Les libéraux l’ont complètement échappé.
Lorsque Sam Hamad a démissionné, beaucoup d’observateurs ont cru que les libéraux préserveraient leur château fort de Louis-Hébert, malgré la domination caquiste dans les sondages à Québec.
C’était avant le travail d’autosabotage de l’équipe de Philippe Couillard.
D’abord, le choix de la candidature d’Éric Tétrault, en dépit de son statut de full patch de l’ère Charest et de son passé douteux en matière de relations de travail.
Mais aussi, une gestion de crise désastreuse lorsque les plaintes de harcèlement à son endroit ont fait surface sur la place publique.
On a laissé Tétrault se caler dans de pénibles entrevues radiophoniques, toute une journée.
Pendant que le bureau du PM soupesait ses options en observant la lente agonie du candidat (Est-ce qu’on le garde ? Il est-tu récupérable ?), la CAQ agissait sur-le-champ et donnait son quatre pour cent à Normand Sauvageau, qui lui avait caché son passé peu glorieux dans le secteur privé.
Puis, ensuite, vint Ihssane El Ghernati avec sa position sur le voile intégral, pas tout à fait (!) au diapason avec celle du parti.
La cerise sur le sundae déjà bien dégoulinant : trop d’orgueil pour tenter de convaincre Sam Hamad de donner un coup de pouce d’une façon ou d’une autre, sur le terrain, avec ses organisateurs.
Le vent de la CAQ
Bien sûr, la CAQ de François Legault a le vent dans les voiles depuis des mois. Et, oui, Geneviève Guilbault est une candidate de qualité.
Mais logiquement, le PLQ n’aurait pas dû manger une telle volée.
L’effondrement est total. Les rouges sont passés d’une majorité de 8000 voix en 2014 à une défaite par 7500 voix.
Les députés de la grande région de Québec sentaient déjà le souffle chaud de la CAQ dans leur cou.
Lundi, ils ont constaté avec effroi qu’ils pourraient tous être emportés par un ouragan !
Habituellement discrets, les députés Patrick Huot et Michel Matte n’ont pas hésité à pointer du doigt l’initiative de leur gouvernement de tenir une consultation sur le racisme.
Effectivement, on ne peut pas dire qu’on a vu bien des citoyens déchirer leur chemise pour réclamer cet exercice d’autoflagellation dans Portneuf !
Changer, vite
Les libéraux ont besoin de tout un revirement pour sécuriser ce qui leur reste d’électorat francophone.
Philippe Couillard, visiblement secoué, devra faire preuve d’audace dans le remaniement qu’il a laissé planer exagérément longtemps, sans quoi ce pourrait être trop peu trop tard.
En attendant, François Legault garde le momentum.
Le feu d’artifice de Louis-Hébert facilitera le recrutement de vedettes en vue de 2018.
Il fera aussi oublier sa soudaine succession de faux pas depuis l’incident diplomatique commis lors d’une rencontre avec la première ministre de l’Ontario, Kathleen Wynne.
Ses prises de position sur Uber et Bombardier, notamment, étaient trouées.
C’est à lui maintenant de ne pas l’échapper...