Parmi cette gauche figure la famille Trudeau, qui s'était prise d'affection pour le régime de Fidel Castro.
Voici la ou les sources de cet article : Global News, L'Express, Maclean's, Le Devoir, Le Journal de Montréal, #1 et #2, The Telegraph, Next Big Future, The Guardian, Twitter et The Post Millennial, Les Échos / Voici la source de la photo : Domaine public
L'Histoire l'atteste : la gauche aime les dictateurs. Jean-Paul Sartre, un Français, soutenait Mao plutôt que son propre pays, pourtant l'un des fers de lance du siècle des Lumières. Toute une génération a voué une admiration sans bornes à Che Guevara, un communiste dont Huber Matos, un ancien révolutionnaire condamné pour trahison, dira ceci : « Je crois qu'en définitive, cela lui plaisait de tuer des gens ».
Mao n'est plus de ce monde, tout comme Guevara d'ailleurs, mais le système politique qu'ils ont mis de l'avant est toujours bien vivant dans l'esprit d'une certaine gauche. À un journaliste qui lui demandait quel pays, à part le Canada, il admirait le plus et pourquoi, Justin Trudeau, alors chef de l'opposition libérale, avait répondu ceci : « Vous savez, j'ai un niveau d'admiration pour la Chine parce que sa dictature lui permet de transformer très rapidement son économie ». C'était en 2013 ; deux ans plus tard, les Canadiens lui accordaient leur confiance pour chausser les bottes de premier ministre du Canada.
Une famille forgée dans le roc de l'extrême gauche
Il est vrai que Justin Trudeau est allé « à la bonne école ». Le paternel, Pierre Elliott Trudeau, avait déroulé le tapis rouge dès 1952 lorsqu'il s'était rendu en Union soviétique pour discuter d'économie. À Moscou, il se fit remarquer auprès de la femme du chargé d'affaires américain en lui avouant qu'il était communiste et qu'il voulait profiter de son séjour dans la capitale russe pour critiquer les États-Unis et louanger l'Union soviétique.
En 1960, Trudeau accepta l'invitation du gouvernement chinois de se rendre en Chine. Accompagné de son ami Jacques Hébert, l'ex-premier ministre parcourut le pays pendant six semaines au cours d'une tournée parrainée par l'État. C'était l'époque du Grand bond en avant, une politique économique mise sur pied par Mao qui provoqua une grande famine et des millions de morts.
Puis en 1975, ce fut le tour de Cuba, alors que Trudeau était le premier dirigeant de l'un des pays membres de l'OTAN à visiter l'île depuis la révolution castriste de 1959. L'ex-premier ministre se lia d'amitié avec le président Fidel Castro, qui ne manqua pas d'assister à ses funérailles en octobre 2000.
Un autre membre de la famille s'enticha du dictateur cubain. Durant l'été 2006, dans un élan de ferveur qui le fit presque passer pour une meneuse de claque, Alexandre Trudeau, le plus jeune fils de Pierre, a pondu une chronique dans le Toronto Star en hommage à Castro pour son 80e anniversaire de naissance. Le texte était bourré de louanges tout aussi flatteuses que suspectes.
Pour Alexandre Trudeau, l'homme fort de Cuba était un « grand aventurier » et un « grand esprit scientifique », dont « l'intellect [était] l'un des plus étendus et des plus complets que l'on puisse trouver ». C'était le même Alexandre Trudeau qui, en 2016, a fait du lobbying pour empêcher le gouvernement d'expulser Mohamed Harkat, un Algérien d'origine soupçonné d'avoir été un agent d'Al-Qaida.
Hugo Chavez et Nicolas Maduro, héros des « grandes stars »
Cette fascination qu'éprouve la gauche pour les tyrans ne s'est pas épuisée avec le temps. Les derniers événements survenus au Venezuela nous en apportent la preuve. Rappelons d'abord quelques faits : des manifestations en opposition au gouvernement de Nicolas Maduro ont éclaté partout au pays ces dernières semaines. La situation politique s'est envenimée lorsque le chef du parlement vénézuélien, Juan Guaido, s'est proclamé président par intérim. Il a été reconnu par plusieurs pays, dont les États-Unis et le Canada, ce qui fait que le Venezuela compte maintenant deux gouvernements, celui de Maduro et celui de Guaido.
Dès sa prise du pouvoir en 2013, Maduro avait suivi les politiques socialistes implantées durant la présidence d'Hugo Chavez. Une présidence catastrophique : pénuries, inflation élevée, famine, le tout sur fond d'autoritarisme ; bref, le Venezuela ne s'en est jamais relevé.
Cela n'a pas empêché la gauche hollywoodienne, entre autres Sean Penn, Michael Moore et Oliver Stone, de rendre hommage à Hugo Chávez. À la mort du dictateur, Penn avait souligné qu'il venait de perdre un « ami ». Oliver Stone, qui a célébré Chavez dans son documentaire South of Border sorti en 2009, avait quant à lui déclaré que les historiens allaient se souvenir du défunt dictateur vénézuélien comme d'un défenseur des pauvres. « Je pleure un grand héros », avait-il annoncé dans un communiqué.