« Un revers pour le pays du fromage », « presque une provocation », « les Français détrônés ». Depuis qu’un camembert québécois a été sacré meilleur au monde vendredi, les médias français digèrent mal cette victoire et remettent même en doute sa validité.
« Ce n’est pas du camembert, c’est un fromage industriel sur lequel on a mis le mot camembert », a lancé le critique gastronomique français Périco Légasse sur la chaîne LCI.
Le camembert L’Extra, produit à Saint-Hyacinthe par la coopérative Agropur, s’est imposé face à 17 autres produits concurrents lors du World Championship Cheese Contest, qui se déroulait la semaine dernière au Wisconsin, aux États-Unis. Cette compétition mondiale est présentée comme la plus importante du genre.
Né en Normandie
Le fromage québécois a ainsi surpassé l’Isigny, un camembert réputé de Normandie considéré comme la référence en la matière.
Depuis, les Français semblent bien mal s’expliquer comment ce produit typiquement de chez eux a pu être détrôné par « un congénère de la Belle Province ».
« [L’Extra] n’a pas été fabriqué par nos cousins les Gaulois, mais bien outre-Atlantique, sur des terres plus connues pour leur poutine et leur sirop d’érable », s’est étonné le Paris Match.
Vrai camembert ?
Ce qui semble le plus contrarier les habitants de l’Hexagone, c’est que L’Extra a été élaboré avec du lait pasteurisé, et non cru comme le veut la tradition.
Il n’est pas non plus moulé à la louche.
Or, le camembert est désormais un nom commun et ne peut plus faire l’objet d’une appellation spécifique nationale, a rappelé France Info.
« N’importe quel fromage affiné à pâte molle et à croûte fleurie fabriqué n’importe où dans le monde peut donc être étiqueté “camembert” », souligne la radio publique d’information.