Mario Dumont ne fera rien qui fera accroître l'autonomie du Québec sans y être obligé par l'électorat pour accéder au pouvoir ou pour rester au
pouvoir.
Voyez son parcours politique. Son discours à saveur nationaliste fait
surface seulement lorsque cela lui semble nécessaire pour avancer vers le
pouvoir.
Sa stature politique prit de l'ampleur avec sa présence dans l'autobus du
OUI en 1995.
Lorsque la perspective de l'accès au pouvoir commença à se faire réelle
pour l'ADQ, Mario Dumont se rendit à Toronto y tenir un discours dont nous
retenons qu'il y faisait sujétion au Canada et à la reine, et spécialement
qu'il y montrait patte blanche à la haute finance.
Or il est notoire que la plupart des grosses compagnies sont fédéralistes.
Ces grosses corporations apprécient la possibilité de pouvoir faire jouer à
leur avantage une concurrence ou une rivalité entre les deux paliers de
gouvernement. Elles sentent dans le fédéralisme une moins grande
possibilité de contrôle par le gouvernement sur elles.
En se mettant dans les bonnes grâces du gratin du monde des affaires,
Mario Dumont espérait obtenir leurs appuis précieux (en termes d'argent, de
pénétration médiatique de son message...) pour accéder au pouvoir. Il
voulait pour ainsi dire montrer qu'il pouvait être une excellente
alternative aux libéraux.
Voilà donc que Mario Dumont fit ce qu'il estimait nécessaire pour
progresser vers le pouvoir: balayer sous le tapis toute velléité
nationaliste.
Voyant avec le temps, après l'élection de 2003, qu'il manquait quelque
chose dans son programme (ou plutôt dans son discours) pour vraiment être
propulsé vers le pouvoir, il flirta de nouveau avec la tangente
nationaliste mais cette fois-ci ce n'était plus un souverainiste mais un
autonomiste. Notons le recul.
Il en donne juste assez dans le discours pour se rendre vers le pouvoir.
Les élections de 2007 l'ont fait progresser. Son programme concret
d'autonomie actuel est fort peu étoffé et cela ne l'empêche pas de déjà
donner des signes de recul sur celui-ci.
Maintenant dites-vous bien une chose: Mario Dumont va ajuster son discours
et son programme autonomistes en fonction du pouvoir à prendre ou à
garder.
C'est la raison pour laquelle il faut obliger (je dis bien "obliger" par
l'opinion publique et électoralement) Mario Dumont à se commettre
sérieusement et de manière pratique en faveur de l'accroissement de
l'autonomie du Québec.
Autrement n'attendons rien de tangible, de durable de l'ADQ sur le front
national.
Jean-Marc Talbot
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --
La perspective autonomiste avec Mario Dumont
Mario Dumont ne fera rien qui fera accroître l'autonomie du Québec sans y être obligé par l'électorat pour accéder au pouvoir ou pour rester au pouvoir
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1 commentaire
Archives de Vigile Répondre
18 mai 2007M. Jean-Marc Talbot écrit : Mario Dumont ne fera rien qui fera accroître l’autonomie du Québec sans y être obligé par l’électorat pour accéder au pouvoir ou pour rester au pouvoir.
Est-ce que M. Talbot à le super-pouvoir de lire dans les pensées et les désirs de M. Dumont ?
M. Dumont n'était pas obligé de se ranger dans le camp du OUI au référendum de 1995. Contrairement à ce qui est affirmé par M. Talbot, les entrepreneurs l'ont complètement lâché financièrment et autrement après les piteux résultats de l'ADQ à l'élection d'avril 2003.
M. Talbot pense que le programme de l'ADQ est mince sur l'autonomie mais, j'aimerais qu'il écrive ce qu'il sait sur celui du PQ qu'il semble mieux connaitre sur ce qui suit :
Dans le programme du PQ est-ce que le Québec souverain adoptera la monnaie canadienne, américaine ou québécoise et pourquoi ?
Est-ce que nous aurons un passeport canadien ou québécois ou un affichant une double nationalité à négocier ?
Est-ce que nous aurons des postes de douane avec l'Ontario et le Nouveau-Brunswick et est-ce que nous conserverons ceux à la frontière des États-Unis ?
Et les territoires de pêches dans le golfe. Comment les séparer avec le ROC ?
Est-ce que la langue anglaise sera reconnue et officielle ?
Est-ce que l'association est encore dans l'option constitutionnelle du PQ ? Sans ça, la question ne pourra plus être sur la souveraineté-association du référendum 1980 ou sur la souveraineté-partenariat de 1995. "Une question sur la souveraineté pure obtient moins de 30 % de OUI dans les sondages".
Si l'ADQ n'a pas assez détaillé son option constitutionnelle, il semble que le PQ n'a pas fait mieux.