Que s’est-il passé dans la tête de Simon Jolin-Barrette pour qu’il envisage, pendant quelques jours, d’interdire le Bonjour-Hi avec une loi ? Le ministre, qui a si bien mené le dossier de la laïcité, n’a-t-il pas eu instinctivement conscience du caractère ridicule et contre-productif de sa proposition ? Il vient de faire sa première grosse gaffe.
Qu’on se comprenne bien : j’exècre le Bonjour-Hi. Je le conspue. Il m’exaspère. Je le trouve profondément débile et j’enrage chaque fois qu’on me l’inflige. J’y vois la marque d’une psychologie coloniale qui transforme le français en langue optionnelle au Québec. J’y vois un manque de respect envers les Québécois.
Bonjour-hi
Mais il ne faut pas confondre dénonciation vigoureuse et interdiction formelle, qui a un côté policier. D’ailleurs, le cabinet de François Legault a fait un rappel à l’ordre lundi matin, pour éviter que la polémique ne lui échappe.
Si Jolin-Barrette veut agir sur la langue sans se perdre dans une croisade ridicule, il peut privilégier bien d’autres pistes. Il peut par exemple passer une directive administrative pour exiger que les services publics, de la SAAQ à la SAQ, bannissent intégralement le Bonjour-Hi.
Il peut plus largement s’adresser en français à la population et réserver les services en anglais aux membres de la minorité historique anglaise. Il peut s’adresser en français aux personnes morales installées au Québec.
Il peut imposer la loi 101 au niveau collégial ainsi qu’aux PME de 25 à 49 employés. Il peut faire de la connaissance du français et de la maîtrise de la culture québécoise un critère obligatoire pour les immigrés qui veulent s’installer ici.
Français
Mais surtout, il peut rompre avec l’immigration massive tant cette dernière contribue à notre anglicisation, comme on le constate à Montréal et Laval. Pour cela, il faudrait diminuer clairement et durablement les seuils d’immigration.
C’est ainsi qu’il combattra vraiment le Bonjour-Hi.