Le chef d'État

M. Charest disait hier attendre les propositions du PQ. Il n'a pas à attendre. Il est premier ministre. C'est à lui que revient de prendre les devants, d'adopter un ton plus conciliant et d'ouvrir la voie à un compromis.

Sortie de crise


Les revenus du gouvernement sont en hausse, notamment grâce à une augmentation importante des transferts fédéraux. La ministre des Finances décide donc d'augmenter les budgets de la Santé et de l'Éducation. Mais elle réserve aussi une bonne partie de sa marge de manoeuvre à une réduction d'un milliard de l'impôt des particuliers.


«Le gouvernement fait ainsi bénéficier l'ensemble des contribuables de l'assainissement des finances publiques, explique-t-elle. Il s'agit d'une excellente nouvelle pour toutes les Québécoises et tous les Québécois. Je souhaite d'ailleurs poursuivre les efforts dans cette direction.»
Monique Jérôme-Forget, 2007? Non. Pauline Marois, 2001. L'année d'avant, son prédécesseur Bernard Landry avait annoncé une réduction d'impôt plus importante encore, y consacrant une bonne partie des revenus supplémentaires provenant de la croissance économique et d'Ottawa. «Les contribuables québécois sont trop imposés. Il est plus que temps de relâcher la pression», expliquait alors M. Landry.
L'approche défendue alors par M. Landry et par Mme Marois était exactement la même que celle du budget présenté jeudi dernier par Mme Jérôme-Forget. C'est pourquoi il est si difficile de comprendre que les péquistes déchirent aujourd'hui leur chemise au sujet d'une baisse d'impôts dont le principe et les modalités sont en tous points semblables à celles qu'ils avaient eux-mêmes annoncées alors qu'ils étaient au gouvernement.
Mais bon, ainsi va la politique. À qui revient maintenant de dénouer la crise? Mme Marois a demandé en fin de semaine à Jean Charest d' «agir en chef d'État». En cela, la future chef du Parti québécois a raison.
La tenue d'élections générales à peine trois mois après le précédent scrutin serait néfaste pour la démocratie québécoise. Comme premier ministre, M. Charest est le gardien des intérêts supérieurs du Québec. Par conséquent, c'est à lui de prendre l'initiative.
Le chef libéral s'est montré intraitable au sujet de la baisse des impôts des particuliers de 950 millions. Sur ce point central de son programme électoral, il n'a pas à faire de concession. Toutefois, minoritaire, il a le devoir de trouver une façon de satisfaire les exigences du Parti québécois. D'autant plus que, sur le fond, ces exigences portent sur de bonnes causes, notamment les élèves en difficulté et les soins à domicile pour les personnes âgées.
Que faire? Dans un budget de dépenses de 54 milliards, on peut certainement faire des réaménagements qui permettraient d'investir des sommes supplémentaires dans les domaines privilégiés par les péquistes. Le gouvernement pourrait aussi envisager de reporter certaines mesures fiscales - il y en a pour plus de 300 millions - ne faisant pas partie de la diminution de l'impôt des particuliers si chère aux libéraux.
M. Charest disait hier attendre les propositions du PQ. Il n'a pas à attendre. Il est premier ministre. C'est à lui que revient de prendre les devants, d'adopter un ton plus conciliant et d'ouvrir la voie à un compromis.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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