La calomnie
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Pierre PEYRARD - Ce 23 Juillet 2010 est un grand jour pour la démocratie française à deux titres :
- le premier, eu égard au jugement de la Cour d'Appel qui donne raison à Mediapart.
- le deuxième, à la lecture du communiqué de la Société des Journalistes du Figaro diffusé ce même jour.
Car non seulement la "lumière" a triomphé, la Cour d'appel confirmant le jugement en premier ressort, à savoir l'utilité publique de ce que d'aucun considèrent comme l'application de "méthodes fascistes".
Mais un "vent nouveau" souffle désormais en France, et les français ce soir peuvent être fiers du courage de leurs journalistes.
D'où vient donc cette brise annonciatrice de la dissipation prochaine des nuages de l'opacité organisée du pouvoir ?
Du Figaro. C'est le vent des frondeurs dont on devine qu'ils sont prêts à faire jouer leur clause de conscience face au "pantin" recasé de TF1, suppôt du pouvoir qui souilla leur profession.
Humons ce vent frais de fronde donc, qui souffle et se répand probablement dans les salles de rédaction obscurcies par la peur, voire l'intimidation...
Car rappelons nous l'offense subie par l'humiliation publique d'un homme devant sa corporation toute entière lors d'une conférence de presse, celle où Laurent JOFFRIN avait eu l'outrecuidance d'évoquer le concept de "monarchie élective" !
Souvenons nous encore du risque pris et assumé d'être pénalement poursuivi pour avoir diffusé une bande vidéo, où l'on voyait un Président quelques instants plus tôt chahuté par des grèvistes du service public de la Télévision, se livrer à une petite séance de fausse connivence avec Gilles LECLERC... rappelant qu'il aurait personnellement dénoncé sa mise au placard, comme pour mieux insinuer, qu'il pourrait en faire tout autant...
Evoquons pour finir Patrice DE CAROLIS, tancé, dans les couloirs parce qu'il ne tenait pas son personnel !
Que dire à l'inverse, d'un François BAROIN, journaliste de formation, qui s'est déshonoré à l'Assemblée Nationale en accusant l'opposition parlementaire d'instrumentaliser la presse ?
Parions qu'il ne s'agira là plus que de mauvais souvenirs. Revenons en aux journalistes du Figaro en ce 23 Juillet 2010 :
En dénonçant un article non signé paru le 9 juillet, assorti d'un extrait tronqué du PV de l'audition de Madame Claire Thibout, "participant de la stratégie de communication de l'Elysée" (sic), les gérants de la Société des Journalistes du Figaro "rétablissent la vérité" pour employer une formule célèbre qui désormais fera date... Je cite un extrait du communiqué :
"
- Les articles doivent être signés, c’est-à-dire assumés par leur auteur.
- L’expérience a démontré que les journalistes en charge d’un dossier sont généralement les mieux à même pour jauger la pertinence d’une information nouvelle. Dans l’affaire présente, la SDJ déplore que ni Cyril Louis, ni Mathieu Delahousse, qui suivaient ce dossier, n’aient été avertis du « scoop » sur lequel la direction venait de mettre la main.
- Rappelons enfin que les informations doivent d’abord être vérifiées, puis exposées dans leur globalité et replacées dans leur contexte. C’est notamment le B.a.-ba pour tout journaliste du service Info Géné que de considérer les procès-verbaux dans leur intégralité. Sinon, le journaliste prendrait le risque d’orienter les débats et de faire dire au témoin autre chose que ce qu’il voulait dire. " - fin de citation.
Pour conclure, réflexion faite, Monsieur Xavier BERTRAND a commis une erreur partielle, car il s'est trompé sur l'identité de celles ou ceux qui ont utilisé les "méthodes" dont il parle. On les réécoutera avec attention au lendemain du jugement confirmé en appel (cf. vidéo ci-dessus) :
En effet, certains utilisent des "méthodes fascistes" en pratiquant la désinformation au service de la manipulation des masses, en diffusant des PV tronqués à la direction de certains journaux... en jetant le discrédit sur "des sites internet"... Qui donc ? des noms ?
- Nadine MORANO ("un site de ragots"...voir vidéo ci-dessus)
- Christian ESTROSI ("Mediapart, c'est la presse des années 30")
- Eric RAOULT ("Mediapart pourrait siéger à Cuba")
- probablement le Secrétaire Général de l'Elysée, dont les ciseaux et le fax fonctionnent à merveille pour tronquer et diffuser les PV d'audition de témoins dans le cadre d'une enquête préliminaire;
- Jean-Pierre PERNAUT (un modèle de journaliste, que dis-je de lecteur de prompteur, voir vidéo ci-dessus)
- et bien entendu Xavier BERTRAND qui persiste et signe, alors qu'il est relancé par un journaliste.
Mais en tout cas, un fait est acquis.
Ce ne sont certainement pas les journalistes d'un media indépendant, qui utilisent des "méthodes fascistes" dont les biens les plus précieux sont la liberté d'expression et leur conscience professionnelle au service du devoir d'informer leurs concitoyens.
La lumière et le vent, ou la presse et la justice contre les dérives fascistes du pouvoir
Mais un "vent nouveau" souffle désormais en France, et les français ce soir peuvent être fiers du courage de leurs journalistes.
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