Le fédéralisme emmerdant...

3b25406f9c4f98f9938e4ba550111a1a

Canada — chronique d'une dislocation annoncée





Fâché de voir Denis Coderre s’opposer au pipeline Énergie Est, un chroniqueur de Calgary attribue au maire de Montréal un titre hémorroïdal: «He’s a pain-in-the-butt.»


Quant au premier ministre de la Saskatchewan, Brad Wall, exaspéré chaque jour davantage, il s’exclame dans la plaine: «Assez, c’est assez!»


Emmerdant


Dans l’Ouest canadien où, généralement, on n’a que faire des provinces friandes de péréquation, le fédéralisme devient franchement emmerdant. Le pipeline Énergie Est ne pouvant passer aux États-Unis ni en Colombie-Britannique, la seule voie possible est à l’Est. Au Nouveau-Brunswick, on applaudit «pour faire sûr» de dire oui, mais ça coince au Québec.


L’injonction de mardi qui enjoint à TransCanada d’assujettir son projet aux lois québécoises a semé la colère au pays du chinook. Menaçante, la première ministre de l’Alberta, Rachel Notley, dit «garder son revolver dans l’étui», mais promet de dégainer si besoin est...











La première ministre néo-démocrate de l'Alberta, Rachel Notley.




REUTERS


La première ministre néo-démocrate de l'Alberta, Rachel Notley.





À Calgary et à Regina, on estime que si le Québec se donne un droit de veto sur le pipeline, les provinces de l’Ouest exigeront un droit de veto sur la péréquation!


«Point milieu»


Le seul à garder le sourire, c’est évidemment Justin Trudeau, premier ministre du Canada et adepte du fédéralisme jovial. Selon lui, tout le monde est foncièrement dédié à la croissance de l’économie et à la protection de l’environnement. Il faut juste trouver un «point milieu à travers le pays», dit-il en repoussant les limites du vocabulaire!


On pense à la pub télévisée de Jean-Luc Mongrain: l’Alberta veut vendre des oranges, le Québec ne veut pas de son jus et le Nouveau-Brunswick espère un maximum de pulpe d’Ottawa...


On verra ce que dira Philippe Couillard à son retour de Vancouver. Il a fait savoir à l’Alberta qu’une injonction, ce n’est pas la fin du monde. Le Québec ne dit pas non au pipeline. Il ne dit pas oui, non plus. En fait, on ne sait plus trop ce qu’il dit...




Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé