Une dépêche de la Presse canadienne nous apprend ce matin qu’une entente entre le gouvernement fédéral et le gouvernement québécois concernant l’harmonisation de la taxe de vente serait possible.
Au lendemain du budget controversé de Raymond Bachand, une autre dépêche de la Presse canadienne avait annoncé qu’Ottawa refusait de plier aux exigences de Québec concernant le remboursement au titre de l’harmonisation de la taxe de vente.
J’avais alors suggéré dans un billet que le la taxe santé proposée dans le budget Bachand était un bluff pour forcer la main du gouvernement fédéral.
La taxe santé de Jean Charest, un bluff ?
«Jean Charest aurait-il imposé la taxe santé de 200$ aux Québécois dans le but d’en faire porter l’odieux au gouvernement fédéral qui refuse toujours de verser au Québec le dédommagement de 2.2 milliards$ pour l’harmonisation de la taxe de vente ? Une somme grâce à laquelle il n’aurait pas eu besoin d’imposer cette impopulaire taxe qui pourrait mettre fin prématurément à sa carrière politique et causer la défaite de son parti aux prochaines élections provinciales. Une stratégie visant manifestement à faire avancer les négociations avec le gouvernement fédéral qui ne souhaite pas se retrouver devant un gouvernement du Parti québécois au pouvoir à Québec. (…)
Un gain qui lui permettrait de reculer la tête haute sur la taxe santé et le ticket modérateur si impopulaires auprès des Québécois, contrairement à d’autres situations humiliantes où il a dû le faire la queue entre les jambes.
S’agirait-il d’un habile stratagème ou d’une diversion pour faire accepter plus facilement aux Québécois les hausses combinées de TVQ et de taxe sur l’essence, ajournant à un prochain mandat d’éventuelles hausses des tarifs d’électricité et des droits de scolarité universitaires, et ainsi regagner la popularité qu’il a perdue au cours des derniers mois auprès des électeurs québécois ?»
Bien sûr, cela ne suffira probablement pas à changer la perception que les Québécois ont de Jean Charest. Mais, comme l’ont fait les électeurs de Rivière-du-Loup en juin 2009, ceux de Kamouraska-Témiskouata pourraient bien élire un député libéral malgré la grande impopularité de Jean Charest et de son parti.
La somme de toutes ces petites victoires pourrait-elle être suffisante pour le maintenir en vie et lui permettre de gagner in extremis la prochaine élection générale ?
Comme je le concluais dans ce même billet au lendemain du budget Bachand :
«Comme un chat, Jean Charest aurait-il vraiment les neuf vies qu’on lui prête ? »
Billet précédent: Remords et regrets
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Post-scriptum: En réponse aux commentaires de mes lecteurs.
Mon billet ne visait qu’à signaler ce qui m'apparaît être un éventuel danger, d’où la forme conditionnelle et interrogative.
Le taux d’abstention, la forte proportion de Québécois qui n’a confiance en aucun des chefs et les nombreux indécis pourraient avoir de déconcertantes conséquences sur les prochains scrutins comme ce fût le cas en décembre 2008 et en juin 2009.
Même si les Québécois n'ont pas confiance en Jean Charest, le plan pour un Québec souverain de Pauline Marois ne réussit pas à les convaincre. Il ne plaît pas aux plus engagés et fait peur aux plus prudents…
Lire à ce sujet : Le grand écart
Par ailleurs, je ne crois pas non plus que cette nouvelle d'aujourd'hui aura un effet sur l'élection partielle de lundi. Ce n'est pas ce que j'écris dans mon billet. J'évoque plutôt le fait que la somme des petites victoires de Jean Charest pourrait avoir une influence à long terme sur les électeurs.