«Les crises de demain sont souvent le refus des questions d’aujourd’hui.» Patrick Lagadec
La vraie histoire de la dette canadienne
La dette du Canada atteint aujourd’hui plus de 636 milliards de dollars et semble faire partie du paysage économique depuis toujours. Une dette monstre qui semble inhérente aux systèmes publics. Une fatalité divine imposée par la volonté de Dieu. Pourtant, ce problème de dette est relativement nouveau. D’un point de vue historique, l’augmentation draconienne de la créance canadienne est imputable à un seul homme: Pierre-Elliot Trudeau.
Heureusement le Canada n’a pas toujours été aussi ridiculement endetté. Entre 1867 et 1974, la dette canadienne atteignait un maigre 21.6 milliards de dollars. Pourtant, durant cette période de 107 ans, la nation canadienne a dû composer avec des dépenses colossales. Le Canada a traversé deux guerres mondiales, a traversé la grande crise financière de 1929, a construit des infrastructures titanesques: la voie maritime du St-Laurent, l’autoroute Trans-Canada, des aéroports internationaux, le chemin de fer transcontinental, sans oublier notre système de soins de santé universel et tous les autres programmes sociaux. Tout cela pour la modique somme de 21G de huards à payer rubis sur l’ongle: What a deal!
Le Canada Pré-Elliot Trudeau réussissait admirablement bien à bâtir des infrastructures titanesques en s’endettant très peu. Aujourd’hui, simplement prolonger la ligne bleue du métro de Montréal semble être si onéreux… Des projets simples hier, sont devenus soudainement farfelus. À quoi peut-on attribuer cette régression fulgurante?
À chaque problème, son coupable
Graphique de l’Institut Fraser (source)
Comme le démontre ce graphique de l’Institut Fraser: admirez la stabilité de notre dette de 1867 à 1974: attaboy! Ça c’était de la saine gestion! Puis vint le «coupable»: Pierre-Elliot Trudeau…
La grande trahison de Pierre-Elliot Trudeau
L’élément déclencheur Le 26 juin 1974, la banque allemande Hestatt fait faillite et ébranle durement le monde financier. Il n’en faut pas plus pour donner des sueurs froides à toute l’industrie bancaire. Les banquiers prennent conscience qu’ils ne sont pas intouchables. Alertés par cette situation problématique, les gouverneurs des plus grandes banques centrales, dont le gouverneur de la Banque du Canada, Gerald Bouey, se réunissent pour trouver une solution afin d’améliorer la stabilité du système bancaire international. Il leur faut plus de cash. Le groupe des « groupe des dix plus grands pays riches » (G10) crée donc Le Comité de Bâle sur le contrôle bancaire. De cette réunion sort ce consensus machiavélique:
«Pour financer ses activités, le Canada devra cesser d’emprunter de l’argent à sa propre Banque Centrale du Canada (public) et devra commencer à emprunter à des banques (privées).»
P-E Trudeau trahit le pays
En 1974, Pierre Elliott Trudeau, en compagnie de son ministre des finances John Turner, accepte la proposition du G10. À partir de 1974 pour financer ses infrastructures, le Canada fait le choix « stupide » d’emprunter à des créanciers privés. En clair, dorénavant les intérêts payés sur la dette ne retournent plus dans les coffres du gouvernement, mais bien à des intérêts privés.
«Pierre-Elliot Trudeau fait la folie de déléguer la souveraineté monétaire du Canada à un groupe de banquiers privés internationaux. Scandale»
Les grands projets sont remplacés par: « il faut payer des intérêts sur notre dette »
Avant 1974 nous construisions des égouts, des boulevards et des ponts. Aujourd’hui, on peine à « patcher » les nids de poule qui sillonnent nos routes. Qu’a-t’on construit d’extraordinaire depuis 42 ans qui justifient une augmentation accélérée de notre dette de plus de 3000%? La réponse: absolument rien. Nada. Niet. Nothing.
Avant 1974: Nous empruntions à une banque publique, ce qui ajoutait des revenus dans les coffres de l’État, de la même façon qu’Hydro-Québec et la SAQ versent un dividende au gouvernement québécois. Aujourd’hui, chaque fois qu’on construit un pont, ton banquier s’enrichit.Pourquoi le gouvernement a de moins en moins d’argent?
Parce que les banquiers ont de plus en plus d’argent. Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. En 2014-2015, les intérêts payés sur la dette canadienne ont dépassé 60G $, un record. Pendant ce temps en 2015 les banques canadiennes ont engrangé un bénéfice net record de près de 35G $. Coïncidence?
Voguer de record en record
Depuis 42 ans, sous le couvert du mot dette, vos taxes et impôts sont détournés, de plus en plus, dans les coffres des grandes banques d’ici et d’ailleurs.
«Si le peuple comprenait notre système bancaire et monétaire, il y aurait une révolution avant demain.» Henry Ford
La solution:
«Le gouvernement doit cesser d’emprunter auprès des banques privées et il doit recommencer à emprunter, virtuellement sans intérêt, auprès de la Banque Centrale du Canada.»
En d’autres mots à chaque fois qu’on te parle de la dette du Québec ou de celle du Canada la solution est simple: Back to the past!
Tu as des doutes? Le système bancaire Pré-Trudeau a fonctionné pendant 107 ans consécutifs sans jamais faillir une seule fois. Tu as l’impression de t’être fait passer un sapin? Qu’il y a dans ce «move de Trudeau de 1974» quelque chose de grotesque, de frauduleux? Eh bien tu n’es pas seul à le penser:
«En décembre 2011, une poursuite a été déposée devant la Cour fédérale du Canada par deux Canadiens et le groupe COMER (Comité pour une réforme économique et monétaire), afin de rétablir l’usage de la Banque du Canada selon ses règles initiales, notamment en faisant des prêts sans intérêt aux municipalités…, aux provinces et au gouvernement fédéral pour des dépenses en éducation, en santé et autres services sociaux, ainsi que pour les infrastructures. Les demandeurs, représentés par l’avocat constitutionnaliste Rocco Galati, affirment que depuis 1974, la Banque du Canada et la politique monétaire et financière du Canada sont inféodées aux diktats de banques privées étrangères, dont les intérêts financiers sont articulés par la Banque des règlements internationaux (BRI), le Conseil de stabilité financière (FSF) et le Fonds monétaire international (FMI), en contournant frauduleusement la règle de droit souveraine du Canada.» source
Le silence inquiétant des médias québécois
Seul le HuffingtonPost Québec et quelques médias indépendants ont publié quelques articles sur le sujet au cours des dernières années. Depuis 2011 ni Radio-Canada et La Presse n’ont publié d’article sur le sujet! L’ombudsman explique :
« Les responsables éditoriaux d’ICI Radio-Canada ont jugé que le sujet n’était pas suffisamment d’intérêt public pour qu’on en parle ». source
Trudeau, de père en fils
Il y a de bonnes vieilles habitudes qui ne se perdent pas: l’amour de la dette et la passion des gros chiffres. Justin semble reprendre la balle au bond. Là où son père l’avait laissée. Derrière son sourire 5 étoiles, sa bonne humeur contagieuse se cache un second cadeau de Grec: » le budget inaugural des libéraux prédit des déficits pour au moins cinq ans, pour un total de 113 milliards $ et pourrait même atteindre 200G de $ » de quoi rassurer l’establishement des grandes banques. Les copains des Trudeau peuvent souffler. J’aime à penser que ce gratin aura de quoi manger cet hiver Soyez certains que leurs actions, des grandes banques, vont encore prendre énormément de valeur.
«Je ne suis ni à gauche, ni à droite: je suis pour l’idée la plus juste. Qui sera l’homme assez courageux pour dire que la «Trudreauscroquerie» de 1974 a assez duré?»
«On ne parle pas de refaire le monde ou d’enclencher une révolution… On parle simplement que le gouvernement canadien emprunte son argent à la Banque Centrale du Canada comme dans l’temps.»
Conclusion
Pour certain le nom de P-E Trudeau est un aéroport, pour d’autres c’est le père de Justin, pour d’autres c’est le multiculturalisme, la décriminalisation de l’homosexualité, le rapatriement unilatéral de la constitution ou l’ennemi juré des souverainistes. Mais pour moi, Pierre-Elliot Trudeau évoquera à jamais le Cheval de Troie qui nous a séduit par sa fougue, son charisme et son sourire pour finalement nous laisser une dette de plus de 600 milliards. Un véritable cadeau de Grec! Merci P-E.
Que vous soyez de gauche ou de droite, la prochaine fois que le gouvernement vous parlera d’austérité, de couper dans les services, de privatiser vos biens publics, d’augmenter vos impôts ou même d’une nouvelle taxe sur l’eau… Rappelez-vous que la quasi-totalité de la dette du Canada est une gracieuseté du père de Justin. Que cette dette a servi depuis les années 1980 à propulser de façon éhontée le profit des 6 grandes banques canadiennes. Un système aberrant sauf pour ceux et celles qui en profitent. Malheureusement, Justin Trudeau semble avoir entrepris de poursuivre l’œuvre de son père en endettant le pays à qui mieux mieux: du moins, du mieux qu’il peut. Maintenant, deux choix diamétralement opposés s’offrent à toi: certains vont partager cet article et militer pour changer les choses… D’autres vont plutôt acheter des actions de nos solides banques canadiennes qui offrent d’excellents rendements et un généreux dividende de 3,5 % ou plus.
Chacun sa voie, chacun son combat!
Merci de m’avoir lu,
Au plaisir,
Dominic Goulet-Lapointe
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Article à lire: Banque du Canada: P E-Trudeau et la Grande Trahison de 1974
Pour rire jaune: Pour soutenir sa croissance, la Banque Nationale annonce le 25 octobre 2016 la suppression de 600 postes. 2 mois avant, le 31 août 2016: la Banque Nationale a déclaré des profits de 478 millions $ «POUR UN TRIMESTRE»… 5 millions 311 111.11 de profit net par jour! Elle n’est pas belle la vie.