Jeudi dernier, c’était la Journée de la femme. Dans notre époque de féminisme triomphant, c’est un moment d’unanimité médiatique. Et pourtant, certains discours trop rapidement célébrés mériteraient un examen sévère. C’est notamment vrai d’un texte signé par Manon Massé, la chef de Québec solidaire, dans les pages du Devoir, qui en appelait presque ouvertement à une guerre des sexes. Je résume son propos : contre le boy’s club qui ferait la loi à Québec en écrasant les femmes, ces dernières devraient se mobiliser et prendre le pouvoir.
Virilité
Est-ce vraiment le féminisme dont nous voulons, qui monte les femmes contre les hommes, comme si les unes avaient le monopole du coeur, et les autres, le monopole de l’infamie ? En fait, un certain féminisme très radical carbure à la haine des hommes, maquillée en critique de la virilité.
Elle peut s’exprimer de manière très savante. Dans l’hebdomadaire françaisLe 1, l’automne dernier, la philosophe féministe Olivia Gazalé expliquait que la virilité était à l’origine d’un système de domination qui pèserait sur « la femme, l’homme efféminé, mais aussi le barbare, le Juif, le Noir ». Résumons : l’homme, ce salaud ! Pour humaniser le monde, pour le civiliser, il faudrait le déconstruire et le recommencer à zéro.
Comment ne pas y voir un discours haineux ?
La vérité, c’est que le monde occidental, aujourd’hui, n’a pas grand-chose à voir avec le fantasme négatif d’un patriarcat dominateur, qui asservirait les femmes et les condamnerait à l’aliénation.
Égalité
Sachant toutes les sociétés terriblement imparfaites, mais néanmoins perfectibles, les sociétés occidentales sont probablement celles, dans l’histoire, où l’idéal de l’égalité entre les hommes et les femmes s’est le plus concrétisé.
Et on est en droit d’espérer que l’intimidation idéologique pratiquée par un féminisme radical qui cultive une tension malsaine entre les hommes et les femmes cesse un jour.
Pour le bien des deux sexes.