La désunion du PQ et la trahison de sa raison d’être, nos pires ennemis

Tribune libre

« L’histoire des peuples —vaincus— est l’histoire de la trahison de l’unité. » Antonin Artaud
La cohérence politique et la fidélité aux principes de la raison d’être du PQ redeviennent aujourd’hui plus que jamais, des atouts essentiels au sein de notre parti, lequel a la responsabilité historique, même spirituelle (1), de mener la bataille démocratique à l’Assemblée nationale contre les réductionnistes de l’identité nationale et les destructeurs de l’État québécois. Le parti doit aussi reprendre l’action pédagogique auprès de la population souverainiste afin de bien la fidéliser, et surtout, convaincre ce 20-25% d’indécis de rejoindre cette cause nationale pour pouvoir atteindre, le plus tôt possible, la pleine souveraineté du Québec. Car le premier objectif du PQ doit être, avant tout, celui d’assurer la survie de la nation canadienne-française.
Une autre dimension importante du projet sise dans la trajectoire du PQ doit se centrer à nouveau sur ce qu’en 1893 Honoré Mercier avait manifesté avec son esprit patriote :
« J’ai voulu vous démontrer ce que pouvait être notre patrie. J’ai fait mon possible pour vous ‘‘ouvrir’’ de nouveaux horizons et, en vous les faisant entrevoir, pousser vos cœurs vers la réalisation de nos destinées nationales. »
Sans cette priorité politique et responsabilité nationaliste évoquées par Honoré Mercier, les autres défis à atteindre sont essentiels pour assurer le renforcement de l’économie, la prospérité et la modernisation soutenue du Québec seront irréalisables en comptant seulement avec le contrôle des mécanismes et moyens productifs habituels. En définitive, la condition primordiale et incontournable, si nous voulons être maîtres de tous ces moyens de développement tant économiques, financiers que culturels, n’est nulle autre que de reconquérir la pleine et suprême souveraineté du Québec. Sans cette priorité politique et responsabilité nationaliste qui doivent être reprises en faisant partie de la grande bataille politique que doit mener le PQ, les intérêts nationaux du Québec continueront sous la mainmise de groupes exogènes et de réseaux financiers anti-québécois(2), car ces intérêts nationaux, nous le savons bien de par le passé vécu, sont/seront détournés par des groupes oligarchiques pro-fédéralistes au bénéfice de ces groupes d’intérêts, de manière exclusive et excluante.
Par conséquent, tout cela nous amène à mettre en évidence la portée de la perte du pouvoir par le PQ et ses effets dévastateurs pour l’ensemble de la collectivité, en raison du réductionnisme politique nationaliste de celui-ci. Un nationalisme démocratique qui le crédite comme force politique à se porter garant de la défense des intérêts généraux. Concernant ce fait de la trajectoire du PQ, le seul parti susceptible de réaliser l’indépendance du Québec, rappelons ceci :

Un des aspects les plus révélateurs dans l’exercice démocratique au Québec depuis l’événement de la prise du Pouvoir par le PQ en 1976, est qu’à chaque fois que le nationalisme politique et économique perd ce même pouvoir, les pro-fédéralistes se renforcent exponentiellement par l’action de gouverner et de contrôler l’administration publique en conquérant plus d’espace politico-économique soustrait à ce même nationalisme québécois, espace d’autorité qui sera employé sans égard pour les intérêts généraux des Canadiens français, puisque ce sont eux, en majorité, qui ont fait de ce nationalisme démocratique fondamental et anti-centraliste fédéral, depuis les années soixante, l’instrument politique indispensable à leur survie collective (3).
Effectivement, l’un des effets qui provoquèrent la perte du pouvoir en 2003 et la désunion qui s’en suivit au sein du PQ n’est que la conséquence produite par la débandade de l’électorat souverainiste vers d’autres formations politiques, faisant ainsi relancer la prise de position de nos adversaires de tout acabit vers la neutralisation ou l’anéantissement du PQ. Cette action continue d’être le principal objectif de ces formations politiques(4) et des mercenaires des réseaux financiers(2) anti-souverainistes qui profitèrent d’un électorat « désorienté » ou tout simplement « écœuré » des bavures et des actes répréhensibles commis par des « responsables » politiques souverainistes.
Les conséquences de ces faits peuvent se résumer en un processus de démantèlement de l’État et de réductionnisme de l’identité nationale de Canadiens français par le PLQ, notamment avec sa politique d’immigration massive (55 000 ressortissants par année) et la politique financière spéculative de la CDPQ, dont le résultat lors des élections de 2007 aurait pu donner à l’ADQ le pouvoir et au PLQ de l’imposteur Jean Charest, l’opposition officielle, laissant ces deux partis monopoliser le pouvoir et conduire le PQ à la dérive politique. Ce résultat électoral prévisible et presque atteint, aurait fait que le PQ se serait retrouvé coincé entre deux partis anti-souverainistes, pro-fédéralistes, antinationalistes et, par conséquent, destructeurs de l’État québécois. Ainsi, ces deux partis pro-fédéralistes auraient favorisé des oligopoles contrôlés par le secteur privé au détriment de l’intérêt collectif qui doit être le propriétaire exclusif des ressources économiques provenant des monopoles naturels et des secteurs stratégiques, afin de sauvegarder la concurrence dans une économie de libre marché et éviter la restriction concurrentielle due à la collusion entre groupes mafiosi faisant fixer les prix à leurs intérêts exclusifs pour ainsi restreindre la saine liberté concurrentielle dans une économie de libre marché.
Dans la position de faiblesse parlementaire antérieurement évoquée, le PQ aurait emprunté, tout probablement, le chemin l’amenant à sa disparition politique comme c’est le cas de la plupart des partis n’ayant pas, comme objectifs sacrés, le respect à la raison d’être du PQ et l’union de ses forces militantes. Toutefois, il convient d’ajouter que la réussite électorale de l’ADQ lors des élections de 2007 (de 5 députés il était passé à 43, écartant ainsi le PQ du pouvoir tel que prévu par les sondages quelques mois auparavant, lui faisant même perdre le statut d’opposition officielle) est aussi due à la division manifestée par les dirigeants du PQ sur la place publique lors de ces élections, faisant que des centaines de milliers d’électeurs s’éloignèrent de ce parti. En définitive, cette immaturité politique et organisation erratique avaient affaibli le PQ qui devint un parti désuni, divisé et trahi.
Depuis les dernières élections de 2008, se relevant du rejet d’une partie de l’électorat souverainiste et se récupérant d’un électorat « désorienté » par les promesses des imposteurs Jean Charest et Mario Dumont, le Parti Québécois ne doit plus devenir un parti sans cohérence politique et sans fidélité aux principes pour lesquels ce parti fut fondé en 1968, car il est devenu depuis cette date un organisme politique vital du patrimoine national du Québec.

Jean-Louis Pérez (membre du PQ)
Vive le Québec libre de caciques, de traîtres, tricheurs et mercenaires de la politique, ainsi que des pilleurs de ressources fiscales et naturelles
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1. Le sens du terme « spirituelle » est donné ici pour revendiquer le fait historique par lequel la constitution du Parti Québécois en 1968 s’inspirait de ce que représentait le Parti canadien dirigé par Louis-Joseph Papineau ; ce même parti qui devient en 1826 le Parti patriote fondé exclusivement par des Canadiens français dans le but de faire face à la domination galopante des Anglos-Écossais. « En 1806, le parti imite son adversaire politique, et fonde son propre journal, Le Canadien , dont l'épigraphe est Notre religion, notre langue, nos lois ». L’information sur ce fait historique se trouve à Wikipedia :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Parti_qu%C3%A9b%C3%A9cois
2. Lire à ce sujet l’article C’est sûr qu’il y a des complots contre le Québec. Ne pas croire à la théorie des complots, c’est capituler. 40 000 MILLIONS DE PERTE A LA CDPQ
http://www.vigile.net/C-est-sur-qu-il-y-a-des-complots
3. Passage extrait de Québec, la destruction d’une nation. Racisme, ethnopolitique et corruption contre les Canadiens français et leur indépendance nationale
http://www.vigile.net/Quebec-la-destruction-d-une-nation
4. La chronique de Michel Gendron, intitulée Le progressisme ‘’collabo’’ de Québec Solidaire , remet à sa juste place ce que représente vraiment ce parti néo-marxiste et multiculturaliste, étant une aberration politique dans ce XXIème siècle, aberration d’ailleurs dénoncée dans mon article Québec Solidaire, autre anachronisme
http://www.vigile.net/Quebec-Solidaire-autre-anachronisme
http://www.vigile.net/Le-progressisme-collabo-de-Quebec


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4 commentaires

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    9 décembre 2009

    M. Picard écrit: "Que le PQ et le BQ cessent les fatwa des cheufs, les excommunications..."
    D'accord que le cheuf de BQ manque aussi de souplesse dans ce sens...
    ...par contre, la qualité de son défaut n'est-elle pas la détermination vers le but? Toutes ces années d'escarmouches sur le terrain même de l'ennemi l'ont galvanisé contre le copinage. Quand il entend un lieutenant harperiste rampant comme Christian Paradis le dénigrer avec: "C'est pas un chef indépendantiste qui va nous montrer à gérer une confédération canadienne!", il se conforte dans l'idée que son combat est le bon. Chaque fois que l'injustice lui fait perdre une lutte contre le ROC il acquiert plus de certitude que l'indépendance est la seule solution. Bientôt le Canada ne tiendra même plus compte de son avis. Il faut le plébisciter à Québec a.p.c. S'il est le mieux préparé pour nous mener au but, vivons avec sa poigne de fer.

  • Frédéric Picard Répondre

    8 décembre 2009

    La désunion provient du fait que le PQ a faillit, à plusieurs reprises à intégrer les diverses parties du spectre politique souverainiste. Sans cesse, René Levesque s'est acharné contre les RINistes, parfois même plus fort qu'il s'est battu contre les fédéralistes (qu'il considérait souvent comme des amis). Encore aujourd'hui, cette guerre larvée a exclut les éléments les plus militant du PQ. On a qu'à penser à Jean-Claude St-André ou à Patrick Bourgeois, qui ont subit la fatwa de la cheuffe.
    Sans cesse, le mouvement souverainiste a voulu s'affirmer à gauche ... une gauche lourde, étatique et bien mal gérée. Une gauche déconnectée des gens. On a qu'à penser à la SAAQ, qui récompense les alcooliques multi-récidivistes blessés. Ou les CPE de plus en plus billingues de Montréal. Ou le MUHC, qui coutera 2,5 milliards aux contribuables, tout ça au nom du droit historique des anglophones.
    Au lieu de se battre dans le PQ, le PQ a fait le ménage des tannants, de ceux qui troublent la paix au congrès, de ceux qui tiennent un autre discours. Exit, François Legault, Joseph Facal et les lucides. Exit Amir Khadir, Steven Guilbault et les gauchistes. Exit Falardeau, Bourgeois, la SSJB et le MMF. Si tu es "trop", ta place n'est pas dans le PQ. C'est devenu le parti timoré.
    Résultat: Au lieu de se battre DANS le PQ, ces gens se battent CONTRE le PQ, ou tout simplement, ne se battent plus, voir pire, on perdu foi en la démocratie.
    J'ai connu une personne en désaccord avec la cheuffe, qui a été empêchée de venir à un conseil national du PQ, sous peine d'être renvoyée par son employeur (un député bloquiste). Si c'est pas de la censure, je sais pas ce que c'est.
    Que le PQ et le BQ cessent les fatwa des cheufs, les excommunications, les menaces et l'intimidation et permette
    la liberté d'expression,
    la démocratie et
    le droit de dissidence,
    et on reparlera alors d'union. On a le droit de ne pas être d'accord, mais on a tous le droit d'exister au sein du même parti. La ligne de parti, c'est de la bouillie pour les chats de Westminster.

  • Archives de Vigile Répondre

    7 décembre 2009

    M. Perez, votre texte sur la réalité politique québécoise me réconcilie avec vous sur cete question qui nous concerne tous. Je trouve que vous touchez des points très importants et qu'avec raison vous rappelez la pensée de personnages tels Mercier et Papineau qui, sans être les seuls, ont vu venir les forces de désintégration du Peuple canadien français et qui ont sonné l'alarme.

  • Archives de Vigile Répondre

    7 décembre 2009

    Merci pour ce texte qui va directement à l'essentiel.
    ...................................
    L'État et la cohésion nationale
    Vous nous amenez au cœur de la problématique qui est la cohésion nationale.
    Le fil conducteur de nos 400 ans d'histoire est celui de l'édification d'un État nous permettant de garantir notre cohésion nationale. Donc notre survie en tant que peuple francais en Amérique.
    Cette cohésion ne posait pas de problème jusqu'à 1759. Après elle sera mis en cause par la puissance qui nous a annexé avec la volonté exprimée de nous assimiler. Réfugié dans l'Église qui va lui servir d'assise (étatique), le peuple va non seulement conserver sa cohésion mais aussi accroitre sa potentialité. C' est cette puissance qui passe à l'acte 200 ans plus tard et qui va donner la Révolution tranquille. Un saut périlleux de la structure quasi étatique de l'institution de l'Église vers un État modernisé.
    Mais ce demi État ne suffit pas à garantir pour la pérennité la cohésion de ce peuple français en Amérique. Ce sera l'élan vers un plein État: L'élan souverainiste.
    Cet élan sera brisé en 1995. Le dernier discours cohérent sur le NOUS de M Parizeau a été répudié par ceux là même qui devaient le défendre et s'en inspirer. Résultat de cette perte de cohésion nationale: Charest au pouvoir qui ouvre toutes grandes les portes à de puissants réseaux qui squattent notre État à leurs profits et au détriment du bien publique.
    Or cette État est le seul que nous avons; sur les assises duquel repose nos espoirs de survivre comme peuple français en Amérique. C'est à cet État que Charest s'attaque pour en réduire la potentialité, si critique pour nos choix futur.
    Mais il y a une lueur d'espoir. J'ai vu le NOUS se pointé le nez sur la place publique dernièrement:
    http://www.vigile.net/Le-retour-du-NOUS,23799
    Merci pour votre texte.
    JCPomerleau