Je parlais hier, dans cette chronique, de la grande manifestation de l’extrême gauche de dimanche dernier.
Ce qui en ressortait était clair : l’extrême gauche prétend lutter contre le racisme, mais sa vraie cible, c’est tout simplement le nationalisme québécois et, plus largement, le peuple québécois auquel on ne pardonne pas d’exister.
Son fanatisme idéologique ressort dans les exemples qu’elle donne lorsqu’elle parle de racisme.
Racisme ?
Pour elle, la loi 62, qui oblige ceux qui offrent et reçoivent des services publics à le faire à visage découvert est raciste. La charte des valeurs du PQ était raciste. La critique de l’immigration illégale est raciste. La critique de l’immigration massive est raciste. La simple défense de l’idée de frontière est raciste. L’État-nation est raciste.
Nous assistons à une extension insensée du concept de racisme qui en vient à désigner à peu près n’importe quoi. Nous nommons aujourd’hui racisme le simple réflexe de survie des peuples qui ne veulent pas disparaître.
Quiconque entre en contradiction avec le multiculturalisme méritera les pires accusations.
Ceux qui ont un peu de mémoire se souviendront que l’extrême gauche, à la fin des années 1970, s’était opposée à la loi 101 en l’accusant d’être discriminatoire. Racistes, la loi 101 et le français comme seule langue officielle au Québec ?
Comme quoi d’une époque à l’autre, les enjeux changent, mais la rhétorique demeure la même.
L’extrême gauche traficote même l’histoire. Les Québécois qui, hier encore, étaient classés parmi les peuples colonisés, étrangers en leur propre pays et, pour cela, en droit de le reconquérir, sont désormais présentés par nos antifascistes comme un peuple colonisateur. Voyons dans ce renversement de perspective un effet ravageur de l’inculture historique.
Rions un peu : cette extrême gauche, qui n’hésite pas à faire usage de la censure et de la violence verbale (et pas seulement verbale dans certains cas) la plus extrême contre ses contradicteurs, n’hésite pas à se réclamer de la défense des droits de l’homme.
On l’aura compris, pour l’extrême gauche, c’est la simple existence du peuple québécois qui est raciste. Dès lors, on peut faire son procès sans jamais se faire accuser de racisme anti-québécois.
La haine du Québécois est autorisée et banalisée. C’est qu’on en fait un représentant parmi d’autres de l’homme blanc, décrété salaud universel.
Ce qui est fascinant, aussi, avec l’extrême gauche haineuse, c’est que son discours est normalisé dans notre société, comme s’il témoignait seulement d’une générosité intempestive et maladroite.
Il a sa place dans l’université et dans les médias, même s’il se dépouille alors de son folklore à cagoule et de ses pires slogans. On le maquille en théorie sophistiquée ou alors on lui donne un air d’humanisme bon teint. Il conserve quand même un prestige moral immérité.
Haine
Peut-être faudrait-il s’en inquiéter comme on s’inquiète des groupuscules d’extrême droite auxquels nos médias
s’intéressent avec une passion suspecte, comme s’ils étaient hypnotisés par eux.
Chose certaine : il faut s’opposer à cette haine décomplexée des Québécois. Il y a des limites à traiter toujours un peuple comme s’il était de trop chez lui.