Lors de sa conférence de presse de ce 5 février, le Président de la République a eu l’occasion de clarifier plusieurs points concernant la laïcité, ce dont le Comité Laïcité République se félicite.
En assurant que que "tout commence par la laïcité", qu’elle n’est pas "un principe qui devrait subir des accommodements" et qu’il est "non négociable", que la laïcité assure "la liberté de conscience" donc aussi "la liberté des religions", qu’elle constituait "une garantie pour la France contre les intolérances à l’intérieur et contre les influences extérieures", qu’elle "doit se transmettre et s’apprendre", le président de la République a ainsi procédé à d’utiles clarifications à l’endroit de la nation tout entière.
Il a indiqué clairement qu’il n’était pas question de "modifier la loi de 1905" qui assure en l’état pleinement la "liberté de conscience".
Le président de la République a par ailleurs précisé qu’il "ne reconnaît pas les communautés" et qu’il estime que la France n’a de "dette" envers personne, qu’en revanche "tout citoyen a les mêmes droits et les mêmes devoirs" et que corrélativement "la France a un devoir lié à la promesse de la République", celle de permettre à chacun de réussir sa vie.
Il a également affirmé son opposition à la mise en oeuvre de statistiques ethniques tout comme à la discrimination positive, en faisant le parallèle avec ceux qui parlent de "laïcité positive" et assuré que "l’essentiel, c’est l’égalité".
Par l’ensemble de ces rappels ou précisions, le Président de la République s’inscrit ainsi dans la suite des discours prononcés par les responsables publics dans leur immense majorité depuis les assassinats barbares des 7, 8 et 9 janvier qui ont mis en lumière de façon éloquente la nécessité de rétablir la laïcité et de réaffirmer les principes républicains dans notre pays.
Alors que les discours de type communautariste prolifèrent dans certains courants de gauche et de droite, notamment en faveur de la révision de la loi de 1905, de la remise en cause de la loi sur les signes religieux à l’école, pour la mise en oeuvre de statistiques ethniques ou encore la discrimination positive et l’organisation d’une société sur les bases du "multiculturalisme" - une notion qui dissimule mal le différentialisme qui en découle nécessairement - les propos du Président de la République permettent de mettre un terme sur le plan institutionnel à ces perspectives dangereuses, que portaient notamment le rapport Tuot remis au Premier ministre en mars 2013 et les 5 rapports sur l’intégration de novembre 2013.
Le Comité Laïcité République s’en félicite et apportera tout son concours à la mise en oeuvre concrète de l’ensemble de ces engagements présidentiels. Les actes doivent désormais incarner clairement ces affirmations, sauf à provoquer une fois encore la désillusion. Après les élections européennes de juin 2014 qui avaient placé nettement en tête l’extrême droite, l’élection législative partielle dans le Doubs, qui vient de rééditer cette "performance" du Front national, démontre s’il en était besoin l’urgence du rétablissement des principes républicains et laïques dans notre pays après tant d’années de reculs vis à vis de la pression cléricale et de concessions au communautarisme.
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