Émissions des vaches et des puits de gaz

La ministre serait dans le champ

Oh la vache! Les gaz de la ministre Normandeau - ça sent le libéral!


C'est ce qu'a soutenu hier Nature Québec, qui a demandé à deux agronomes, Jeanne Camirand et Jérémie Vallée, de vérifier si la ministre disait vrai quand elle affirmait: «Écoutez, une vache émet plus de CO2 dans l'atmosphère qu'un puits. Je veux dire que c'est factuellement prouvé.»
Nature Québec a donc utilisé l'analyse de trois puits sur les 31 inspectés par le ministère de Mme Normandeau et pour lesquels il existe des données assez complètes pour être vérifiées par les agronomes de Nature Québec.
Selon les calculs de ces trois professionnels, les émissions fugitives de ces trois puits correspondent, non pas aux «pets» de trois vaches, mais à ceux de 107 vaches sur une base annuelle.
Nature Québec a aussi, sur les mêmes bases, calculé que les 600 puits que pourrait abriter la Rive-Sud un jour émettraient l'équivalent des éructations de 6000 vaches.
Les agronomes qui ont fait ces calculs pour Nature Québec s'en sont pris à une autre dimension de la thèse normandienne sur les gaz intestinaux des vaches. Ainsi, ils notent que ces paisibles ruminants, qui dérangent rarement leurs voisins et servent à l'alimentation humaine, n'émettent en réalité que 1 % de leurs rejets gazeux sous forme de gaz intestinaux ou en association avec la biodégradation de leurs fumiers. En réalité, ils émettent surtout des rots ou des «éructations» puisque c'est dans leur estomac et non dans leurs intestins que se forment les gaz de méthane qu'ils rejettent dans l'atmosphère.
Selon le groupe environnemental, la ministre devrait plutôt financer la récupération de ce méthane d'origine agricole.
Ce n'est pas la première fois qu'un commentaire de la ministre Normandeau lui attire des répliques assassines. Pour défendre les gaz de schiste, elle avait promis de faire passer le Québec du pétrole au gaz naturel d'ici 10 ans. Mais il fut démontré que Québec n'avait aucun plan en ce sens. La ministre avait aussi justifié le développement de la nouvelle filière gazière en affirmant que ses retombées financeraient les garderies à 7 $. Mais les retombées envisagées par les industriels se sont avérées beaucoup plus modestes.


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