La démission d'Abbas - Rien à faire

Proche-Orient - le chaos à l'horizon



Aujourd'hui, tout le monde implore le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, de rester en poste. Car on craint, de Washington à Berlin en passant par Londres et Paris, que, si ce modéré plie bagage, un durcissement de l'Autorité ne s'ensuive. Ce qu'il y a de curieux, voire d'outrageant, dans ce énième chapitre de la saga israélo-palestinienne, c'est que des présidents et des premiers ministres tiennent à son maintien en poste alors qu'ils ont tout fait pour le cantonner dans le rôle de figurant.
De toutes les attitudes adoptées par les grands de ce monde, celle défendue par l'administration Obama est la plus décevante. On se souviendra qu'au cours des premières semaines suivant son installation à la Maison-Blanche, Obama avait souligné, avec fermeté, que le gouvernement israélien devait mettre un terme à son programme de colonisation. Notamment à Jérusalem. Il avait nommé George Mitchell, expert en dossiers délicats, émissaire permanent dans la région. Et alors? Ce dernier a vite convenu que, le premier ministre Benjamin Nétanyahou étant si buté sur le front des colonies, sa mission relevait de l'impossible.
Il y a moins d'un mois, la secrétaire d'État, Hillary Clinton, a estimé que, le chef d'État israélien ayant commandé un ralentissement des constructions, elle ne voyait pas pourquoi Abbas jugeait fondé d'exiger un arrêt net de ces constructions comme préalable aux négociations devant déboucher, pour la millième fois qu'on nous le promet, sur la création d'un État palestinien. Quinze jours plus tard, Nétanyahou, ayant observé une inflexion concrète de la position américaine, autorisait l'érection de 900 logements à Jérusalem-Est. L'objectif principal? Se doter d'une autre monnaie d'échange lors de pourparlers qui, soit dit en passant, n'en finissent pas de se conjuguer au futur.
Entre-temps, Abbas a dévoilé son intention de ne pas se présenter lors des prochaines élections. Parmi les arguments invoqués pour justifier son geste, on a retenu celui-ci: il ne comprend plus, il ne saisit plus, il ne décode plus la politique israélienne en cette matière. Ici, il faut préciser qu'en vétéran de la scène politique palestinienne, Abbas a été acteur ou témoin des ententes d'Oslo, Madrid, Camp David, Wye Plantation, Taba, Charm el-Cheikh, etc. Bref, de quoi user toutes les patiences.
Plutôt que de canaliser les énergies dans des pourparlers qui ne débouchent jamais sur quoi que ce soit, Abbas a opté pour une autre stratégie. Lui et ses proches collaborateurs entendent demander et obtenir que l'ONU reconnaisse officiellement l'État palestinien qu'on leur fait miroiter depuis des lunes. À Washington, on a clairement indiqué que cette initiative était considérée comme inacceptable. Quant à Nétanyahou il s'est fait plus menaçant en affirmant que, si cette démarche se concluait par la consécration d'un État souverain, des sanctions seraient prises. Bon. Que faire quand on ne veut rien faire?


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