Québec — Le gouvernement minoritaire de Pauline Marois déposera son premier budget le mardi 20 novembre. Le ministre des Finances et de l'Économie, Nicolas Marceau, en a fait l'annonce par voie de communiqué, lundi.
La présentation d'un budget à l'automne n'est pas chose coutumière dans l'histoire — il faut remonter à novembre 2001, lorsque la ministre des Finances de l'époque, Pauline Marois, avait déposé un budget pour stimuler l'économie québécoise après les attentats du 11 septembre aux États-Unis.
Le printemps suivant, la ministre Marois s'était limitée à présenter une mise à jour sur l'état des finances publiques.
En bousculant l'agenda, le gouvernement péquiste veut manifestement rassurer les milieux d'affaires sur le respect de son engagement de revenir à l'équilibre budgétaire en 2013-2014.
«Depuis la formation du gouvernement, nous avons constaté que l'ampleur du redressement que nous devons effectuer nous oblige à agir rapidement. Attendre au printemps 2013 ne ferait que retarder l'identification et la mise en -uvre des actions qui sont nécessaires pour remettre le Québec sur la voie de l'équilibre budgétaire pour l'an prochain», a expliqué le ministre Marceau.
S'il veut respecter la feuille de route vers le déficit zéro, le gouvernement Marois doit entre autres combler un «trou» de 1,6 milliard attribuable à des dépassements de dépenses de programmes et à une plus faible croissance économique qu'anticipée.
Au-delà de ce manque à gagner, le gouvernement du Parti québécois affirme avoir constaté «des dépassements de coûts importants» dans plusieurs projets d'infrastructures, et le prolongement de mesures coûteuses dans un contexte budgétaire difficile.
En outre, la décision de l'ancien gouvernement de combler le déficit avec le transfert fédéral de 2,2 milliards provenant de l'harmonisation des taxes de vente s'est avérée un choix mal avisé, a soutenu M. Marceau, faisant état d'un écart additionnel de 875 millions à résorber dans moins de deux ans.
Pour le porte-parole de l'opposition officielle en matière de finances, Raymond Bachand, le dépôt hâtif du budget n'est rien d'autre qu'un geste de pure «provocation» du gouvernement minoritaire.
À son avis, le Parti québécois au pouvoir veut précipiter l'adoption de ses orientations avant l'élection d'un nouveau chef à la tête du Parti libéral du Québec.
«Un budget, ça ne s'improvise pas. Ils sont incapables de gérer, incapables de contrôler les dépenses, ils ont gelé tous les revenus. Ils veulent provoquer, c'est une panique politique. La partisanerie politique ne devrait pas avoir de place lorsqu'il est question des finances publiques», a dit le candidat à la direction du PLQ.
L'opposition libérale et la Coalition avenir Québec (CAQ) ont signifié ces dernières semaines qu'ils voteront contre le budget si ce dernier comporte des hausses d'impôts.
«Je vais toujours attendre de voir ce qu'il y a dedans, mais s'il y a des hausses d'impôts, on va voter contre», a réitéré M. Bachand.
Premier budget Marois
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