Mario Beaulieu a vivement réagi à la Chambre des communes, jeudi dernier, dans la foulée de l'annonce faite par le ministre de l'Immigration, Ahmed Hussen, selon lequel les seuils d'immigration atteindraient 70 000 personnes d'ici trois ans au Québec.
Une décision qui contrevient à la volonté des Québécois
Le chef intérimaire du Bloc québécois (BQ) s'explique mal cette soudaine décision dans un contexte où « il y a un mois aujourd'hui, les Québécois ont choisi un nouveau gouvernement qui a pris l'engagement de diminuer les seuils d'immigration pour une meilleure intégration », pour reprendre ses paroles.
Rappelons que dans son discours qu'il a prononcé le 1er novembre au très sélect Canadian Club, à Toronto, M. Hussen a vanté les mérites de son nouveau programme migratoire qui consiste à accueillir 350 000 immigrants d'ici 2021.
Attirer une main-d'œuvre à bon marché
Le ministre Hussen a été jusqu'à affirmé aux convives du Canadian Club que son gouvernement allait faire son possible pour simplifier les processus administratifs de régulation des entrées de migrants au pays. On peut se demander, à juste titre, si cette sortie du ministre était destinée à contenter les attentes de certains chefs d'entreprise en matière de main-d'œuvre à bon marché.
La pomme de discorde
L'approche d'Ottawa incite Mario Beaulieu à citer le premier ministre Legault : « Nous allons accueillir des milliers d'immigrants chaque année, mais nous allons le faire d'une façon qui favorise l'intégration. On va en prendre moins, mais on va en prendre soin. » M. Beaulieu se demande si cette décision d'augmenter les seuils d'immigration de manière drastique ne cacherait pas un désir de semer la discorde avec le Québec.
Voulant contrer les objections du chef intérimaire du BQ, le ministre des Affaires intergouvernementales et du Nord et du Commerce intérieur en a profité pour affirmer que son gouvernement « a hâte de collaborer avec le nouveau gouvernement du Québec sur des questions aussi importantes que l'immigration et d'aider le Québec à assurer sa prospérité économique ».
Hausser les seuils d'immigration permettrait donc, selon ce raisonnement, « d'aider le Québec à assurer sa prospérité économique ».