Le bal des autruches

Tribune libre

Les élections partielles, qui se sont conclues le 22 juin dernier, étaient l’occasion de mettre un frein au règne de l’arnaque charestienne. Lorsque les libéraux de Jean Chrétien se sont fait prendre les culottes baissées, les électeurs en ont profité pour leur botter le derrière. Le gouvernement Charest a laissé la Bourse de Montréal et 40 milliards de dollars nous filer entre les doigts. Malgré tout, ses deux (douteux) candidats ont été élus!
C’est à n’y rien comprendre.
D’autant plus que ce ne sont pas les partis fédéralistes qui manquent! Les électeurs avaient l’embarras du choix. Mais non. On veut des libéraux. Des Jean du pays.
Des personnes honnêtes, intègres, comme M. Victor-Lévy Beaulieu, qui ont le Québec à la place du cœur, on n’a pas de temps à perdre avec ça. La barbe!
Les libéraux se jettent sur le Québec comme des lions affamés, les Québécois les encouragent et les péquistes planchent sur des devoirs que personne ne leur a demandés. Le «love-in» de la Saint-Jean est perçu comme une ouverture extraordinaire sur le monde. D’ailleurs «St-Jean», ça ne se dit pas. D’après M. Bernard Landry, c’est une coutume désuète. «C’est donc une sorte de devoir citoyen d’adapter notre langage.» Un autre devoir péquiste.
La Fête nationale du Québec a donc «évolué» en Fête nationale de tous les Québécois.
Et le 14 juillet, est-ce la fête de tous les Français? Le 4 juillet, la fête de tous les Américains? Le 2 juin, la fête de tous les Italiens? La fête des Québécois tout court, ça ne suffit pas? C’est trop raciste? Que signifie ce «tous les Québécois» sur lequel on insiste aussi lourdement? Les gens qui vivent au Québec sans parler un mot de français? Les gens qui fêtent indifféremment la fête nationale des Québécois et la fête du Canada? Stephen Harper? Jack Layton? Igantieff?
On nous enfonce des mots dans la gorge pour nous empêcher de parler. On dénature le vocabulaire, le sens des fêtes, des événements. Il n’y a plus rien de politique. Tout est festif.
Le PQ participe à ce ramollissement national. Ce n’est plus un parti mais une équipe de travailleurs sociaux. Des apôtres de l’amour infini. Et six mois après les élections, on accuse la population de cynisme et on s’en va.
Le Québec ne tourne pas rond. Il tourne carré. Il se canadianise dans la joie.
Tout bien pesé, Fête nationale de tous les Québécois, fait désuet. Le bal des autruches convient mieux.

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Caroline Moreno476 articles

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Château de banlieue

Mieux vaut en rire que d'en pleurer !


Chapitre 1
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Chapitre 3
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13 commentaires

  • Gaston Boivin Répondre

    30 juin 2009

    Monsieur Meloche, lorsque dans un récent sondage, près de 90%(87%) des Québécois francophones affirment que le français est malmené à Montréal et près de 80(79%) qu'il y est en danger , y entendez-vous comme vous dites "l'écho des désirs des gens de s'exprimer dans une langue qu'elle qu'elle soit"? Moi j'y entends plutôt le désir exprimé par la majorité francophone de conserver sa langue sur le territoire qu'elle occupe et sa crainte de ne la perdre éventuellement au profit de sa minorité de langue anglaise qui s'avère être la langue de la majorité au Canada et en Amérique du Nord, face à laquelle nous ne représentons que 2% des locuteurs. Est-ce que ce désir d'une majorité, dans le contexte de l'hostilité que rencontre sa langue depuis la Conquête anglaise, fait partie, selon vous, "des horreurs "nationalistes qu'on connaît", telles qu'elles existeraient, à votre opinion, au Québec? En passant, pourriez-vous nous détailler ces "horreurs "nationalistes qu'on connait", telles qu'elles existeraient selon vous au Québec?
    En parlant d'horreurs, je vous suggère d'aller lire les commentaires d'un article, en date du 22 juin, paru dans "The Gazette", article intitulé en anglais "Le français est-il en danger à Montréal?", dont ce journal faisait la promotion dans ses pages en reférant à l'un de ceux-ci, celui d'un certain Dr Killer qui affirme "Le français n'est pas en danger à Montréal, ce sont plutôt les droits humains qui le sont", vous y constaterez une hostilité latente contre la langue de la majorité et contre ceux qui souhaitent qu'elle le demeure.
    Faut-il vous préciser que si un jour l'anglais devient la langue de la majorité au Québec, ce jour-là sera celui de la Louisianisation du Québec et celui de la disparition à brève échéance de l'utilisation usuelle par un groupe ou une communauté du français en Amérique du Nord, donc en pratique de la disparition du français en cette partie du monde.

  • Archives de Vigile Répondre

    29 juin 2009

    Bonsoir,
    Lisez Guy Debord, « La société du spectacle ». On ne peut sauver le peuple. Et l'art du média (qu'on pourrait, de manière synonyme, désigner comme propagandiste) se démarque quand il s'agit de vouloir duper les gens. Il faut faire en soi silence pour entendre le chaos et la beauté du monde, côte à côte. Cela dit, j’entends l’écho des désirs des gens de s’épanouir et de s’exprimer dans une langue, quelle qu’elle soit. Je prise toutes les langues, et aime le français. Je ne les parle pas toutes. Mais je les respecte comme un joyau de notre différence.
    Il faudra bien un jour, au Québec, aimer ce français qui nous offre un formidable moyen de devenir autre chose, une différence québécoise, sans les horreurs « nationalistes » qu’on connaît…
    André Meloche
    Sainte-Sophie

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    28 juin 2009

    M. Gaston Boivin,
    Merci pour votre explication courtoise.
    Vous concluez: "Ne vaut-il pas mieux se retrousser deux fois plus les manches pour essayer de remédier à un tel gâchis en cherchant à tout prix et par tous les moyens, face à l’urgence de la situation, à rassembler dans un même élan correcteur toutes les forces vives du Québec."
    Pour une action concrète, contactez Luc Archambault pour endosser personnellement le projet bien amorcé d'UNION de toute la mouvance souverainiste en vue de l'indépendance du Québec.

  • Gaston Boivin Répondre

    28 juin 2009

    Il semble, monsieur Ougho, pour employer la terminologie de monsieur Bousquet, que je vous ai pompé un peu. Je m'en excuse, d'autant plus que je reconnais la sincérité, la dignité, le mérite et l'engagement profond de tous les intervenants, concernés par mes propos, pour promouvoir l'avènement d'un Québec souverain et indépendant.
    Je suis néammoins heureux de constater que votre deuil n'est que passager. J'ose espérer cependant que, tous, lorsque nous aurons fini de lécher nos plaies, nous nous mettrons à des discours plus entraînants.
    Est-il possible d'être lucide sans s'apitoyer inutilement sur son sort comme si le ciel était en train de nous tomber irrémédiablement sur la tête.
    En ce qui me concerne, je préfère demeurer optimiste que de rester accroché aux signes évidents d'une dégradation de notre situation, résultat d'une propagande médiatique à sens unique sous contrôle fédéraliste de gouvernements fédéraux aussi bien libéraux que conservateus et d'un gouvernement provincial et libéral fédéraliste prêt aux pires abandons pour défendre l'unité canadienne, et d'un parti politique censé avoir été créé pour faire aboutir le Québec à sa souveraineté, qui, ces dernières années, sauf récemment, a donné l'impression de chercher à le faire en essayant presque de ne pas en parler et qui, lorsqu'il l'a fait, donnait l'impression de s'excuser de devoir le faire et qui, au surplus, en est venu jusqu'à promouvoir le bilinguisme des petits Québécois francophones au plus jeune âge possible, notamment par l'enseignement de leur histoire en anglais, alors même que le gouvernement fédéraliste de monsieur Charest cherchait, par l'intermédiaire de son Office de la langue française, à camouffler, pour ne pas réveiller la flamme nationaliste, que le français était dangereusement en régression à Montréal et l'anglais en progression, notamment grâce au passage à cette dernière langue d'une partie importante des allophones. Dans ce contexte, il est pour ainsi dire normal que la situation empire et que nous accumulions les défaites de tout genre. Ceci dit, que faire? Des deuils passagers en s'apitoyant sur notre sort, ce qui, il est vrai, peut soulager un peu la frustation nous résultant de ce gâchis. Mais en ce faisant, les signes que nous envoyons alors sont ceux d'une sorte de désespérance. Ne vaut-il pas mieux se retrousser deux fois plus les manches pour essayer de remédier à un tel gâchis en cherchant à tout prix et par tous les moyens, face à l'urgence de la situation, à rassembler dans un même élan correcteur toutes les forces vives du Québec.

  • Archives de Vigile Répondre

    28 juin 2009

    J'ai oublié de dire que depuis quelques semaines tous les dépliants et circulaires que je reçois dans le Publi-Sac sont maintenant bilingues. On n'avait pas vu ça dans Lotbinière depuis 1977.
    Marché Métro
    Rona
    Réno-Dépôt
    Jean-Coutu
    Toutes des entreprises québécoises francophones.
    ON ASSISTE AU RETOUR EN FORCE DE L'ANGLAIS!
    Même le lettrage sur les camions commerciaux redevient bilingue et ce sont des entreprises de la région de Québec dont la clientèle est francophone.
    Ca commence à déraper!

  • Archives de Vigile Répondre

    28 juin 2009

    Moi aussi, je commence à en avoir ras-le-bol de ce combat qui intéresse de moins en moins notre peuple englué dans l'american way of life.
    Je suis allé faire des courses sur la rue Saint-Jean à Québec. J'ai stationné mon véhicule automobile aux environs de l'église Saint-Baptiste pour me rendre jusqu'à la basilique. Toutes les bandes sonores qui invitaient les clients dans les commerces jouaient de la musique en anglais.
    Je termine mes achats à la SAQ de la Place Sainte-Foy. Et bien, figurez-vous donc que la bande sonore nous jouait de la musique en anglais là-aussi.
    Samedi, c'était au marché MÉTRO avec Ceelynne Dyon ad nauseam. Jeudi, chez Rona. Qu'est-ce qui se passe au Québec? Quelqu'un peut-il me le dire?
    Je vais hurler!

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    27 juin 2009

    Monsieur Gaston Boivin,
    Laissez donc Vigile tranquille, s.v.p. Tout le site n’est pas devenu une cathédrale funéraire du seul fait que nous soyons quelques-uns, ici, à lécher nos plaies dans un deuil passager.
    Depuis les années que vous nous voyez combattre ici avec persévérance, vous savez bien qu’il est superflu de nous servir cette bulle d’optimisme évangélique apostolique. Tout comme sur les Plaines, jusqu’au dernier souffle, nous continuerons de hurler… Est-ce assez digne des ancêtres sacrifiés?
    Patriotes, mais pas aveugles. Même Papineau, conscient de l'inégalité des forces, s’est replié aux É.U. quand les balles ont commencé à siffler… Il s’est même permis les Délices de Capoue, à Paris, pendant quelques années, jusqu’à hésiter à revenir. Alors, comme depuis ce temps, on n’a pas progressé en démocratie ni en agressivité de l'ennemi...

  • Gaston Boivin Répondre

    27 juin 2009

    À vous lire tous, on croirait que Vigile est devenue une cathédrale où l'on y célèbre les funérailles de ce qui reste de l'ancien Canada et de son peuple. Attention! Le mort bouge encore!
    Parfois le feu semble éteint car l'on n'y voit plus de braise et de fumée et alors que, tantôt tout était calme et qu'aucune feuille ne bougeait dans l'arbre, survient, à l'improviste, un léger coup de vent qui se transforme en un nouveau souffle de vie, au point que celui-ci reprenne sa vigueur!
    Courage, obstination et détermination, ce sont ce que nous ont laissé de plus précieux, en héritage, nos ancêtres!
    Même si la situation est grave, nous n'avons pas le droit d'être défaististes. Ce n'est pas digne de nos ancêtres! Par fidélité pour ce qu'ils étaient et pour ce que nous sommes, peu importe la situation du moment, nous devons continuer leur combat,... notre combat!

  • Archives de Vigile Répondre

    27 juin 2009

    Bonjour!
    On oublie de «se bouger le cul» une fois la fête terminée, a écrit Pierre Bourgault.
    Et la grisaille continue de plus belle après le bal de l'autruche

  • Archives de Vigile Répondre

    27 juin 2009

    Lorsque j'ai quitté le Québec en 2006, j'avais pris la décision de continuer à suivre l'actualité sur Internet. Ce que j'ai fait, peut-être un peu trop. En quittant, totalement ennuyé par la situation politique du Québec, j'avais le discours qu'a eu François Legault la semaine dernière. Ma plus grande peur, était de voir le jour arriver au Québec ou des politiciens quitteraient la politique avec ce discours, le dire tout haut. Car il faut du courage pour le dire tout haut sans se faire accuser d'être des pessismistes finis. Mais moi je me considère comme un réaliste.
    Bref, depuis la semaine dernière, et pour les prochaines années, je vais venir lire les nouvelles du Québec un peu comme l'on regarde un immeuble être démoli, comme on regarde un bateau couler, un avion s'écraser... Juste par curiosité et pour passer le temps, vous voyez l'image. Je ne veux rien manquer du déclin global du Québec.
    Les souverainistes ne sont pas sortis du bois, car dans 10 ans, 15 ans, ce sont eux que l'on va accuser de tous les maux dans les médias et dans les livres d'histoire. pour le déclin du Québec. On dira que le projet souverainiste a détruit le Québec, et la population en général va élire des partis de d'extrême droite.
    C'est tout ce que je vois pour le Québec.

  • Archives de Vigile Répondre

    27 juin 2009

    Chère Caroline,
    J'espère que les autruches québécoises savent faire la différence entre le sable et la m.... Il faudrait peut-être les avertir, quoiqu'une autruche ça ne doit pas avoir un gros cerveau. Mais des fois...
    N.B. Je suis en train de lire votre dernier roman. Superbe! Je n'en dirai pas plus de crainte que des autruches bien fâchées d'avoir mis le nez dans la m.... n'aillent vous lancer leurs oeufs dans vos fenêtres.
    Marie Mance V

  • Archives de Vigile Répondre

    27 juin 2009

    Bonjours Mne. Moreno.
    Avant que le coq ait chanté, tu me renieras trois fois.
    A part quelques rares courageux qui se présentent aux manifestations devant une statue à la mémoire des héros de notre passé de résistance à l'assimilation canadienne, les québécois se terrent dans la honte et la peur.
    Les raisons ne manquent pas aux citoyens pour suivre la chant des sirènes sécuritaires et ouateuses colonisatrices plutôt qu'aller à contre-courant devant l'effort et le réveil brutal face à notre déclin annoncé, autant démoraphique que financier.
    Malheureusement pour les souverainistes, sans l'appuie de lobbyistes puissants dont l'éteigneur Jean Charest profite, il est permis de faire l'enterrement du Québec, un pays, dans un avenir rapproché.
    A tel point que notre déshonorable premier sinistre Jean Charest se trouve présentement à Bruxelles sur les suites à donner au protocole de Kyoto, en se gargarisant d'être chef d'une province... qui va faire fléchir Stephen Harper, chef du pays Canada et ça sans la moindre gêne de faiblesse propre à rentrer dans sa tannière en hibernation prolongée.

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    27 juin 2009

    Hélas!...... c'est ça, l'assimilation! Les grenouilles sont cuites. Voilà "le Québec que nous méritons" !
    C'est le souhait que nous a laissé l'émissaire de Radiocan lors de la Fête nationale, espérant être compris par chacun de tous nos nouveaux amis du monde, invités par Ottawa à se multiculturaliser bien à leur aise au Québec, province canadienne. Vous inquiétez pas, sont ben "accommodants", vont vous laisser leur chaise.