« La démocratie, ce n’est pas la loi de la majorité, mais la protection de la minorité », disait Albert Camus.
Alexis de Tocqueville écrivait la même chose dans son célèbre ouvrage De la démocratie en Amérique.
Il mettait en garde les démocraties contre ce qu’il appelait « le despotisme de la majorité » et « la tyrannie des assemblées politiques ».
Les marginaux de la marge
La majorité aurait-elle manqué de bienveillance envers les minorités ? Récolte-t-elle ce qu’elle a semé ? Paie-t-elle pour les crimes qu’elle a commis ?
Toujours est-il qu’aujourd’hui, on assiste à la naissance d’un mouvement inverse. On ne demande plus à la majorité de protéger les minorités. On veut que les minorités dictent leurs lois à la majorité !
Regardez l’affaire « monsieur, madame ».
Combien y a-t-il d’individus qui se disent « non genrés » au Canada ? Qui ne se considèrent ni homme ni femme ? Qui ne se reconnaissent ni dans un genre ni dans l’autre ?
Une poignée
Or, pour ne pas heurter les sentiments de ces marginaux qui vivent en marge de la marge, on a demandé aux fonctionnaires de Service Canada d’abandonner les formules « monsieur, madame » et d’adopter un « langage de genre neutre » !
Rendu là, ce n’est plus le chien qui agite la queue, c’est la queue qui agite le chien...
Ajouter une nouvelle case dans un formulaire du gouvernement (Femme — Homme — Aucune de ces catégories) est une chose.
Je suis sûr que la plupart des citoyens n’ont aucun problème avec ça.
Mais enlever les catégories FEMME et HOMME en est une autre ! C’est pousser le bouchon un peu loin.
Il y a une différence entre « faire de la place à la minorité » et « demander à la majorité de nier ce qu’elle est et de s’effacer ».
Les dinosaures
Qu’on dise que tel enfant a deux mères ou deux pères, pas de problème.
Mais qu’on enlève les mots « père » et « mère » dans les documents officiels pour les remplacer par « parent 1 » et « parent 2 » est une aberration.
On a l’impression que ce n’est plus suffisant pour la majorité de s’ouvrir aux minorités et d’embrasser la diversité, non. La majorité doit s’excuser d’exister.
En fait, elle doit s’excuser d’être... majoritaire !
C’est la majorité qui est perçue comme étant marginale, suspecte, bizarre.
« Quoi ? Tu es un banlieusard blanc hétérosexuel et tu as eu deux enfants blancs hétérosexuels avec une banlieusarde blanche hétérosexuelle ? Ouache... Que c’est weird ! Tu dois être pervers. Un facho, probablement. Un individu étroit d’esprit et intolérant... » C’est rendu que la coordonnatrice du Centre de lutte contre l’oppression des genres veut qu’on remplace les mots « frère » et « sœur » par « frœur » !
La marge de la marge de la marge veut imposer sa vision du monde à la majorité !
Les deux extrêmes
Après ça, on se demande pourquoi on assiste à une montée de la droite radicale.
Duh !
Les extrêmes se nourrissent l’un l’autre.
La gauche radicale est la meilleure alliée de la droite radicale.
Une niaiserie en appelle une autre.