Nul besoin d’apprécier Donald Trump pour être effrayé par le flot de mépris qui s’est déversé sur ses électeurs depuis mardi soir.
On traite son élection comme un scandale. Ceux qui ont voté pour lui sont des ploucs, des timbrés, des paumés. Maudite démocratie!
Dans les médias, le commentaire prend la forme d’une litanie, d’une déploration. On ne veut pas comprendre, mais sermonner.
On ne se rend même pas compte que c’est ce mépris pour ceux qui ne voient pas le monde avec les lunettes roses des élites mondialisées qui a alimenté la révolution Trump.
Mépris
Plus on méprise le peuple, plus il se tourne vers ceux qui lui parlent sans mépris.
Sur les médias sociaux, ce mépris se transforme souvent en haine pure et simple.
Une militante féministe bien connue, dont je tairai le nom, mais qui est la coqueluche de nos médias, en a ainsi appelé à ce qu’on stoppe les «blancs», accusés de porter Trump au pouvoir.
Citons-la exactement: «Stop White People». Comment ne pas voir là une claire manifestation d’hostilité raciale?
Qu’aurait-on dit à un commentateur républicain invitant à stopper la communauté noire pour empêcher Clinton d’accéder au pouvoir?
D’autres dénoncent le vote «mâle». Rien de moins.
Au nom de la lutte contre les privilèges, la jeune gauche radicale, qui s’agite sur Facebook et sur Twitter, cultive le racisme anti-blanc et le sexisme anti-homme.
On dirait quelquefois qu’elle rêve d’une guerre civile.
Du côté des salauds, les hommes blancs, préférablement ceux de plus de 50 ans. Et leurs femmes, si elles votent comme eux. On les présente comme les résidus d’un vieux monde qui doit mourir, comme des déchets dont il faudrait se débarrasser. L’homme blanc, c’est la plaie de l’humanité.
Du côté des vertueux, toutes les minorités, qu’elles soient ethniques ou sexuelles. Elles incarneraient le progrès. Elles nous délivreraient de la xénophobie, de l’homophobie, de la transphobie, et ainsi de suite. Les minorités sont toujours sacrées.
On est en droit de refuser cette vision apocalyptique et refuser cette guerre des races et des sexes. Une nation, normalement, transcende ces divisions.
Il faudrait surtout chercher à comprendre pourquoi, partout en Occident, les peuples semblent se révolter.
Révolte
Donald Trump n’a pas le profil du grand homme. C’est un insulteur compulsif. Un agité grossier.
Nul ne sait vraiment ce qu’il fera de son mandat, s’il poussera plus loin la contestation du système ou s’il s’assagira, écrasé par ses responsabilités nouvelles.
Mais pour l’instant, les Américains ont décidé de parier sur lui. Contre des politiciens fades et contre des élites méprisantes, elles ont fait le choix d’un candidat qui a délibérément assumé le créneau antisystème.
C’est une révolte contre la mondialisation sauvage, l’immigration massive, le politiquement correct et l’arrogance médiatique.
Mais la révolte n’est pas toujours belle. Loin de là. On peut se féliciter de voir nos élites déculottées sans se réjouir de voir Trump à la Maison-Blanche.
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