux, doit les prendre en charge dans les meilleurs délais en entamant auprès d’eux une cure de « déradicalisation » avant qu’ils poursuivent inexorablement leur marche vers une mort insensée. C’est une question de responsabilité sociale !