LE MOT DE L'AUTEUR
Un véritable intellectuel croit qu'il est responsable de toute sa culture nationale. Maintenant éditeur, auparavant professeur de philosophie dans un collège, André Baril est de cette trempe. Ce recueil de plusieurs de mes textes de tous ordre, publiés ici et là au cours des trois dernières décennies, est son œuvre. J'approuve son choix et je l'assume. Avant tout, je le remercie de l'intérêt constant qu'il a manifesté pour les diverses expressions de mes idées politiques et de mes réflexions philosophiques, de même que pour ses commentaires qui m'ont permis de rectifier plusieurs écrits et de les étoffer, quand ce n'était pas de les jeter au panier. Preuve qu'il n'y a pas autonomie absolue du discours engagé, ses élaborations et convictions se modifient dans les échanges. Se renforcent dans les meilleurs cas. Cette démarche intellectuelle caractérise les relations tant amicales que professionnelles d'André Baril avec ses interlocuteurs. Avec moi, spécifiquement. Je lui en suis reconnaissante.
Faite de pensée et de mémoire réelle, l'aventure intellectuelle et littéraire de Djemila Benhabib s'avère essentielle, tant elle manifeste clairement le lien entre sa vie et son œuvre. Ce lien tient tout entier dans sa lutte constante pour la liberté sous toutes ses formes et dans tous les moments de son existence.
Que cette femme, libre entre toutes, souligne puissamment dans sa préface mon sens de la liberté et mon combat pour la faire triompher ici comme ailleurs, dès maintenant et pour l'avenir de tous les humains de la terre, m'honore et me réjouit. Djemila Benhabib sait par expérience que la liberté est contagieuse. Elle en donne donc l'exemple et son exemple me conforte dans mon désir inassouvissable d'en inculquer les principes et les bienfaits partout et toujours. Merci mon amie.
L'analyse consacrée par Fanny Bélanger-Lemay à mes divers écrits, y compris à mes romans, plonge ma démarche intellectuelle dans un rapport entre ma pensée connaissante et mon aventure existentielle dont j'ai toujours été inconsciente. Je suis étonnée et, je le reconnais, ravie de découvrir la complexité qu'elle prête à ma pensée et à ses multiples expressions. Comme Djemila Benhabib, Fanny Bélanger-Lemay attribue cette dimension de ma parole et de mon action à mon permanent souci pour la victoire de la liberté sur toutes les formes d'aliénation.
Plus que tout, j'apprécie l'accent mis par cette fine et savante analyste sur ma relation avec Spinoza. Les personnes qui ont lu mon roman Bénédicte sous enquête ont compris que je suis spinozienne de naissance. Fanny Bélanger-Lemay le met en évidence.
Oeuvre de la peintre et sculptrice Claire Aubin, le timbre apposé sur la couverture de l'ouvrage affiche de manière aussi forte qu'émouvante la confiance dans la victoire de mes luttes pour l'indépendance du Québec. C'est un cadeau luxueux, de lux, lumineux.
Le Journal Le Devoir, la revue L'Action nationale, le magazine littéraire Nuit Blanche, et plus anciennement les revues Parti Pris, Moébius et Combats ont accueilli dans leurs pages les multiples et diverses expressions de mes idées, intuitions et sentiments, en un mot de ma pensée. C'était parfois de leur part un geste audacieux dont je leur sais gré.
Certaines utopies s'enferment farouchement dans un isolement infructueux. D'autres sont plus ouvertes, expansives et militantes. Le désir de liberté relève d'une certaine manière de l'utopie. Plus fondamentalement, c'est un objectif. Atteignable. C'est le but de mes luttes, comme mes textes ici réunis l'exposent avec l'intention de le démontrer.
Andrée Ferretti.
Fulgurance. Textes choisis {, par Andrée Ferretti, Presses de l'université Laval, Québec, 2016, 190 pages.
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