La décomposition du Hollandisme

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Le Hollandisme finit en banqueroute frauduleuse

La démission de Bruno Le Roux vient conclure un quinquennat qu’avait inauguré la démission de Jérôme Cahusac. Un scandale de plus, après l’affaire Thévenoud et quelques autres ; un scandale de trop en réalité. L’homme était ministre de l’intérieur, un poste décisif dans les circonstances actuelles.

Ce scandale rejaillit sur François Hollande, par ailleurs mis en cause dans des soupçons de manipulations de l'appareil judiciaire. La publication d'un livre rédigé par trois journalistes montre le contrôle de l'Elysée, que ce contrôle soit formel ou informel, sur des procédures lancées par TRACFIN et d'autres organes (1).
Alors qu'il ne lui reste plus que quelques semaines à vivre, ce gouvernement est à nouveau éclaboussé par ce qui aura été décidément la marque de fabrique du quinquennat de François Hollande: le mensonge, la rapine, le goût de l'argent mais aussi de la combine et de la manipulation, et — pour finir — le mépris affiché du peuple. On ne sait si les accusations portées par François Fillon, lui-même fort empêtrés dans divers scandales et fort compromis, sont justifiées. Mais le fait qu'elles puissent être crédibles est suffisamment grave.
Précis de décomposition

Car, l'exemple vient de haut. On le sait, le poisson pourrit par la tête et la décomposition du gouvernement trouve son origine dans celle, personnelle, de François Hollande. Le Président de la République ne s'est jamais complètement relevé de l'incident des « sans dents », lui qui n'hésitait pas à jeter des beefsteaks à la poubelle quand ils ne lui convenaient pas. Ces incidents furent révélés par son ancienne compagne, Valérie Trierweiler, certes toute à la colère d'une femme outragée, mais elle n'eut pas à noircir outre mesure le tableau. Cette présidence a rapidement tourné au vaudeville.
Oui, l'exemple vient de haut, et l'on s'en est rendu compte avec la publication, en 2016 du livre « Un Président ne devrait pas dire ça » (2), qui révélait un homme vantard et faible à la fois, tenant des propos plein de mépris en privé pour les couvrir de la plus hypocrites bien-pensance dès qu'il était en public. Ce livre surtout révélait en François Hollande un homme plus soucieux de paraître que d'être, un homme plus intéressé par les discussions avec les journalistes que par les taches de l'Etat.
Dès lors, c'est l'ensemble du bilan du Président qui est durablement entaché. Ce n'est plus un bilan que l'on peut défendre ou dont on peut se réclamer, c'est un bilan que l'on dépose. Le Hollandisme finit en banqueroute frauduleuse.
Le scandale originel du quinquennnat

Ce nouveau scandale conclut donc le quinquennat. Mais, il n'est que le prolongement logique, quoique anecdotique, d'un autre scandale en réalité plus profond et plus irrémédiable. Elu pour combattre la « finance », et l'on se rappelle son discours au Bourget lors de la campagne de 2012, François Hollande s'en est fait en réalité son plus fidèle serviteur. Elu sur le projet d'une renégociation du traité dit « Merkozy » (Merkel-Sarkozy), il n'a eu de cesse, à peine élu, de le faire ratifier sous la forme du TSCG. Dans Le Roi s'amuse, (1832) Victor Hugo fait dire à Triboulet, le bouffon du Roi « Sire, je ne viens pas redemander ma fille/Quand on n'a plus d'honneur/On n'a plus de famille.. ». Il y a là une terrible vérité. Quand les hommes politiques n'ont plus d'honneur, et l'honneur ici est de servir le bien commun et la communauté nationale, ils n'ont plus de probité. N'ayant plus qui servir ils ne pensent plus qu'à se servir.
On perçoit mieux, alors, le rôle fondamental de la souveraineté. Elle lie les dirigeants à leur peuple. Elle leur confère le pouvoir, mais elle les oblige aussi à la responsabilité devant ce même peuple. Et c'est de ce couple, pouvoir et responsabilité, que nait la démocratie. C'est cela le sens très profond de la souveraineté, sens qui s'exprime de manière particulièrement évidente dans la forme moderne prise par ce principe de souveraineté populaire. Mais François Hollande, surnommé par ses proches « monsieur petites blagues » n'est même pas Triboulet, et ses saillies ne font plus rire que ses obligés.
Il convient ici de rappeler que François Hollande, comme Nicolas Sarkozy avant lui, a mis la souveraineté du peuple à l'encan. Ce sont ces deux hommes, connivents au delà de leurs oppositions, qui ont volé aux Français les résultats du référendum de 2005. Et c'est là la racine profonde, la racine cachée, mais la racine évidente des multiples scandales qui ont entaché les quinquennats de l'un comme de l'autre.
Ultime clarification
François Hollande, devant son bilan désastreux, a décidé de ne pas se représenter, ce qui constitue en un sens un aveu. Mais, aujourd'hui, il fait tout pour favoriser celui qui est son héritier réel, même s'il n'est pas son héritier politiquement légitime: Emmanuel Macron. Le nombre de ralliements à la candidature d'Emmanuel Macron de hiérarques socialistes en témoigne. Emmanuel Macron, il convient de le rappeler fut le conseiller de François Hollande avant de devenir Ministre de l'économie.


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