Alors que l'anglais prend de plus en plus d'espace à Montréal, que de plus en plus d'artiste francophones choisissent l'anglais comme langue d'expression, on ne voit rien d'alarmant au fait que l'anglais envahisse désormais notre fête nationale. Pour moi, il s'agit indubitablement d'un aveuglement volontaire. Le phénomène a été bien illustré par Bruno Bettelheim : devant la catastrophe annoncée, les Juifs refusaient de se rendre à l'évidence. Je ne veux évidemment pas comparer l'ampleur du drame mais pour ce qui est des mécanismes psychologiques nous retrouvons le même déni de la réalité.
Et quel est cette réalité qui nous pend au bout du nez sinon l'assimilation, c'est à dire notre disparition, notre mort. Une mort qui ne sera jamais annoncée et pour cause. Elle se fera en douce avec le sourire aux lèvres pour ne pas déplaire au maître ni aux amis de la planète entière devant qui il faut faire bonne figure. Rassurez-vous, l'image est sauf ; depuis le temps que l'on offre les deux joues. Ah! cette belle image d'ouverture et de bonne entente à tous crins.
Il est remarquable que les bien-pensants sont toujours prompts à défendre l'anglais alors qu'au même moment presque personne de se lève pour défendre le français. Il y a à peine quelques semaines, nous fument une poigné de militant à manifester contre le tribunal de l'immigration qui refuse de produire la preuve en français durant ses audiences et ce, à Montréal. Où étaient les José Legault de ce monde? N'est-il pas révélateur qu'un tel mouvement de sympathie s'élève pour défendre une langue, l'anglais, qui n'est nullement en danger alors qu'au même moment seul une poignée d'irréductible se lève pour défendre le français?
En fait, certains ont tellement hâte d'être de vrais anglais qu'ils se font volontiers hara-kiri.
La mort tranquille
Bonne St-John the Baptist!
Tribune libre
Pierre Martin (Musael)5 articles
Nom véritable : Pierre Martin. Écrivain autoproclamé vivant à Montréal dans l’attente d’un mieux-être et... d’un pays à donner... aux Québécois qui en veulent un.
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