La Commission-Jeunesse du Parti libéral du Québec (PLQ) a majoritairement rejeté, dimanche, une proposition qui aurait assoupli la Charte de la langue française en permettant à des francophones de fréquenter l’école anglophone.
La résolution a suscité des débats passionnés dans la salle du théâtre Centennial de l’Université Bishop’s, où les jeunes libéraux sont réunis pour la fin de semaine.
Les anglophones ont contribué à l’essor du Québec et bâti des institutions qui sont essentielles au rayonnement du Québec, a souligné, d’entrée de jeu, le président de la commission politique des jeunes libéraux de Montréal et instigateur de la proposition, Matthew Quadrini.
« Quand je marche dans la rue, je suis accepté. Mais dès l’instant où j’ouvre la bouche, on note mon accent anglais. On me dévisage, on me méprise », s’est aussi inquiété un jeune homme, qui a plaidé en faveur de la « compassion » pour les anglophones au micro. « Il y a des endroits où je ne me sens pas accepté. Si je sors du campus de McGill, si je quitte le West Island, si je fais un effort pour parler aux gens en français, on me regarde de haut. »
Tous n’ont pas accepté cette vision des choses. « Je ne pense pas que l’anglais est menacé en Amérique du Nord », a répliqué un autre jeune libéral.
Enjeux démographiques
Dans la salle, plusieurs jeunes ont tenté de ramener le débat vers les enjeux démographiques qui ont inspiré la proposition. « Les écoles anglophones meurent. Elles meurent. Elles sont le cœur [life blood] de cette province, de ce pays », a lancé un jeune homme.
La résolution des jeunes libéraux visait à « permettre à un nombre restreint d’élèves, dont un de leurs parents a étudié à une école française au Canada, d’étudier dans le réseau scolaire public anglophone, dans le cadre d’un projet pilote ».
Elle a été présentée en tenant compte d’un contexte de « surcapacité des écoles francophones » et de réduction « substantielle » du taux d’occupation des écoles anglophones, selon son libellé.
Selon des données de l’Office québécois de la langue française, l’école de langue anglaise regroupait un peu moins du sixième de l’effectif scolaire du Québec en 2015, ce qui représentait une baisse de six points de pourcentage par rapport à 1971. Au total, 90 % des élèves du Québec fréquentent en 2015 une école de langue française. En 1971, c’étaient plutôt 84 % des élèves qui recevaient une éducation en français.
Luc Fortin, ministre responsable de la Protection et de la Promotion de la langue française
Division au PLQ
Au terme du débat, le ministre responsable de la Protection et de la Promotion de la langue française, Luc Fortin, s’est montré heureux de l’issue du vote. « C’est en cohérence avec les positions de notre gouvernement. Il est très, très clair qu’il n’est pas question de rouvrir la loi 101 », a-t-il déclaré. « On a atteint un équilibre linguistique au Québec, alors il n’est pas question de rouvrir ce débat-là. »
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