Si, dans mes vieux jours, je me décidais à prendre la plume pour écrire l’histoire de notre peuple, j’aurais bien de la misère à ne pas parler des années présentes comme de celles d’une nouvelle Grande Noirceur.
Et les preuves ne manqueraient pas pour confirmer ce sentiment.
Prenons un exemple récent. On apprenait que 60 % des immigrants qui ne maîtrisent pas le français en arrivant ici ne veulent tout simplement pas l’apprendre.
Et cela, dans un contexte où nous maintenons des seuils d’immigration délirants, sans lien avec nos capacités d’intégration.
Le peuple québécois consent à une minorisation démographique en sifflotant inconsciemment.
Plusieurs pourraient se mobiliser contre cela. Mais il y a une chape de plomb sur cette question. Devant l’immigration, nous ne savons dire qu’une chose: toujours plus!
Même les souverainistes ont peur de parler d’identité et d’immigration.
Ils se sont laissé convaincre par les gourous du politiquement correct qu’il s’agit de sujets malpropres qui avilissent ceux qui en parlent.
Censure
À Québec, le gouvernement libéral se croit installé au pouvoir pour l’éternité. Surtout que cette mutation démographique travaille pour lui. Il est d’une arrogance insoutenable.
Pendant ce temps, les nationalistes québécois jouent à la guerre civile et se divisent entre le PQ, la CAQ et QS. Rien ne les rassemble, tout les divise.
Et les Québécois boudent l’indépendance, comme s’il s’agissait d’un vieux jouet dont ils se sont lassés.
Allons au-delà de la politique. Notre société prétend s’occuper d’éducation. Depuis 50 ans, ce serait même son obsession.
La réalité indique le contraire.
La nouvelle génération d’enfants montréalais se retrouve souvent dans des écoles rongées par les moisissures. On s’indigne le matin, on l’oublie le soir et on laisse la jeunesse s’empoisonner.
Nos systèmes sociaux sont en mauvais état. L’éducation peine à transmettre une vraie culture. Qui croit sérieusement qu’elle honore la langue française et le sens de l’histoire?
Elle ne croit plus à sa mission. Elle flatte les enfants dans le sens du poil et cultive chez eux un individualisme qu’elle devrait pourtant combattre.
Nihilisme
En fait, ce qui nous passionne, ce sont les projets nihilistes comme le suicide assisté.
C’est une question complexe. On peut être pour comme on peut être contre.
Mais l’enthousiasme morbide qui a entouré cette question avait quelque chose d’inquiétant. Plusieurs y ont vu une métaphore d’une société qui voudrait qu’on la laisse mourir en paix.
Notre société est intellectuellement congelée.
Évidemment, nous vivons en démocratie. Mais une pensée unique relativiste domine le système médiatique. On débat à coups de petites phrases et de formules vides.
L’enthousiasme pour le gouvernement Trudeau en est symptomatique. Justin est le visage de notre frivolité.
Disons-le à l’ancienne: la patrie est humiliée. Normalement, quand cela arrive, des hommes de tous les partis se donnent la main pour un grand effort.
Mais peut-être devrons-nous endurer encore d’autres années médiocres pour enfin penser à relever la tête.
Pour qu’arrive une nouvelle Révolution tranquille.
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