L’an dernier, le Canada a attiré 50 000 demandeurs d’asile, soit deux fois plus qu’en 2016. La moitié d’entre eux ont posé leurs valises au Québec, une hausse de 400 % en un an.
La guerre civile en Syrie ainsi que l’afflux d’Haïtiens ayant répondu à l’invitation lancée par Justin Trudeau en janvier 2017 expliquent la bousculade à nos frontières. Malgré tout, plusieurs attribuent le défi migratoire du Canada à Donald Trump.
Aveuglement
On pouvait d’ailleurs lire sous la plume de l’un de mes collègues que « l’atmosphère politique étouffante des États-Unis » ainsi que « les politiques anti-immigration de Trump constituent une bombe à retardement pour le Canada ».
Bien des reproches peuvent être adressés au président américain, notamment son réflexe protectionniste au potentiel dévastateur pour son économie. Mais si l’immigration constitue une bombe à retardement, ce n’est certainement pas en raison de ses politiques. Même l’aveuglement idéologique doit avoir des limites !
En réalité, la prochaine crise migratoire a déjà débuté. Et bien que la communauté internationale refuse de l’admettre, c’est le Venezuela qui est en cause. Les politiques socialistes amorcées par Chavez en 1999 et renforcées par Manduro en 2013 ont provoqué un désastre socioéconomique d’une rare envergure. Le pays qui fut jadis le plus riche d’Amérique latine enregistre maintenant un taux de pauvreté de 82 %, un taux d’inflation de 2600 %, et des pénuries permanentes de nourriture et de médicaments.
Drame
Par tous les moyens, les Vénézuéliens s’enfuient. Déjà 4 millions d’entre eux ont migré vers les pays voisins, particulièrement en Colombie. Mais ces pays, incapables d’absorber davantage de réfugiés, veulent maintenant faire appel à l’armée pour protéger leurs frontières. Le Canada, maintenant perçu comme une terre d’asile, pourrait rapidement devenir la destination de prédilection pour les victimes de ce drame humanitaire. Un drame pour lequel il faut être de bien mauvaise foi pour l’imputer à Trump !