On apprenait cette semaine que le gouvernement Trudeau entend très officiellement contester la loi 21 devant la Cour suprême, et qu’il pourrait faire de même pour la loi 96.
C’était prévisible.
Le message est clair : les Québécois ont beau débattre entre eux à propos de leur identité collective pour fixer les paramètres de leur laïcité, ils ont beau chercher à défendre la langue française en mettant à jour la loi 101, en dernière instance, c’est Ottawa qui décidera ce qu’on leur permet et ce qu’on ne leur permet pas.
Ottawa
Ils ont beau avoir mené moult débats sur ces questions, leur avis démocratique comptera moins que celui des tribunaux canadiens, interprétant une constitution que nous n’avons pas signée.
Les Québécois ont beau vouloir s’assurer que l’avenir du Québec s’écrive en français, ils risquent de voir la loi 96 mutilée par Ottawa qui fait semblant de croire à la légende de la persécution des anglos, ce qui est quand même la blague du siècle.
Ce qui devait arriver arrive : une crise constitutionnelle Canada-Québec se dessine. Nous nous dirigeons vers un Meech 2, qui mettra en scène l’affrontement entre le Canada multiculturaliste et anglophone et le Québec national, laïque et francophone.
Comment les Québécois réagiront-ils devant ce déni de démocratie ?
Comment réagiront-ils alors qu’ils ressentent à nouveau au fond d’eux-mêmes la précarité du français non seulement dans la métropole, mais dans la grande région de Montréal ?
Legault
La question est maintenant de savoir comment réagira François Legault. Se contentera-t-il de jouer au « gars fâché » ? Ou se décidera-t-il tôt ou tard à forcer politiquement le destin devant ce qui se présentera comme la dernière chance du Québec d’embrasser son destin ?
Nous assistons en temps réel à la renaissance tranquille de la question nationale. Et quoi qu’en disent ceux qui se plaisent à l’enterrer, l’idée d’indépendance resurgira.