Depuis que Philippe Couillard a annoncé qu’il se joignait à un fonds d’investissement en santé, on l’a accusé d’avoir trahi le système public et de s’être placé en situation de conflit d’intérêts. Ces accusations sont à la fois injustifiées et injustes.
La Presse a révélé cette semaine que dans les jours précédant son départ de la politique, en juin dernier, M. Couillard a signé deux arrêtés ministériels concernant les nouveaux « centres médicaux spécialisés » (CMS), nouvelle appellation des cliniques privées. L’opposition a sauté sur cette information comme la listériose sur le jambon et conclu que le ministre de la Santé avait cherché à favoriser son futur employeur, le fonds PCP, dont on croit qu’il pourrait devenir propriétaire de plusieurs CMS.
En réalité, ces deux règlements sont le fruit non pas d’une sombre manœuvre de M. Couillard mais de longues négociations entre le ministère de la Santé, la Fédération des médecins spécialistes et le Collège des médecins. Le règlement énumérant les traitements médicaux que pourront offrir les CMS avait fait l’objet d’une prépublication en février et n’a pas subi de modifications substantielles entre ce moment et la signature de M. Couillard, en juin.
Pour ce qui est de la diminution des frais exigés pour l’obtention d’un permis de CMS (2500$ au lieu de 5000 $), celle-ci a été demandée par le FMSQ au bénéfice de ses membres qui doivent transformer leur clinique en CMS. Pour un fonds de l’envergure de PCP, qu’un permis de cinq ans coûte 5000 $ ou 2500 $, ça ne fait pas de différence. Mais pour un médecin seul dans son cabinet, l’économie n’est pas négligeable. En fait, Philippe Couillard aurait été davantage susceptible de profiter de cette diminution des frais s’il était retourné à la pratique.
On reproche surtout à M. Couillard de passer au secteur privé, dont plusieurs ne veulent pas voir le bout du portefeuille en santé. Avec beaucoup d’autres, l’ancien ministre estime plutôt que le privé peut jouer un rôle complémentaire utile. C’est une conviction dont il ne s’est jamais caché. Pour autant, on ne peut pas l’accuser de ne pas avoir défendu le système public. Sous sa gouverne, le budget du ministère de la Santé et des Services sociaux a augmenté de 6,5 milliards. Plusieurs réformes salutaires ont été menées à bien. L’ouverture au privé, rendue nécessaire par le jugement Chaoulli, a été soigneusement balisée de façon à surtout inciter une meilleure productivité dans le secteur public. Enfin, M. Couillard s’est empressé de rejeter la pratique mixte privé-public que recommandait le groupe Castonguay. Un adversaire du public, lui?
Le changement de costume de Philippe Couillard s’est fait très rapidement, c’est vrai. Cependant, croit-on vraiment que s’il avait attendu six mois de plus, les adversaires du privé auraient moins rechigné? Que l’opposition n’aurait pas cherché la bête noire?
On dira que «ça paraît mal». En politique, c’est vrai, les apparences sont importantes; l’ancien ministre de la Santé aurait pu mieux s’y prendre. Il reste que dans le cas présent, il n’y a que cela, des apparences... trompeuses.
Le crime de M. Couillard
Les accusations sont à la fois injustifiées et injustes.
Les lunettes roses de Pratte
André Pratte878 articles
[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8a...
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[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.
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