L’auteur écrit en son nom personnel.
À l’origine, la raison invoquée par nos leaders pour nous faire accepter leur stratégie étapiste était qu’il leur serait beaucoup plus facile de faire progresser la cause souverainiste s’ils étaient au pouvoir. Or, c’est précisément ce que la plupart d’entre eux ont évité de faire. S’ils l’avaient fait, il est plus que probable que l’appui à la souveraineté atteindrait aujourd’hui les 60 ou les 70%. (Évidemment, cela n’intéresserait personne puisque le Québec serait depuis longtemps devenu un pays; le changement étant survenu peu après le passage du seuil fatidique de 50% de ¨oui¨).
Si les souverainistes veulent un jour arrêter de perdre, il leur faut absolument apprendre de leurs échecs et faire l’inverse de ce qui a si lamentablement échoué. Il leur faut supprimer tous les obstacles que leurs ennemis ET leurs chefs ont dressés sur leur chemin.
Le premier de ces obstacles est le Parti Québécois lui-même qui, pour beaucoup d’électeurs, est devenu une raison de voter ¨non¨ à cause de certaines décisions impopulaires qu’il a dû prendre lors de ses différents passages au pouvoir (ex : les fusions municipales, la baisse de salaire de 20% imposée aux fonctionnaires après le référendum de 1980, etc.). C’est aujourd’hui devenu évident : l’exercice du pouvoir a nui à la réalisation de notre projet national.
Dans ces circonstances, le mieux que les souverainistes puissent faire sera de profiter de la raclée que vont subir tous les partis souverainistes lors de la prochaine élection pour en rassembler les débris et fonder un nouveau parti ayant un nouveau nom, un nouveau programme et, surtout, de nouveaux dirigeants. Psychologiquement parlant, le moment sera idéal pour créer cette nouvelle coalition indépendantiste puisque, tant sur la scène fédérale que québécoise, les fédéralistes et les anglophones occuperont tout l’espace politique et médiatique.
Supprimer les obstacles psychologiques à la souveraineté
Si tant de nos leaders montrent peu d’empressement à réaliser la souveraineté, c’est souvent parce qu’ils ne sont pas vraiment persuadés que cela soit très avantageux. Un long dressage de nature coloniale leur a d’ailleurs inculqué l’idée que notre peuple n’en valait pas vraiment la peine. Cet entraînement a été si bien fait que certains commentateurs indépendantistes croient pouvoir convaincre les Québécois de changer tel ou tel comportement en leur répétant les insultes racistes inventées par les anglophones : on est des pas-bons, des incompétents, etc.
S’ils n’avaient pas la tête remplie de la propagande de nos ennemis, nos leaders insisteraient plutôt sur les nombreux domaines où nous excellons. Ils parleraient de notre feuille de route presque impeccable dans le domaine des droits de l’Homme, de notre enviable efficacité dans la réhabilitation des jeunes contrevenants, des remarquables résultats comparatifs de nos étudiants en sciences et en mathématiques, de l’intérêt mondial suscité par des réussites comme Hydro-Québec, le Mouvement Desjardins ou le Cirque du Soleil, du fait que la société construite par nos soins dans un pays de neige et de glace attire les immigrants par centaines de milliers, etc. Enfin, ils profiteraient de chaque occasion fournie par la conjoncture pour montrer que le fédéralisme est un ¨VRAI¨ problème; un des rares qui puisse être éliminé facilement, rapidement et de façon absolument définitive.
Comme c’est justement par lassitude pour un projet qui n’aboutit jamais que l’électorat s’apprête à exterminer les partis souverainistes, les leaders du nouveau parti devraient tirer avantage de cet écoeurement en répétant sur toutes les tribunes qu’il est hors de question qu’ils abandonnent la lutte et que les deux seules méthodes pour ne plus jamais entendre parler d’indépendance est de la réaliser ou de détruire le peuple québécois.
Avec un Canada anglais qui fête l’actuelle déroute des souverainistes en ressortant de ses greniers les vieux symboles monarchiques du 19ème siècle, il devrait être facile de se débarrasser de l’image quétaine que, de façon paradoxale, les fédéralistes sont parvenus à donner au projet indépendantiste. L’actuel empressement des anglophones à ramener le bon vieux temps devrait d’ailleurs être utilisé pour montrer à nos fédéralistes mous que la mise à mort du peuple québécois ne se fera pas, comme ils le croient, dans un confort douillet, mais qu’elle sera précédée, de leur vivant, par une coûteuse et très humiliante agonie.
Psychologiquement, rien ne sera plus important que de donner à la population un calendrier référendaire crédible de manière à permettre à nos activistes, à nos artistes et à toute notre société civile de concentrer leurs énergies en fonction d’un but et d’un moment précis.
Supprimer les obstacles moraux à la souveraineté
La question du racisme est certainement celle où le manque d’aplomb de nos élites nous a fait le plus de tort. Alors que le peuple québécois n’a pratiquement rien à se reprocher dans ce domaine, on voit quand même nos chefs marcher sur des oeufs à chaque fois qu’il est question des autres groupes ethniques. Le contraste est tout à fait saisissant : dans notre propre pays, ce sont eux qui nous nuisent et c’est nous qui nous excusons!!!
On en est arrivé au point où, même si tout le monde sait que l’immigration massive risque de détruire notre peuple et notre culture à relativement brève échéance, rien n’est proposé pour au moins ralentir un afflux aussi dément. La lâcheté morale de nos chefs est si grande qu’ils ont totalement renoncé à l’idée de convaincre les immigrants que la souveraineté leur serait à eux aussi bénéfique.
Il existe pourtant une méthode simple pour commencer à entamer ce vaste bloc stratégique d’électeurs. Elle consiste à agir et à parler avec autorité en leur disant carrément la vérité et ce, sans jamais chercher à s’en faire aimer. Il faut leur faire ressentir un sentiment de culpabilité mérité en leur disant qu’ils sont des invités dans ce pays et qu’ils n’ont aucun droit de venir nuire à un peuple qui les traite correctement. Pour accroître cette pression morale, nos nouveaux chefs devraient promettre à la population d’appliquer un moratoire sur l’immigration dès leur prise du pouvoir. (Nos anciens leaders nous ont imposé un moratoire sur les référendums; que les nouveaux en imposent un sur l’immigration!)
Plusieurs choses importantes doivent être dites au sujet d’un tel moratoire. Pour commencer, le Québec est un des rares pays au monde à pouvoir appliquer facilement une telle mesure puisque la quasi-totalité de ses immigrants arrivent par voie aérienne.
Ensuite, sur une planète écologiquement malade, il est faux de prétendre qu’une diminution de la population serait néfaste, surtout si elle était modérée par une aide massive à la natalité. Notons d’ailleurs que, dans un pays où la population diminuerait plus vite que le PIB, il serait possible d’enrichir la plupart des citoyens. Pour que cela fonctionne, il suffirait que la situation soit viable. Or, ce serait le cas puisque, avec la solution proposée, les travailleurs actifs feraient vivre plusieurs retraités; ce qui serait une situation assez semblable à celle qui prévalait au 19ème siècle quand nos ancêtres faisaient vivre de nombreux enfants.
Pour terminer, notons qu’un récent sondage fait au Canada anglais a montré que les immigrants étaient moins favorables à l’immigration massive que les Canadiens de souche. En quelque sorte, les nouveaux arrivants voudraient refermer la porte derrière eux…
C’est uniquement quand on aurait obtenu le respect des immigrants qu’on devrait entreprendre de leur faire des propositions susceptibles de les amener à joindre à nous. Ainsi, on pourrait s’entendre avec nos concitoyens arabes pour que le nouveau parti défende avec vigueur les revendications palestiniennes. (On s’occuperait des objections américaines uniquement après avoir gagné!).
Supprimer les obstacles politiques
Des chefs choisis pour leur courage n’auraient aucun mal à contrer un argument comme celui de la partition en répétant que nos référendums ont toujours été tenus sur une base territoriale et que tous les adultes vivant à l’intérieur des frontières du Québec y avaient eu le droit de vote. Ils devraient aussi rappeler que les francophones se sont pliés par deux fois à la règle de la majorité et que, conséquemment, la même chose serait exigée des autres groupes ethniques dans le cas d’une victoire du ¨oui¨.
Comme l’argument partitioniste sert uniquement à effrayer les électeurs pour grossir le pourcentage du ¨non¨, nos chefs devraient insister sur le fait que, si notre population est effectivement divisée entre fédéralistes et souverainistes, elle est pratiquement unanime au sujet de la primauté du droit et de la démocratie et que, par conséquent, le problème du contrôle des quelques extrémistes anglophones que compte le Québec serait une simple affaire de police.
Pour achever de rassurer la population, le nouveau parti devrait annoncer que, dès la victoire du ¨oui¨, le gouvernement du Québec irait de lui-même devant la Cour de La Haye pour se faire dire l’état du droit international sur le sujet des frontières, mais en précisant que le Québec respecterait uniquement les règles s’appliquant à tous les pays du monde, dont les USA, la Chine, l’Inde, le Brésil, la Russie, l’Indonésie, etc.
Pour éliminer l’argument des droits amérindiens, il suffirait de déclarer, comme le fit Parizeau en 1994, qu’aucun changement affectant leurs droits ne serait effectué sans leur consentement. Ce serait la même chose du côté des Américains auxquels serait garanti le respect de tous les traités bilatéraux signés en notre nom par Ottawa.
Quant à l’argument massue utilisé par le fédéral lors du référendum de 1980 et selon lequel il n’avait pas de mandat pour négocier la ¨séparation¨ du Québec, on pourrait désormais le négliger puisque, désormais, la Cour Suprême oblige nos voisins à négocier de bonne foi en cas d’une claire victoire du ¨oui¨.
Supprimer les obstacles économiques
Pour gagner le référendum, nos nouveaux chefs devraient utiliser à fond les arguments économiques que leurs devanciers ont systématiquement laissés de côté par peur de froisser nos ¨chers¨ voisins. Au lieu de parler uniquement, comme jadis, des économies qu’on réaliserait en éliminant les dédoublements de ministères, ils devraient énumérer toutes les dépenses et les vols que la souveraineté leur permettrait de supprimer : les députés, ministres et juges fédéraux, les représentants de la reine, les fonctionnaires fédéraux habitant à Ottawa, les dépenses pour la ville d’Ottawa et pour les trois territoires du Nord, etc.
Ils devraient aussi déclarer qu’après la souveraineté, ils respecteraient scrupuleusement les droits des Anglo-Québécois, mais que les immenses sommes qui servent actuellement à subventionner leurs privilèges (3 universités, 18 hôpitaux, etc.) serviraient à enrichir le reste de la population. Ainsi, ils pourraient annoncer aux gens des régions que le Centre universitaire de santé McGill, qui sert présentement à former des médecins pour le reste du Canada, deviendrait un centre de formation de médecins pour les régions. Dans le cas de l’Université Bishop, on pourrait la franciser sans avoir à la débaptiser puisqu’il suffirait de la renommer l’Université René Lévesque (bishop signifie ¨évêque¨ en anglais).
Dans le même esprit de réaffectation des ressources, l’Hôpital général juif de Montréal pourrait devenir l’Hôpital sémite de Montréal et passer sous le contrôle de ses utilisateurs majoritaires; c’est-à-dire de nos alliés musulmans. Pour resserrer nos liens avec les groupes ethniques francophones, il faudrait leur promettre d’investir dans leurs pays d’origine (Haïti, Maroc, Algérie, Liban) l’argent de nos impôts que le Canada anglais saupoudre présentement aux quatre coins du monde pour jouer à la superpuissance.
Enfin, pour inciter les fonctionnaires à voter massivement pour la souveraineté, notamment dans la région de Québec, nos chefs devraient promettre de lancer, dès le lendemain d’un ¨oui¨, un vaste chantier de modernisation et de simplification de l’État québécois (et de suppression de l’État fédéral) dont 20% ou 25% des profits seraient versés aux employés de l’État.
Quant à l’argument de la péréquation et des subsides fédéraux, il faudrait marteler sans cesse l’idée qu’un revirement de situation décisif s’est récemment produit dans ce domaine avec la découverte sur notre territoire de fabuleux gisements pétroliers. Ce sera en effet le Québec qui, bientôt, pourrait être obligé de payer de la péréquation à une Ontario en déclin économique rapide.
Quoi faire en arrivant au pouvoir?
Signalons, pour commencer, que ce serait une grave erreur que de chercher à rénover l’État avant de déclencher le processus référendaire parce que cela donnerait à nos ennemis le temps de s’organiser pour nous jeter des bâtons dans les roues. Tout doit être fait en même temps et le plus rapidement possible. Napoléon, un chef qui savait vaincre, résumait parfois sa tactique préférée en deux mots: ¨activité-vitesse¨.
Dans cette optique, la qualité et le courage des hommes et des femmes choisis pour mener le Québec à l’indépendance serait, et de loin, la chose la plus importante. Chacun d’entre eux se verrait confier un ministère avec le mandat d’en prendre rapidement le contrôle en plaçant des collaborateurs sûrs aux postes clés. Cela serait vraiment crucial puisque, comme le disait Winston Churchill, il est nettement plus facile de gagner une élection que de prendre le pouvoir.
Après l’annonce d’un moratoire sur l’immigration, la première mesure prise par le nouveau gouvernement devrait être l’octroi d’une aide massive aux familles de plus de deux enfants pour redonner aux Québécois confiance en leur avenir en faisant brusquement remonter leur taux de natalité.
En prévision des négociations avec le fédéral, un fonds spécial devrait être constitué pour assurer que les pensions seraient toujours versées à temps à nos retraités.
Le gouvernement devrait par ailleurs préparer un projet de loi semblable à celui présenté lors du référendum de 1995 et qui prévoirait tous les détails du processus d’accession à la souveraineté. Contrairement à 1995, toutefois, cette loi ne devrait pas être mentionnée dans la question référendaire dont la formulation devrait être aussi simple que : ¨Voulez-vous que le Québec devienne un pays souverain?¨
Notons que si, d’ordinaire, les résultats des sondages d’opinion varient en fonction de la question posée, c’est essentiellement parce que les interviewés n’ont alors pas le temps de s’habituer à la formulation choisie. Or, lors d’une longue campagne référendaire, ce genre d’émotion fugitive ne joue pratiquement aucun rôle. Lors de nos deux derniers référendums sur la souveraineté, la plupart des électeurs n’ont même pas lu la question et se sont contentés de voter pour ou contre l’indépendance pure et simple.
Pour éviter les magouilles, une loi sévère contre les voleurs de référendums devrait aussi être adoptée. Le contrôle des électeurs y serait assuré en obligeant tout le monde à voter au Québec même, si nécessaire par anticipation. Cette loi devrait exiger que chaque bureau de scrutin soit équipé d’une caméra et d’un système d’identification des électeurs basé sur l’impression de leurs empreintes digitales sur papier avec une encre indélébile. (Ce dernier système est en usage dans nombre de pays).
Comme il est probable que plusieurs tribus amérindiennes vont refuser l’installation de bureaux de vote sur leurs territoires dès qu’elles seront sûres que le ¨oui¨ va l’emporter, il faudrait prévoir l’installation de bureaux de scrutin juste à l’extérieur des réserves. (Compte tenu des moeurs électorales assez spéciales de nos adversaires, il faudrait peut-être en installer également dans les cimetières pour tenir compte du fait qu’ils aiment à faire voter les morts…)
Lors de la campagne référendaire, le camp du ¨oui¨ devrait éviter le piège de lier le vote à un quelconque projet de société ¨emballant¨ où seraient par exemple énumérés les droits des gais, des féministes ou des Noirs; l’idée étant d’éviter qu’aucun de ces sujets ne devienne pour quiconque une raison de voter ¨non¨.
Pour profiter de la ferveur nationaliste et aider à faire sortir le vote, le référendum devrait si possible être tenu un 24 juin. De plus, dès que plusieurs sondages successifs auraient révélé notre victoire probable, nos chefs devraient chercher à l’accroître en déclarant aux fédéralistes mous et aux immigrants que les négociations avec le fédéral seront d’autant plus faciles que la victoire du ¨oui¨ sera plus nette.
Le soir de la victoire
Comme les quarante-huit ou soixante-douze premières heures suivant la victoire référendaire seront les plus critiques pour assurer la suite ordonnée des choses, le gouvernement devrait tout prévoir en conséquence. En particulier, les membres clés de l’appareil de l’État devraient recevoir l’ordre de rester à leurs postes et de ne pas se mêler à la liesse ou aux beuveries populaires.
Pour prévenir les dérapages et les sabotages que pourraient causer les excités de l’autre camp, des policiers devraient être concentrés aux points stratégiques du territoire; soit à proximité du pont Mercier, à Gatineau (près des ponts menant à Ottawa), dans les centrales électriques de la Baie de James, etc.
Dès que la victoire du ¨oui¨ serait devenue évidente, le gouvernement devrait entrer en action et se mettre à l’écoute de délégués préalablement postés au Canada anglais, à Washington, à Londres et à Paris; des délégués dont le rôle serait de lancer sans attendre une offensive diplomatique de grande envergure.
L’élément le plus important de cette soirée sera bien sûr le discours de victoire du chef du gouvernement. Largement bilingue, ce discours devrait s’adresser à plusieurs auditoires différents et viser plusieurs objectifs bien précis. Après une partie française visant à accroître l’impressionnant (et très utile) enthousiasme populaire, le premier ministre devrait s’adresser en anglais au reste du monde pour lui faire connaître ses intentions. C’est à partir de ce moment que le Québec se mettrait à parler et à agir comme un acteur international de plein droit.
Pour accélérer la reconnaissance internationale d’un Québec souverain, cette partie du discours devrait prendre à bras le corps le problème moral en insistant sur la nature hautement démocratique du processus référendaire suivi. Pour prendre un avantage moral décisif sur Ottawa, la signature d’un traité de réciprocité devrait alors être exigée sur le sujet du traitement accordé aux minorités. Pour prévenir les critiques des Crees, qui chercheront une nouvelle fois à nous faire chanter, le chef du gouvernement devrait répéter l’offre que Parizeau a faite en 1994 lorsqu’il avait invité des représentants du monde international à venir visiter leurs très confortables villages.
Pour calmer les vaincus et raccourcir les délais menant à la souveraineté, la partie suivante du discours devrait annoncer l’intention du gouvernement de demander un recomptage immédiat des votes de même que sa volonté d’aller devant la Cour internationale de justice pour l’interroger sur le droit international et sur le tracé des frontières.
Dans les minutes suivant ce discours historique commenceront avec le Canada anglais les tractations informelles devant mener aux négociations finales. Ce processus pourrait nous réserver bien des surprises, notamment parce que les anciens rapports de force auront été complètement bouleversés. En prévision des négociations, le Québec aura en effet tendance, pour la première fois de son histoire, à réaliser son union sacrée alors que le Canada anglais, non préparé et en complet désarroi, sera devenu une vaste foire d’empoigne où s’affronteront les intérêts divergents de ses multiples régions naturelles : les aborigènes de partout se mettront à revendiquer; l’Alberta refusera de payer; l’Ontario voudra assurer son accès à l’océan Atlantique; les Maritimes craindront de rester isolées, etc.
En plus d’être très profitable pour nous, une telle situation devrait être assez divertissante à contempler.
***
Jean-Jacques Nantel, ing.
Janvier 2012
La souveraineté devrait déjà être à 60 ou 70%
La seule étape essentielle est toujours de convaincre la moitié de la population
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10 commentaires
Archives de Vigile Répondre
7 janvier 2012Monsieur Nantel,
Il y a tout d'abord une prise de conscience à faire et qui n'est pas présente en ce moment.
Une grande dame du Québec, madame Lise Payette, exprime très bien ce que je veux dire dans un article récent:
http://www.vigile.net/Des-excuses-lamentables
Archives de Vigile Répondre
7 janvier 2012@ GJ,
Oui, le mur! Marois le vise aussi bien que Villeneuve visait le panneau fleurdelisé sur le circuit de son défunt père.
Elle n'est pas assez bête pour ignorer son geste kamikaze. N'y a-t-il vraiment aucune faille dans la constitution de ce parti pour l'éloigner des commandes? Même une super prime de départ? Et elle gagnerait beaucoup plus au service des compagnies schistiques...
Recoller les indépendantistes ensemble, c'est avant l'élection! Après...lisez M. J-P Plourde http://www.vigile.net/Reflexions-sur-le-conflit-RioTinto
Archives de Vigile Répondre
7 janvier 20121) On envoie 50G à Ottawa. Je ne vois pas le problème à ramener 20,000 fonctionnaires, au cout d'un milliard, pour administrer ces programmes!
2) Il y a aurait moins de 100 ambassades à Québec. Les grosses comme le Canada, les USA et la France seraient situées à St-Jean-Baptiste, juste en bas de la Colline parlementaire. Les petites, comme le Portugal ou la Corée du Sud par exemple, pourraient être à Sillery. Vous imaginez le boom de l'immobilier à Sillery si la Corée du Sud débarque chez M. Poulain puis lui offre un million pour sa maison évaluée à 500,000$?
3)Je parle de la section au nord de la Rue St-Jean. Quelques rues, entre St-Jean et le Cap. Jusqu'à Ste-Geneviève, d'abord. C'est un quartier moche, sans valeur historique. Ce sont nos futongs, une plaie honteuse en plein coeur de la ville. 50% de plus que la valeur marchande aux proprios, et un an de loyer aux locataires, c'est une maudite belle offre!
http://www.wwg1.com/capitalenationale/villedequebec.html
Archives de Vigile Répondre
6 janvier 2012Tant qu'a encore parler de vote ethnique, et pour paraphraser jaques Brel..( on a beau faire , on a beau dire, qu’un homme averti, en vaut deux...), et pour contrer les tabous, la souveraineté du Québec ne peut jamais se faire sans les immigrants !!
vous auriez beau affuter comme il faut votre plume Mr NANTEL, ou même de faire comme MICHEL BRULÉ l'éditeur, qui s'adresse dans l'un de ses livres aux grecs en leur demandant de bien vouloir s'intégrer avec les québecois..le fait qu’on continue a voir les immigrants comme des fédéralistes purs et durs est déjà la preuve que les fossoyeurs de la souveraineté ont complétement raté le train de l’analyse politique mesurée et censée. Ils doivent creuser beaucoup plus profond pour réaliser que le Québec a échoué d’intégrer ces immigrants et que les séparatistes veulent avoir la lune, et donc l’exclusivité en tout pour arriver a leurs fins.
Ben
Michel Patrice Répondre
6 janvier 2012Vous écriviez : "(...)le Canada anglais, non préparé et en complet désarroi, sera devenu une vaste foire d’empoignes (...)En plus d’être très profitable pour nous, une telle situation devrait être assez divertissante à contempler."
Si vous cherchez un peu d'inspiration pour élaborer sur ce thème, je vous suggère Dividing the House écrit par deux analystes canadiens anglais, un peu avant le référendum de 1995. Un extrait :
"WHO SPEAKS FOR CANADA?
It's Day One of the negotiations between Quebec and the rest of Canada after a victory for the separatist forces in the referendum on Quebec sovereignty.
On the Quebec side, Jacques Parizeau and Lucien Bouchard lead a small group of cabinet ministers and bureaucrats armed with a carefully crafted series of proposals, backed by mountains of studies on the details of dividing up the country.
On the Canadian side, the negotiators begin trooping in like the dancing cutlery in Walt Disney's Beauty and the Beast. Behind the full federal cabinet led by Jean Chretien and Sheila Copps troop Clyde Wells, Mike Harcourt, Ralph Klein and the remaining provincial premiers and territorial leaders. Next come scores of aboriginal leaders led by Ovide Mercredi, followed by a clutch of opposition politicians led by Preston Manning and Audrey McLaughlin's successor.
Finally, it's the dance of the special-interest groups, led by Maude Barlow, Mel Hurtig, Tom d'Aquino, John Bullock, Bob White, Sunera Thobani and a cast of hundreds more. By that time, there's no more room in the meeting room and they're spilling out onto the street.
In the first order of business, the Canadian side suggests moving the negotiations to the new Palladium hockey arena in suburban Ottawa. They need the 18,500 seats to accommodate all their negotiators and assorted advisors. It doesn't matter that the arena won't be ready for another couple of years because the Canadians will need at least that much time to come up with a common strategy. The Quebec side walks out in a huff, vowing to secede
unilaterally within three months and to withhold its cheques for interest on the national debt until Canada gets its act together.
If everybody speaks for Canada, nobody speaks for Canada. The challenge for Canadians in dealing with a Quebec bent on secession will be to move quickly to establish a coherent negotiating strategy to defend the interests of the remaining nine provinces. It won't be easy. Even with Quebec gone, Canada will have to struggle against strong centrifugal forces."
Savoureux.
Le livre est intégralement disponible ici :
http://global-economics.ca/dividingthehouse.toc.htm
Michel Patrice
http://michelpatrice.wordpress.com
Daniel Roy C.A. Répondre
6 janvier 2012Bon article, mais je diffère d'opinion en ce qui a trait à la langue du discours le jour de la libération. Le français est la langue officielle du Québec et est une langue internationale, qui a même sa place à l'ONU. Non, le Québec doit parler en français sur son territoire et à l'international. Si Obama ne connaît pas le français, il n'a qu'à l'apprendre ou à utiliser ses interprètes. Même vous Monsieur Nantel pouvez avoir le réflexe du colonisé à certains moments.
Archives de Vigile Répondre
6 janvier 2012Vous écrivez:"Dans ces circonstances, le mieux que les souverainistes puissent faire sera de profiter de la raclée que vont subir tous les partis souverainistes lors de la prochaine élection pour en rassembler les débris et fonder un nouveau parti ayant un nouveau nom, un nouveau programme et, surtout, de nouveaux dirigeants."
Mon commentaire:
Si le PQ se fait écraser comme le Bloc.Ce sera la fin du projet de pays en raison du "vote ethnique" de plus en plus
nombreux..
Laurent Desbois Répondre
5 janvier 2012Moi, c’est un pays que je veux! Nos moyens démocratiques… on pourra décider entre nous… après!
Si on ne fait pas l’indépendance et vite… tous les moyens du monde seront futiles et inutiles... voila pourquoi les fédéralistes veulent qu’on se divise et se déchire entre nous… sur les moyens!
• 1965, 15% pour la souveraineté (Trudeau arrive à Ottawa pour sauver le Canada!)
• 1980 référendum, 40% pour la souveraineté!
• 1995 référendum, près de 50% pour la souveraineté!
…….. 2011 60%?????
Voir
http://www2.lactualite.com/jean-francois-lisee/la-decanadianisation-du-quebec-saccelere/7024/
http://www.ledevoir.com/politique/canada/336680/sondage-leger-marketing-le-devoir-le-fosse-se-creuse-entre-le-quebec-et-harper?utm_source=infolettre-2011-11-22&utm_medium=email&utm_campaign=infolettre-quotidienne
Le fossé se creuse entre le Québec et le Canada! Harper représente très bien ce Canada!
Une Question claire pour Stéphane Dion, lors du prochain référendum!!! Caricature, Simplement, la question, Aislin (alias Terry Mosher)
1995
http://www.musee-mccord.qc.ca/caricatures/viewobject.php?Lang=2&accessnumber=M998.48.87
Question: Voulez-vous que le Québec soit formellement reconnu comme nation dans la constitution. Je ne vous laisse pas deviner: en noir, c'est non !
http://www2.lactualite.com/jean-francois-lisee/la-fin-des-deux-solitudes-voir-cest-savoir/9061/
Une Question claire pour Stéphane Dion, lors du prochain référendum!!! Caricature, Simplement, la question, Aislin (alias Terry Mosher)
1995
https://www.facebook.com/media/set/?set=a.232916908139.169388.652793139&type=3#!/photo.php?fbid=10150337864323140&set=a.232916908139.169388.652793139&type=3&theater
Archives de Vigile Répondre
5 janvier 2012Monsieur Nantel,
Très bien ! Très bien !
J'ajouterai que l'idée du référendum, vous semble indiscutable, du moins ne le présentez-vous pas comme une option, mais comme une sorte de nécessaire démarche.
Je crois fermement qu'une décision par vote parlementaire, prise par des députés élus dans ce but fera l'affaire!
Jean-Marc Labrèche
Archives de Vigile Répondre
5 janvier 2012Très bon texte, comme toujours. J'aime beaucoup vous lire.
Un p'tit mot sur Québec et le référendum.
J'avais assisté à une réunion juste avant le dernier référendum pour parler stratégie. Un bon diner payé par le responsable. On avait parlé de n'importe quoi, sauf de stratégie. Finalement rien en était sorti. Blablabla. La campagne locale a été pitoyable puisqu'on n'a jamais joué la carte gagnante pour Québec. Au contraire, on était sur la défensive puisque bien des fonctionnaires avaient peur de se faire bumper par ceux du Fédéral, Parizeau ayant promis d'embaucher tout le monde.
Pour le prochain référendum, j'attaquerais d'abord sur les JO. Vancouver nous bloque jusqu'en 2034. L'indépendance du Québec nous libèrerait de cet obstacle majeur.
Ensuite, je produirais un vidéo futuriste où on montrerait ce à quoi ressemblerait Québec, capitale nationale. On raserait tous les futongs de St-Jean-Baptiste. On donnerait 50% de plus que la valeur marchande aux proprios et une année de loyer aux locataires, et on raserait tout de Dufferin à la Cote Salaberry.
On montrerait la maquette des futurs ministères de la Santé, de la Défense, de la Police nationale, des Affaires extérieures, des Postes et des Douanes, de l'Agriculture, etc. Là un 15 étage, là un 20 étage. La ville du 21e siècle, aligné le long du cap, avec les Laurentides au loin.
Enfin, on insisterait sur le nombre de fonctionnaires rapatriés et la masse salariale qui s'abatterait sur la région: 20,000 fonctionnaires, à une moyenne de 50,000$, c'est un milliard de salaires chaque année de plus en ville.
PS: L'Université Lévesque à Bishop. Est bonne, je la prends en note