Le déficit commercial américano-chinois est autour de US$ 350 milliards par an, soit plus des 2/3 du déficit total. Ce n’est pas supportable.
La théorie du libre-échange nous vient de Ricardo. Adam Smith considérait que le consommateur britannique aurait l’intelligence de préférer un produit fait en Grande-Bretagne. Or, le consommateur britannique, américain ou français voit son intérêt immédiat. Ce qui peut sous-entendre que c’est au groupe, à l’État, de protéger ses intérêts à long terme.
Les dirigeants occidentaux ne voient que l’intérêt du consommateur et celui des multinationales. Mais un consommateur au chômage, dont l’emploi a été délocalisé, ne pourra longtemps continuer à consommer. Il le pourra tant que son pays peut s’endetter.
Le libre-échange est contesté par de nombreux économistes, dont l’Allemand Friedrich List, théoricien du protectionnisme éducateur, défenseur des tarifs douaniers pour protéger l’industrie naissante. List rappelait cette évidence : « Un individu peut posséder de la richesse, c’est-à-dire des valeurs échangeables ; mais s’il n’est pas capable de produire plus de valeurs qu’il n’en consomme, il s’appauvrira. »
Le prix Nobel français Maurice Allais considérait que le libre-échange n’est possible qu’entre « les pays de développement économique et social comparable ».
Dès la crise de 1997 du Sud-Est asiatique, il écrivait que « partout les credo de la doctrine du libre-échange mondialiste ont été remis en cause ». Que n’a-t-il été compris et suivi !Récemment, des économistes comme Jacques Sapir ou Hervé Juvin contestent aussi les vertus du « doux commerce » vanté par Montesquieu. Juvin rappelle que « la richesse de la Grande-Bretagne, celle des États-Unis, celle d’autres pays européens ont été bâties sur un emploi illimité de la force pour satisfaire des intérêts marchands et financiers ». Colbert avait conseillé « à Louis XIV la guerre à la Hollande pour l’intérêt du commerce ». Pour Juvin, les gains du consommateur sont largement annulés par les délocalisations.
Ricardo, dans sa théorie de l’avantage comparatif, considérait que les Anglais devaient faire des draps et les Portugais du porto. Mais Ricardo posait comme principe une concurrence parfaite. L’est-elle ? Il suffit de voir les tricheries et dumpings auxquels procède la Chine : salarial, social, environnemental (la Chine, pays le plus pollué de la planète), monétaire (le yuan serait sous-évalué de 40 %, selon le Congrès américain) et juridique (non-respect de la propriété intellectuelle).
Aujourd’hui, le déficit commercial américano-chinois tourne autour de 350 milliards de dollars par an, soit plus des deux tiers du déficit total. Ce chiffre n’est pas supportable.
Donald Trump a promis de rétablir des barrières douanières pour protéger les producteurs et le peuple américains. Espérons qu’il tiendra ses promesses et qu’il ouvrira une ère nouvelle.
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