Le ridicule de QS

La gauche pittoresque

Les médias tenus pour responsables de l'échec des solidaires

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Chronique d'Alexandre April

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Pour faire court


Traditionnellement, la gauche s’emploie à se splitter. Au Québec, le plus médiatisé de ses sous-produits (on se demande bien pourquoi), s’avère d’un sectarisme mortifère pour nombre de causes progressistes, à commencer par l’Indépendance. C’est en raison de cette incapacité à tendre la main que la gauche politicienne est inoffensive, voire souhaitable à l’ordre établi. Cette gauche est voulue et entretenue. Dans notre contexte minoritaire, deux autres tares font briller la gauche «utile». La première est son multiculturalisme (mal-assumé – il faudrait dire interculturalisme), lequel éclate la société en une multitude de petits lobbies perçus comme autant de segments de clientèles. Par la bande, ce penchant remet au goût du jour un racialisme qu’on croyait révolu. La seconde tare (et non la moindre pour qui se prétend proche du peuple) est son imperméabilité aux voix citoyennes. Cette gauche d’idéologues abhorre le dialogue hors de ses cercles sociaux. En revanche, histoire de bien sceller sa propre marginalité, elle ne rechigne pas à recourir aux pitreries de l’époque (qualifiées de populistes lorsqu’elles émanent de la droite). C’est ainsi qu’elle assure le torpillage de certains de ses propres combats, y compris les plus nobles. Utile donc, aux 1%, et nuisibles aux autres.


Aveuglement total


Pour Lénine, grand théoricien de la classe ouvrière (sans expérience de terrain), les révolutionnaires devaient être des professionnels d’élites. Il en est de même pour Gabriel Nadeau Dubois. La révolution serait une affaire «d’avant-garde éclairée», bref, un métier. Du coup, si la peuple appuie les mesures de la CAQ pour renforcer la laïcité de l’état (une lutte historiquement menée par la gauche), aux yeux de GND, c’est forcément que la plèbe est aliénée. La faute aux médias tiens! Même si l’écrasante majorité de ces derniers, dont le média d’État, sont en symbiose avec ses propres thèses multiculturalistes…


Je sais, c’est énorme, grossier et méprisant. Le nier, nier le réel, c’est s’enfoncer la tête par delà son propre duodénum. Et c’est exaltés qu’ils y vont. Jusqu’à se frencher leurs propres amygdales. Ils en sont capables. Et c’est à ça qu’on les reconnaît.


Voici un exemple de repli sur soi (suite à cet échange, je fus éjecté), d’esprit de contradiction, d’aveuglement et d’incapacité à échanger. Il faut noter au passage que le gentil incriminé est un «spécialiste du trollisme» – ce à quoi j’ajouterais «à sens unique». Un peu comme l’inspecteur Camus est un «spécialiste… des groupes d’extrême droite».




S’en suivait une série de tapes dans l’dos entre gentils. Et même, j’vous jure, des éloges à Falardeau que manifestement, les calinours ne lisent pas.


Ce genre de gauche, myope, adepte de raccourcis et de mélimélos, est prompte à réduire les électeurs de Trump, les pros-Brexit, les frileux au traité de Maastricht et les nationalistes de tout poils à des hordes de xénophobes grimaçants, bouseux et haineux, à des «contre» l’immigration, à des fascistes, des arabophobes, etc. Or quand la marmite de la paupérisation déborde et que pointe quelque chose d’explosif de l’ordre du mouvement des gilets jaunes en France; la gauche bobo est surprise d’être aussi sur le banc des accusés, avec les droiteux, les centreux et les joueux de chaise musicale. Et au moment où ça sent le roussi dans leurs beaux quartiers bien urbains, ça se demande encore pourquoi les gens sont si méchants…


Le mépris est de mauvais augure pour qui aspire à l’exercice du pouvoir.



Pitreries


Le PQ et sa plateforme environnementale est réduit à une poignée de confettis; Aussant, aidé par les prouesses QSistes, a cédé sa place à une carriériste véreuse de la CAQ; et ce même parti, sans le moindre embryon de plateforme environnementale, se retrouve en selle pour, à mon avis, un bon boutte. Mais heureusement, chaussé d’espadrilles super cools, Zanetti le Sartrien nous fait des super discours, pendant que le p’t’it Nadeau Dubois revendique la tutelle canadienne, tout en proclamant l’ineptie du peuple. Dorion, de son bord, se déguise en elle-même à un âge où l’on devrait avoir capté que l’habit ne fait pas le moine, que la fonction d’élu nécessite modestie, humilité et sobriété. Entuquée, elle nous sert des capsules Youtube où elle s’amuse à faire répéter des vulgarités à des hispanophones. Pas exactement de quoi convaincre les pros-troisième lien qu’ils sont dans le champ… Et c’est pas tout! On attend avec impatience que la mère Massé, larme à l’œil, reprenne sa lutte pour l’écriture inclusive et que Marissal vienne nous donner des leçons d’éthique politicienne avec sa tête de merguez avariée.


Pittoresques, bariolés et angéliques, ils persisteront à ne pas prêter l’oreille au plus grand nombre, à zapper les classes populaires abstentionnistes, à saboter notre sécularisation collective, à refuser de regarder en face les défis posés par l’immigration, à taire les exactions commises par les antifas, ils resteront prostrés sur eux-même, s’égareront en bricoles sociétales tout en reléguant aux fonds de tiroirs l’urgence de restaurer la souveraineté du peuple – pourtant la condition première pour que soient envisageables leurs fantasmes les plus fous. Quelle avancée pour le Québec! Dix guignols hauts en couleurs qui amusent la galerie, détournent l’attention vers des futilités, éloignent la majorité et maintiennent l’ordre dominant avec leur petits poings levés!



L’exemple du Pacte (étrangement post-électoral)


Je ne vois pas ce qu’on gagne à ne pas signer le foutu Pacte. J’aurais bien voulu que ce soit un succès, même si je doute de l’impact réel (comme de tous les manifestes et pétitions) et même si je me demande pourquoi la horde d’artistes n’a pas envisagé sauver la planète avant le verdict électoral.


Mais voilà, la chose a suscité des réactions et ce qui me pète les rétines, c’est que certains des instigateurs, proches idéologiquement de QS, peinent toujours à prendre du recul. C’est chronique, ils n’y arrivent pas.


En ce moment, au Québec, les réactions sont épidermiques. On est à fleur de peau. Quand tu endosses le rôle qu’a choisi d’assumer Dominic Champagne, ça prend un max de tact, du moins auprès des gens – les potentiels signataires. Avec les politiciens, tu peux les sortir tes griffes, ou te muter en caillou au fond d’une godasse – pour reprendre la formule employée. Or s’il est une chose qui devrait être assumée, histoire d’avancer et de nous resserrer collectivement, c’est qu’il se trouve, parmi ces sauveurs de «Terre-Mère» quelques responsables des actuelles tensions.


À force de se faire traiter de racistes (entre autre), les gens, ils se méfient des schtroumpfs à lunettes. L’effet urticant est tel qu’ils ont tendance à se braquer CONTRE, par principe. « Ces guignols nous méprisent, ils vomissent nos craintes les plus légitimes, nos questionnements, nos réserves – qu’ils associent à du trollisme comme si les âneries des leurs n’en étaient pas – eh ben pour les faire chier, on dit NON ». « Même si, nous aussi, on s’inquiète pour nos enfants et l’avenir du monde ». En conséquent, le resserrement n’est pas collectif mais se limite à des bancs de poissons acrimonieux, bien serrés par les algorithmes de Fèce-Bouc.


En mettant en valeur les consensus scientifiques et avec un talent de vulgarisateur certain, le porte-parole du mouvement marque des points. Mais pour la cause qui nous intéresse, il eut mieux valu éviter d’associer les insultes d’une poignée de décérébrés aux questionnements légitimes. Faut répondre avec intelligence, jauger le niveau de tension et s’extirper de son petit clan. Car aux yeux des tièdes et des sceptiques, l’impression que donnent tes amalgames, cher Dominic Champagne, c’est que t’es d’un clan. De celui des racialistes beuglant des «racistes» à tout vent, de celui des moralistes obtus et des adeptes de safe space. Il faut mesurer l’aversion que suscite ce clan et les meutes qui gravitent autour. Il faut écouter les gens.


Alors pour le million de signatures, faudra patienter… ou revoir la communication.



Squared

Aprilus8 articles

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Globe-trotter, technicien en santé animale, biologiste, enseignant (du pré-scolaire aux adultes, en passant par le Cégep) et «illustrateur maraîcher» - Aprilus est un autodidacte dont l'originalité du vécu ponctue copieusement les coups de crayon. Par dessus tout, ce sont les animaux et autres créatures d'inspiration animalières qu'il préfère représenter de son trait nerveux pimenté d'humour. Il a œuvré dans l’illustration jeunesse, dans le cadre de l’art communautaire, en tant que conférencier et a co-produit un spectacle à saveur satirique mariant dessin en direct, conte et musique (festival des Grandes gueules de Trois-Pistoles). En amateur d’humour grinçant, Aprilus, libertaire de gauche, croque volontiers l’absurdité du monde et affectionne les thèmes liés à la laïcité, aux sciences, à l’environnement et à l’indépendance du Québec. Ses dessins éditoriaux et satiriques ont été publiés dans la revue satirique Le Taon, L’aut’ Journal, le site du PCQ, Vigile Québec, le mensuel À Bâbord! et le journal Le Québécois. De cette dernière tribune, il a été censuré, en raison de sa critique sans compromis de la gauche régressive.





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