Lettre de François Legault à Justin Trudeau

La saga du chemin Roxham

Y-a-t-il une différence entre l’aide médicale à mourir et l’euthanasie?

Tribune libre

Le ton a monté d’un cran du côté de François Legault eu égard à l’afflux considérable des immigrants qui s’installent au Québec via le chemin Roxham. En effet, le premier ministre, cette fois-ci, a changé les paroles pour les écrits, rendant de la sorte la communication plus officielle.

Dans sa lettre adressée personnellement à Justin Trudeau, François Legault exige que les migrants arrivant par le chemin Roxham soient redirigés vers les autres provinces, le Québec ayant atteint un point de saturation eu égard à la capacité d’accueil de nouveaux arrivants. Cette façon de faire, argue-t-il, devrait être en vigueur jusqu'à ce que soit revue avec Washington l'Entente sur les tiers pays sûrs. À cet effet, François Legault invite d'ailleurs Justin Trudeau à en faire un sujet prioritaire lors de sa prochaine rencontre avec le président Joe Biden, en mars à Ottawa.

Sans jouer les prophètes de malheur, je ne crois pas que la missive de François Legault va avoir quelque influence sur la propension viscérale de son homologue fédéral pour l’accueil en masse de migrants, pierre angulaire du multiculturalisme de Trudeau fils.

En ce qui a trait à l’idée de François Legault de faire de l’Entente sur les tiers pays sûrs un « sujet prioritaire » lors de la visite de Joe Biden, je suis d’avis que le président américain a d’autres chats à fouetter du côté sud de sa frontière.

Enfin, tant et aussi longtemps que Québec proposera et qu’Ottawa disposera, les demandes de Québec risquent de rester lettres mortes, le dernier chapitre sur les transferts en santé en faisant foi sans coup férir.

Y-a-t-il une différence entre l’aide médicale à mourir et l’euthanasie?

J’ai lu avec beaucoup d’attention ces derniers temps deux articles de chroniqueurs qui comparaient l’aide médicale à mourir à l’euthanasie. Un amalgame qui me turlupine les méninges, si tant qu’une petite recherche sur la toile m’a conduit à un article publié dans La Presse du 20 janvier 2013 par Nathalie Collard, dans lequel la journalisme pose 10 questions à son invitée, Véronique Hivon.

Le première question est la suivante :

Pouvez-vous nous dire quelle est la différence entre «aide médicale à mourir», «suicide assisté» et «euthanasie» ?

Réponse de Véronique Hivon :

L'aide médicale à mourir est le concept qui est ressorti des travaux de la commission de l'Assemblée nationale. Il reflète l'importance du contexte médical et fait également référence au fait que la demande vient expressément de la personne. L'idée est que l'aide médicale à mourir se situe dans un continuum de soins en fin de vie, c'est en quelque sorte le soin ultime qui peut être donné à quelqu'un. Le suicide assisté est un geste beaucoup plus isolé qui ne présuppose pas le contexte médical, au même titre que l'euthanasie. Pour le suicide assisté, c'est la personne qui procède à l'acte alors que pour l'euthanasie, c'est une tierce personne qui pose l'acte.

Quoique la réponse de Véronique Hivon tourne surtout au tour de l’aide médicale à mourir, il nous est possible de le distinguer de l’euthanasie par ses caractéristiques. Je veux parler ici du fait que « l’aide médical à mourir se situe dans un continuum de soins en fin de vie », un processus strict que l’on ne retrouve pas dans l’euthanasie.


Henri Marineau, Québec




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Henri Marineau2020 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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