François Hollande a beau changer de lunettes, il persiste à mener la même politique, frappée du sceau de la myopie. Laquelle se résume à un Barnum permanent, fondé sur une perpétuelle lutte destinée à défendre « les droits de l’homme » – alors que la paternité du truc revient historiquement aux Anglais, avec la Magna Carta et l’Habeas Corpus, puis aux Américains et leur fameux Bill Of Rights. Remarquez, Nicolas Sarkozy ne faisait pas mieux, lui, qui du temps de son quinquennat, était tout pareillement obnubilé par le cousin d’outre-Atlantique, cousin ayant déjà tout d’un parrain des plus encombrants.
Certains de nos lecteurs iront dire qu’il s’agit là d’une obsession « anti-américaine », laquelle dissimule forcément une « arabophilie » galopante, d’où une « islamophilie » militante dissimulant, il va de soi, un « antisémitisme » larvé. Bref, l’auteur de ces lignes sera fatalement tenu pour « bobo », « salaud » et « islamo-fellateur », pour reprendre les termes de certains commentateurs des plus mal embouchés.
En attendant, il y en d’autres qui persistent à faire de la politique. Vladimir Poutine, par exemple. D’autres rétorqueront encore : « poutinolâtrie »… Rien à voir avec le kouglof et encore moins le hamburger. Simplement, le président russe, au même titre que son homologue américain, persiste à faire de la politique. Alors que nous, pas. Quand Poutine offre l’asile politique à un Edward Snowden, il fait de la politique. Quand François Hollande tortille du derrière, ne sachant pas comment se dépatouiller de l’affaire, il ne fait pas de politique, si ce n’est celle des Américains ; n’oubliez pas qu’il s’agit d’un ancien Young Leader, soit un de ces jeunes espoirs tôt repérés par les officines d’outre-Atlantique et qui forment aujourd’hui les gros bataillons du personnel politique français.
Et le même Vladimir Poutine de rappeler, lors d’une conférence de presse : « La politique indépendante de la Russie ne plaît vraiment pas à ceux qui continuent de prétendre à un rôle exceptionnel. (…) Nous sommes au courant de la pression que nos partenaires américains exercent sur la France pour qu’elle renonce à la livraison des Mistrals [Deux navires porte-hélicoptères, NDLR.]. » Nous y voilà. Et le même Vladimir Poutine d’évoquer les sanctions imposées à BNP Paribas, allant même jusqu’à parler d’un « chantage ».
Il est un fait que cette banque devra s’acquitter, après avoir plaidé coupable, d’une amende de 6,5 milliards d’euros, pour avoir enfreint la loi américaine l’empêchant de commercer avec des pays tels que l’Iran ou Cuba. Et ce sont d’ailleurs les mêmes amis américains qui, par General Motors interposé, ayant pris une participation au capital de PSA, ont largement contribué à la fermeture de l’usine Peugeot d’Aulnay. Tout simplement parce que la marque au lion commerçait avec l’Iran. Ce que les plus grandes sociétés américaines s’apprêtent à faire dans les mois à venir, dès une prochaine levée de l’embargo frappant Téhéran, sans craindre, il va sans dire, semblables représailles de la justice française.
Sur les plages de Normandie, François Hollande aurait pu toucher quelques mots de tout cela à son homologue Obama. Remarquez, à quoi bon : il est déjà sur écoutes en permanence, grâce à cette NSA censée nous protéger de ce péril islamiste se préparant à submerger la planète entière. Le peu qu’il avait à dire, les Américains le savaient donc déjà.
Certains Français couchèrent jadis avec l’Allemagne parce qu’ils n’avaient pas le choix. Ceux qui forniquent à répétition avec les USA, ça doit manifestement être par goût. Ou vocation. Ou pusillanimité. Ou les trois à la fois. Quel que soit le cas de figure, c’est proprement désolant.
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