Le gouvernement Couillard met en doute les résultats du référendum catalan et estime qu’une minorité de citoyens seulement sont en faveur de l’indépendance de cette région de l’Espagne.
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«J'ai déjà été en mission en Catalogne depuis que je suis ministre des Relations internationales et de la Francophonie, j'ai eu des discussions avec des Catalans là-bas, et ce n'est pas une majorité de Catalans qui est pour l'indépendance de la Catalogne», a dit la ministre des Relations internationales Christine St-Pierre lors d’un point de presse à l’Assemblée nationale mercredi.
Elle fait cette affirmation en se basant sur des sondages d’opinion et sur l’élection législative, ou le gouvernement souverainiste de la Catalogne n’a pas obtenu 50 % des voix.
Selon Barcelone, l’option du Oui a remporté avec 90 % des voix.
La police nationale espagnole a tenté d’empêcher la tenue du scrutin en usant de la force. Près de 900 personnes ont été blessées durant cette journée de vote, et les images de policiers s’en prenant à des électeurs ont fait le tour du monde.
Pour Christine St-Pierre, il est évident que le Non l’aurait emporté si tout le monde avait pu voter. «Ce n'est pas une majorité de Catalans qui sont allés voter au référendum. Mais on sait pourquoi ils ne sont pas allés voter au référendum, c'est parce qu'ils ont été empêchés d'aller voter», a-t-elle dit.
L’Assemblée nationale critique Madrid
Parallèlement à cette sortie de Mme St-Pierre, l’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité une motion condamnant l’autoritarisme de l’État espagnol. La motion présentée par le Parti québécois et amendée pour avoir l’appui de tous les partis affirme que «l'Assemblée nationale déplore l'attitude autoritariste du gouvernement espagnol qui a mené à des gestes de violence à l'occasion du référendum sur l'indépendance de la Catalogne et déplore le nombre de blessés».
Pourtant, mardi, le gouvernement Couillard évitait toujours de critiquer les autorités espagnoles, malgré l’usage de la violence pour empêcher la tenue d’un vote démocratique.
Pourquoi ce changement d’attitude? «On a eu des discussions entre nous. Nous avons évidemment discuté de ce que nous avons vu, ce que nous avons lu également, ce que nous avons vu comme images, et on ne peut rester insensibles à voir des gens qui veulent aller voter paisiblement. On ne peut rester insensibles à voir des actes comme on a vu de la part des autorités espagnoles.»