Les résultats du recensement sont effarants.
Nous ne sommes pas contemporains d’un affaissement linguistique tranquille, mais d’un effondrement brutal. Tout se passe plus rapidement que prévu.
Mais point de sursaut chez nos élites. Plutôt un déni morbide.
Elles veulent bien reconnaître que le français sera toujours fragile en Amérique, mais il s’agit d’une concession rhétorique pour ensuite ne rien faire et expliquer que tout va finalement mieux qu’on ne le croit.
Effondrement
L’argument principal du déni consiste à dire qu’il ne faut pas porter attention au critère de la langue maternelle, non plus qu’à celui de la langue parlée à la maison, quand on voit justement le français s’effondrer selon ces indicateurs.
Il faudrait seulement s’intéresser à la langue d’usage en public.
Foutaise ! Imaginons que la tendance actuelle se poursuive et que dans 20 ans, le français, dans la grande région de Montréal, soit clairement minoritaire.
La langue publique n’aura plus les assises sociodémographiques pour se maintenir. Son statut ne sera plus qu’artificiel. Elle s’effondrera.
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Autre argument : plus de 90 % des Québécois sont capables de soutenir une conversation en français. Faisons semblant que c’est vrai. Mais imaginons que parmi ces Québécois, plus de la moitié soient culturellement anglophones.
Peut-on sérieusement croire qu’ils continueront de parler français publiquement simplement pour faire plaisir aux derniers Québécois « à l’ancienne » ? L’anglicisation nord-américaine et canadienne l’emportera.
Démographie
Le français représente le noyau de notre identité.
Ce n’est pas seulement une langue commune « utile », mais une langue identitaire vitale. Elle est liée à un peuple enraciné ici depuis quatre siècles.
Au cœur de l’identité québécoise, on ne trouve pas que le français, mais le combat pour le français. Et si la majorité historique francophone et ceux qui se sont intégrés à elle au fil du temps ne sont plus là pour le mener, personne ne le fera à leur place.