Le nouveau gouvernement du président d’extrême droite Jair Bolsonaro a annoncé jeudi, à l’issue de son premier conseil des ministres, une épuration des contractuels dans l’administration publique pour « nettoyer » le Brésil « des idéologies socialiste et communiste ».
« Ça n’a aucun sens de conserver, dans un gouvernement ayant un profil comme le nôtre, des gens qui défendent une autre logique, un autre système politique, une autre organisation de la société », a affirmé le chef du gouvernement Onyx Lorenzoni à l’issue de cette première réunion ministérielle au Palais présidentiel de Planalto, à Brasilia.
« Nous aurons le courage de faire ce qui a peut-être manqué au dernier gouvernement : commencer à nettoyer la maison dès le début », a-t-il insisté.
M. Lorenzoni avait déjà annoncé mercredi un « nettoyage » dans son propre ministère, celui de la Maison Civile, affirmant qu’il limogerait 300 agents contractuels, embauchés sans avoir passé les concours de l’administration publique.
Mais jeudi, il est allé plus loin, expliquant que tous les autres ministres pourraient faire de même. « C’est le seul moyen de gouverner de façon efficace et de faire ce que la société brésilienne a décidé par les urnes : mettre fin aux idées socialistes et communistes qui nous ont menés au chaos actuel, avec le chômage […], l’insécurité des familles, les mauvaises prestations du système de santé et des écoles qui endoctrinent au lieu d’éduquer », a-t-il expliqué.
Prise de distances
Farouche anticommuniste, M. Bolsonaro a été élu en octobre en partie grâce à un fort rejet du Parti des travailleurs (PT) de gauche de l’ex-président Luiz Inácio Lula da Silva, qui a régné 13 ans et est jugé responsable par de nombreux Brésiliens des maux de leur pays, corruption en tête.
« Cette bannière ne sera jamais rouge », sauf si « notre sang doit être versé », avait-il lancé au moment de son investiture mardi, brandissant le drapeau jaune et vert du Brésil.
En ce qui concerne les écoles, la refonte de l’administration passera notamment par la suppression d’un département de la diversité du ministère de l’Éducation, qui était notamment chargé de mettre en place des programmes scolaires sur le respect des droits de la personne et le racisme. Ce département sera remplacé par un autre, qui aura pour but d’accroître les efforts en matière d’alphabétisation.
Dans un tweet diffusé mercredi soir, Jair Bolsonaro lui-même a défendu cette mesure, affirmant qu’elle visait à « former des citoyens prêts à entrer sur le marché du travail, contrairement aux gouvernements précédents, qui ont investi dans la formation de mentalités esclaves des idées à dominante socialiste ».