Le citoyen du monde

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Le fouteur de merde en chef du monde entier !

On a tous déjà entendu quelqu’un nous dire qu’il voudrait abolir les frontières, quelqu’un qui se définit comme un citoyen du monde. Force est d’admettre que l’idée semble noble. Un monde où chacun marche main dans la main avec son voisin, un rameau d’olivier dans les cheveux et une botte de luzerne prêt à troquer dans un sac biodégradable. Le problème avec cette idéologie citoyenne du monde, c’est que c’est exactement la même que prônent les capitaines d’industries, les requins les plus voraces d’un néolibéralisme globalisé; bref, c’est le rêve des mondialistes.


L’un d’eux s’appelle Georges Soros. Soros est un financier américain d’origine hongroise, un milliardaire qui a fait fortune dans la spéculation, « l’homme qui fit tomber la Banque d’Angleterre », l’un des hommes les plus riches de la planète, et aussi un philanthrope, libéral pour certains. Évidemment, la philanthropie est surtout un luxe de milliardaire, jamais on ne colle cette étiquette à un crotté, aussi généreux soit-il.



Avertissement


Georges Soros est aussi l’objet de théories conspirationnistes assez farfelues. Certains voient en lui une espèce de Dr No qui se sert de son argent et de son influence pour bâtir un « califat socialiste mondial », notamment à cause de ses investissements dans des causes ou organismes dits de gauche. Ce qui est assez incohérent vu les ressources importantes que Soros a mobilisées en Europe de l’est pour la sortir de l’influence communiste. Dans cet article, je m’appuierai sur deux choses rationnelles; la piste de l’argent, ce qu’il finance, et sur les documents officiels de sa fondation, qui ont été rendu publics, nous le verrons plus bas. Ensuite, l’article pourra paraître un peu lourd par moment; Soros n’est pas une figure publique extrêmement connu, il faut donc faire une mise à niveau pour les non-initiés, afin de bien cerner son influence, et il contient une masse d’informations assez importantes.



L’Open Society


Georges Soros est le créateur d’une fondation nommée Open Society. Le nom vient donc de son idéal, un monde ouvert, ouvert au commerce global, sans frontières, sans barrières tarifaires, sans protectionnisme. Le paradis. En réalité, à l’instar de bien d’autres fondations supranationales de ce genre, Soros se sert de la sienne pour financer des organismes, des ONGs, des causes, des universités et aussi pour influencer des élections, changer des gouvernements démocratiquement élus ou non, bref pour outrepasser la souveraineté des États et pour s’immiscer dans la politique de ces dits États afin de les formater selon ses goûts, et surtout selon ses intérêts et ceux d’une classe d’affaire d’élite. Souvent, il se retrouve à financer les mêmes choses que d’autres fondations supranationales plus connues, comme la Fondation Ford, la Fondation Rockefeller, la Fondation Bill and Melinda Gates, USAID et la National Endowment for Democracy, fondation supposément indépendante, mais qui tire la majeure partie de son financement du Département d’État US.


Petite parenthèse sur USAID et la National Endowment for Democracy. Après les Commissions d’enquête Church et Rockefeller sur les activités de la CIA, il fut décidé que ce serait parfois plus commode de renverser des gouvernements simplement avec le pouvoir de ce type de fondation, simplement en investissant de l’argent au bon endroit, en finançant des ONGs ou des groupes d’opposition. On priorise souvent cette façon de faire, plus subtile. À l’étape suivante, on envoie les barbouzes et, dans les cas « extrêmes », c’est l’intervention militaire. À ce chapitre, lisez le livre « Confessions d’un assassin financier », de John Perkins, un ancien haut placé d’une agence de développement américaine devenu lanceur d’alerte, c’est très instructif. (1)


« Dans les années 50, 60, 70, ce genre d’activités était mené par la CIA de manière cachée. Ça donnait l’impression que les services de renseignement américain noyautaient les organisations et les partis politiques des pays. Ça faisait passer les mouvements locaux pour des instruments de la CIA. Il a donc été décidé désormais que les États-Unis feraient ce genre d’activités de manière transparente et publique. Et c’est ce qu’on fait avec nos fondations » – Adrian Karatnitski, responsable du dossier ukrainien à la Freedom House, mariée à Nadia Duke, superviseure de la NED en Russie. Ah!, comme le monde est petit.


Quant à la Freedom House, c’est une ONG américaine censée étudiée la démocratie dans le monde. Une autre belle patente supposée indépendante qui reçoit du financement du Département d’État US, de USAID et de la NED, avec comme éminents membres du CA des gens comme Paul Wolfowitz, Malcolm et Steve Forbes, Donald Rumsfeld, Otto Reich et Zbigniew Brzezinski.



L’agenda de l’Open Society dévoilé


Nous savions déjà que l’argent de Soros avait servi à financer des trucs aussi divers que Reporter Sans Frontières ou Human Right Watch, tous deux conjointement avec la NED, Avaaz.org ou le Collectif français contre l’islamophobie. La question qu’il faut se poser : pourquoi des gens comme Soros, où le Département d’État US, voient un intérêt à financer ces organismes. Par pur volonté philanthropique? On décrit un philanthrope comme étant une personne qui agit de manière désintéressée. Alors que dans le cas de Soros, des fondations nommées précédemment ou de la NED, on sait qu’elles n’agissent pas de manière désintéressée. Les récentes révélations à propos de l’Open Society nous aideront à tenter de comprendre quel est justement l’intérêt de Soros.


En effet, des pirates informatiques ont fait couler plus de 2500 documents officiels de l’Open Society de Georges Soros. Travail titanesque que de passer au travers de tous ces documents, car ça représente des milliers et des milliers de pages. Espérons que des journalistes d’enquêtes sérieux auront la motivation pour les éplucher attentivement. Certains y ont appris qu’il avait aussi versé de l’argent, conjointement avec la Fondation Ford, dans Black Lives Matter. Personnellement, je me suis surtout concentré sur les documents officiels en lien avec les élections européennes de 2014, mais si le sujet vous intéresse, l’ancienne militante des Black Panthers Elaine Brown signe une critique percutante du mouvement Black Lives Matter, qui peut nous amener une piste de réflexion sur les motifs qui poussent Soros ou la Ford Foundation à y mettre de l’argent.



Les élections européennes influencées?


« Les élections parlementaires européennes de mai 2014 présentent une opportunité cruciale pour les citoyens et les acteurs de la société civile, afin qu’ils puissent aider à influencer et à définir l’agenda de l’Union Européenne pour la période 2015-2019 » – Entête du document Open Society Initiative for Europe (OSIFE)


Tout est dit d’entrée de jeu. Voilà sur quoi mise Soros en Europe : favoriser la participation des citoyens et des acteurs de la société civile dans une vision « européiste ». En fait, on peut dégager des constantes de ce document sur les projets européens; Soros mise sur des causes souvent forts légitimes ou sur des citoyens réellement laissés pour compte, il les aide à prendre leur place… pour autant que ce soit dans la vision « européiste » qu’il préconise.



Ainsi, dans les constantes :


– aider à stigmatiser et à contrer le courant eurosceptique


– aider à stigmatiser et à contrer le discours haineux et le populisme


– aider les jeunes à participer à la vie politique


– aider les communautés LGBT à participer à la vie politique


– aider les femmes à participer à la vie politique


– combattre l’islamophobie politique


– mobiliser le vote à travers les médias sociaux


– amplifier la voix des migrants


– amplifier la voix des Roms


– faire la promotion de l’anti-racisme


– contrer le discours sexiste


– faire la promotion des droits humains



Ainsi, le but affirmé de Soros et de l’Open Society est de canaliser ces acteurs de la société civile, ces citoyens laissés pour compte, ces ONGs, ces forces silencieuses, vers son agenda européiste et mondialiste néolibéral. Nicolas Guilhot, chercheur au CNRS (Centre national de recherche scientifique), qui a beaucoup écrit sur la philanthropie, dit justement que le défi pour les philanthropes comme Soros, c’est de s’assurer que « les nouvelles tendances de la régulation globale, comme les droits humains, les questions de genre ou les questions environnementales ne doivent pas interférer dans la logique de l’économie mondialisée mais plutôt la renforcer »(2). Dans le cas de l’UE, Soros instrumentalise les valeurs de défense de droits et libertés, de droits des minorités, de droits des « sans voix » vers cet agenda néolibéral. Tristement donc, des gens de bonne volonté, qui font la promotion des droits humains par exemple, se retrouveront à leur insu à faire la promotion d’un agenda qui est exactement l’opposé de ce qu’ils croient défendre.



Une conscience européenne, des journalistes et des jeunes


Dans le cadre de ce projet européen, l’Open Society a donné plus de 235 000 $ US pour trois projets à un organisme nommé EUobserver ASBL, un média « indépendant » en somme, qui se sert de journalistes professionnels locaux à travers toute l’Europe… Ou comment couvrir les élections européennes de façon à créer ou à renforcer cette conscience européenne, cette appartenance à l’UE. Ajoutons à cela que des organismes sont payés pour répandre la « bonne parole » européiste sur les médias sociaux.


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Ensuite, il est assez ironique de penser que l’Open Society instrumentalise le vote des jeunes dans le but de leur créer un attachement pour l’UE alors que les jeunes en sont une victime collatérale directe si on peut dire. Regardons les chiffres du chômage chez les jeunes (population active moins de 25 ans) dans des pays comme la France 24%, l’Italie 36,7%, l’Espagne 45,5%, la Croatie 39% ou la Grèce 51,9%. Parce que, quand on analyse le fondement de l’UE, c’est bien le rêve du néolibéralisme dont il est question, un espace géographique gigantesque, 4,5 millions de km, qui regroupe 28 États, avec des frontières intérieures rendues imaginaires et qui a une population de 508 millions d’habitants. Cet espace a été voulu par les capitaines d’industries, jamais par le peuple. Le peuple subit. Les capitaines d’industries récoltent.


L’UE a permis la mobilité de la main-d’œuvre, la délocalisation des entreprises et des emplois, l’abaissement de barrières tarifaires, et ça, c’est particulièrement grave dans le cas des produits agricoles. L’entrée sur un marché national d’un produit agricole X, venant d’un pays ou ça coûte beaucoup moins cher à produire, il est évident les agriculteurs du pays importateur ne pourront pas rivaliser avec les coûts dudit produit étranger, et donc sans protection aucune, ça créera un gonflement de l’offre, et une chute de prix de leur produit.


Autre exemple, une entreprise européenne peut soumissionner pour un contrat d’infrastructure dans un autre pays. Donc, pensons comment une entreprise française pourrait rivaliser avec une entreprise polonaise, si le contrat est basé sur le plus bas soumissionnaire et que l’entreprise polonaise paient ses employés selon ses standards. En réalité, l’UE a été bâtie sur ce modèle; niveler par le bas les salaires de la masse, et niveler par le haut les profits d’une élite marchande.



Soros le gauchiste : les luttes ouvrières


Pour en revenir aux projets européens de l’Open Society, il est cocasse de voir que certains classent Soros comme étant un financier philanthrope « gauchiste » ou libéral si on veut. À travers tous les projets financés dans l’UE en 2014, pas un sous n’est versé à une quelconque organisation ouvrière ou de défense des droits des travailleurs. Pas un sous. Alors que les luttes ouvrières en Europe devrait justement préoccuper la gauche, on a souvent l’impression qu’une partie de la gauche, cette gauche bohème qui s’abreuve de néologismes d’une bourgeoisie de campus américain, endosse, volontairement ou pas, la même idéologie que les salopards de l’Open Society et a complètement évacué la défense des travailleurs de son agenda. D’un point de vue historique, Nicolas Guilhot nous rappelle, en citant l’expression de Peter Dobkin Hall, que « loin d’être imperméable aux changements sociaux, le philanthrope fait la promotion de solutions réformistes qui ne menacent pas la nature capitaliste de l’ordre social mais qui représentent plutôt une alternative privée au socialisme ». (3)


Voilà la force de cette machine de financement. Soros et cie financent une sorte de contre-pouvoir, pour justement pouvoir l’orienter vers les besoins du pouvoir. Une contestation pilotée par ceux qu’elle serait censée combattre. Astucieux. Et une fois que la machine est partie, les idées se propagent librement, des gens influents, dans les médias, dans les médias sociaux, dans la société civile, propagent ces idées, contaminent d’autres sphères, là où le financement ne se rend même pas, chez des gens ordinaires, de bonne foi, qui croient qu’ils font leur part pour un monde meilleur, pour une société ouverte. Des gens qui croient embarquer dans un mouvement citoyen spontané sur les réseaux sociaux, à coup de hashtags et de pétitions Avaaz, alors que souvent, ce sont des campagnes de marketing pilotées par le Département d’État US en sous-main, par des firmes de pub ou de relations publiques et par des fondations comme l’Open Society de Soros. Les droits des homosexuels en Russie, Kony, Bring back our girls, ou plus anciennement, les révolutions colorées en Géorgie ou en Ukraine.



La Syrie et les campagnes de marketing


Regardons l’influence de Avaaz sur les nombreuses campagnes de sensibilisation publique concernant la Syrie. Avaaz a été co-fondé par MoveOn et par Res Publica, et a reçu du financement de Soros, par l’entremise de MoveOn. Dans les co-fondateurs, on trouve Tom Perriello, un ancien membre du Congrès démocrate, et Jeremy Heimans, l’un des fondateurs de Purpose inc, une firme de relation publique active surtout dans les campagnes marketings en ligne. Purpose est responsable d’au moins quatre campagnes majeures Anti-Assad, relayées par le militantisme en ligne de Avaaz :


1- les Casques Blancs, dirigé par un ancien officier de l’Armée royale britannique et consultant en sécurité privée James Le Mesurier et derrières lesquels on retrouve le financement de USAID


2- Free Syrian Voices, derrières laquelle on retrouve Human Rights Watch et Reporter Sans Frontières


3-The Syrian Campaign


4- March Campaign #withSyria, derrière laquelle on retrouve entre autres l’Open Society.


En gros, ce sont des campagnes de propagande, de sensibilisation de l’opinion publique et de fabrication du consentement pour diaboliser le régime Assad, lui mettre tous les torts de la guerre sur le dos, et embellir les « rebelles », les djihadistes modérés de l’Armée syrienne libre et d’Al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaida. Ce sujet seulement pourrait faire l’objet d’une dizaine de chroniques, donc je vous encourage fortement à approfondir vos recherches. Une dernière chose. Vous ferez cet exercice : à chaque fois que vous lirez, verrez ou entendrez une nouvelle sur la Syrie, vous porterez une attention particulière à la source d’où émane l’information de terrain. La majorité du temps, vous remarquerez que les informations de terrain d’où s’abreuvent les grands groupes de médias occidentaux proviennent de l’Observatoire syrien des droits de l’homme et des Casques Blancs. La première guerre est bien celle de l’information.


Nous avons vu que Georges Soros a eu une influence réelle tentaculaire à travers ce qu’il finance et, pour finir, je crois qu’il serait judicieux de regarder ce qu’il en est pour le Canada. Quand on regarde ce sur quoi se base le « régime » de Justin Trudeau; image à l’avant-plan, faux progressisme de façade, utilisation des médias sociaux, appui sur les « sans-voix », alors qu’à l’arrière-plan on voit les liens de ce gouvernement avec l’industrie pétrolière, les contrats de vente d’armes à des régimes comme l’Arabie Saoudite, pas nécessairement un modèle en terme de respect des droits humains, le silence radio sur sa promesse de changer quelques virgules dans la loi liberticide C-51, on ne peut que sourciller de voir Justin rigoler sur un divan en compagnie de notre ami Soros. Il n’y pas là de lien de causalité direct, je n’affirme pas cela, mais le parallèle est néanmoins intéressant à soulever.



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À moins que Soros essaie de se négocier des conditions plus favorables dans ce pays, que dis-je, dans ce paradis fiscal des minières… Pourquoi je dis cela? Georges Soros s’est récemment fait acquéreur de 19,41 millions d’actions dans la minière canadienne Barrick Gold pour un total de 263,7 millions de dollars. Quelques mois plus tard, après un bond de 56 % dans la valeur des actions, il revendait 94% de cette participation donc 18,34 millions d’actions, pour un total de 391,6 millions de dollars. Un profit de 127 millions de dollars en à peine trois mois. Pas mal pour un gauchiste. Sans compter que Barrick Gold a un beau palmarès de critiques en terme de violation des droits humains et de sabotage environnemental.


Voilà la formule, foutre la merde, pour ensuite la nettoyer, et encaisser des profits de tous les côtés. Bonne journée. Et je tiens à remercier sincèrement les gens de Crypto Québec qui m’ont aidé à fouiller à travers les documents officiels de l’Open Society.


Dans le prochaine article, nous regarderons de près l’influence de Soros en Europe de l’est; la création de « son » Université d’Europe Centrale et son travail en Ukraine.






(1) Perkins, John, « Confessions d’un assassin économique: Révélations sur la manipulation des économies du monde par les États-Unis », Ariane Éditions, Outremont, Qc, 2005


(2) Guilhot, Nicolas, « Reforming the World : Georges Soros, Global Capitalism and the philanthropic Management of the Social Science », Critical Sogiology vol. 33, no 3, 2007, p.472


(3) Ibid. p.452




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