La possibilité que les basses-terres du Saint-Laurent recèlent plus de deux milliards de barils de pétrole de schiste ne change rien à l’intention du gouvernement Couillard de présenter d’ici la fin de 2015 un projet de loi sur les hydrocarbures.
C’est ce qu’a indiqué, lundi, le cabinet du ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, Pierre Arcand, après que Le Devoir eut dévoilé une synthèse scientifique commandée par le gouvernement Couillard dans le cadre de l’évaluation environnementale stratégique (EES) sur l’exploitation des énergies fossiles.
Une nouvelle politique énergétique accompagnera le projet de loi. Elle s’appuiera sur une EES globale sur les hydrocarbures, sur une autre EES visant le pétrole d’Anticosti, sur un deuxième rapport du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) traitant du gaz de schiste dans la vallée du Saint-Laurent et sur les conclusions d’un groupe de travail sur l’éolien. Tous ces rapports sont attendus cet automne, a-t-on précisé au cabinet du ministre.
Pétrole et gaz, même discours ?
En décembre dernier, Philippe Couillard avait rejeté la possibilité d’exploiter le gaz de schiste dans la vallée du Saint-Laurent à la suite de la publication d’un premier rapport du BAPE commandé par le gouvernement Marois sur le sujet. « Actuellement, je ne vois pas l’intérêt de développer ça », avait affirmé le premier ministre. Le BAPE constatait l’absence d’acceptabilité sociale pour cette exploitation et les « impacts potentiels » associés à cette activité « dans un milieu aussi peuplé et aussi sensible que les basses-terres du Saint-Laurent ». Au cabinet de ministre Arcand, on n’a pu confirmer que le même constat s’appliquait pour l’exploitation du pétrole de schiste.
Parallèlement, les forages se poursuivent sur l’île Anticosti en vue de déterminer son potentiel en matière de pétrole de schiste. L’initiative, à laquelle participe l’État québécois, a été scellée par le gouvernement Marois.
Au Parti québécois, on n’a pas voulu réagir avant de connaître la position des libéraux. Quand ils tenaient les rênes du gouvernement, les péquistes ont présenté un projet de loi instaurant un moratoire sur l’exploration et l’exploitation du gaz de schiste dans la vallée du Saint-Laurent, projet de loi qui ne fut pas adopté. À la Coalition avenir Québec, on a réitéré qu’on devrait permettre l’évaluation scientifique des méthodes d’extraction.
Selon la synthèse consultée par Le Devoir, les ressources potentielles en pétrole de schiste, qui se situent essentiellement sur la rive nord du fleuve entre Portneuf et la côte de Beaupré, pourraient varier entre 0,78 et 5,24 milliards de barils.
PÉTROLE
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé