La dépossession tranquille

PLQ - La Grande Braderie des ressources naturelles

Avec Jean Lesage, en 1962, nous prenions possession collectivement de nos ressources naturelles: l'électricité, le gaz et le pétrole. L'objectif était clair: "Maitres chez nous". Il en fit son slogan électoral. Avec Jean Charest, depuis 2003, nous retrocédons systématiquement au privé ces mêmes ressources. L'objectif est-il clair? A-t-il pris la forme d'un slogan? Pourrait-on nous le rappeler?
En 1962, c'est le peuple lui-même, dans le cadre d'une élection référendaire, qui décida de confier à l'État la responsabilité de développer le secteur énergétique. Quelqu'un peut-il nous rappeler quand est-ce que le peuple fut appelé à décider de retirer ce mandat à l'État?
En 1962, la décision du peuple fit d'Hydro-Québec le bateau amiral du développement économique. Il embaucha un nombre impressionnant de nouveaux diplômés des écoles de gestion, de écoles polytechniques et des facultés de génie Se créèrent à sa périphérie des entreprises québécoises d'ingénierie et des firmes québécoises de conseil qui en firent autant. Les investissements québécois produisaient de la richesse québécoise qui demeurait au Québec.
Depuis 2003, Hydro-Québec s'est d'abord départi de l'éolien. Tout a été cédé au privé étranger. Pour un déploiement anarchique maintenant honni et sans développement d'une expertise québécoise qui aurait pu s'exporter. Puis il s'est débarrassé de ses permis d'exploration du gaz en les donnant également au privé, massivement étranger, pour un déploiement dont l'IRIS nous apprend qu'il nous coûtera plus cher que ce qu'il nous rapportera. Puis il a démantelé sa division du pétrole en cédant ses droits à une entreprise privée (Petrolia) qui empochera les milliards pour des redevances dont on n'ose même pas nous révéler la hauteur.
Puis nous apprenons que le plus gros et le plus complexe projet de construction, conduit en mode hyper risqué et plus coûteux des PPP, celui du CHUM, échappera également à l'expertise québécoise.
Décidément nous devons être une société hyper riche pour, à la fois, abandonner l'opportunité de toucher des revenus sur une base continue, nous priver de développer et exporter de nouvelles expertises et nous abstenir de faire travailler ceux et celles qui la détiennent déjà.
"Maîtres chez-nous" disait Jean Lesage en proposant aux Québécois d'être propriétaires de leurs ressources s'ils voulaient être en mesure de les développer dans leur intérêt. Qu'a dit Jean Charest pour nous en déposséder? Et quand l'avons-nous décidé?
Quelqu'un peut-il nous le dire?


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