Tunisie : Barrage à la Chine et tassement des alliés mous ?

La main invisible derrière le départ de Ben Ali

La révolution est-elle sur le point de commencer ?

Chronique de Gilles Verrier

Notre monde est complexe, il faut apprendre à décoder les signes.
Quelles sont les conditions nécessaires pour qu'un dictateur bien en selle quitte soudainement son pays alors qu'il pourrait facilement intensifier les mesures répressives comme le lui proposait la douce France, toute prête à lui venir en aide ?
Une déclaration de la ministre des Affaires étrangères de la France, la même qui par ailleurs venait d'offrir des armes au dictateur, est à ce sujet révélatrice de l'incompétence de la diplomatie française d'aujourd'hui :

«nous sommes restés tout le temps dans un brouillard total. (…) Ce sont les Américains qui ont pris les choses en main. Les militaires américains ont parlé avec leurs homologues tunisiens, et Ben Ali a été prié de quitter, sans plus attendre, le territoire.» Michèle Alliot-Marie

Sommes-nous en présence d'une révolution de palais ? Le déclassement de la France en Tunisie au profit des États-Unis ? Si c'était le cas, la révolution tunisienne pourrait donc maintenant commencer. Au-delà de la symbolique entourant le départ d'un dictateur médiatisé, quels changements réels est-on en droit de s'attendre pour l'avenir de la Tunisie ?
N'est-ce-pas un peu le même jeu qui se déroule en Côte d'ivoire ?
Déclassement de la France, puissance molle et américanophile, au profit des USA déterminés à peser lourd sur le pétrole d'Afrique du Nord, de l'Afrique tout court et d'endiguer eux-mêmes la présence économique croissante de la Chine en Afrique.
Histoire à suivre...
Gilles Verrier

Featured 11c309e183a1007b8a20bca425a04fae

Gilles Verrier140 articles

  • 225 557

Entrepreneur à la retraite, intellectuel à force de curiosité et autodidacte. Je tiens de mon père un intérêt précoce pour les affaires publiques. Partenaire de Vigile avec Bernard Frappier pour initier à contre-courant la relance d'un souverainisme ambitieux, peu après le référendum de 1995. On peut communiquer avec moi et commenter mon blogue : http://gilles-verrier.blogspot.ca





Laissez un commentaire



1 commentaire

  • Marcel Haché Répondre

    20 janvier 2011

    Alain Peyrefitte, dans son magistral “L’Empire immobile” (Chine), explique qu’au plus fort de la révolution française, il y avait l’immense empire anglais, et lui seul. Tous les autres empires, français ou espagnol par exemple, n’étaient que des empires inféodés à l’anglais.
    Les choses n’auraient donc pas changé si radicalement, si on remarque que l’empire américain a succédé à l’anglais.
    Il n’y aurait donc qu’un seul empire. Il est américain. Il n’y aurait qu’un seul challenger : encore et toujours la Chine.
    La France ? Elle cherche encore son honneur perdu en Juin 40.
    Et si cet honneur passait par Québec …
    Histoire à suivre…