Même si les employés de l’État ne bénéficient pas souvent de la cote d’amour des Québécois, je dois admettre que les dernières offres du président du Conseil trésor, Martin Coiteux, contiennent tous les ingrédients pour ouvrir la voie à une partie de bras de fer corsée et pénible entre les parties.
D’entrée de jeu, l’écart substantiel entre les propositions des deux parties annonce à lui seul l’ampleur du chemin à parcourir. En effet, de 3 % d’augmentation salariale sur cinq ans, comprenant un gel pour les deux premières années, à 13,5 % sur trois ans, on conviendra qu’il n’est pas nécessaire d’être prophète pour prévoir la difficulté d’une entente négociée de « bonne foi ».
Quant à l’argument de Martin Coiteux à l’effet qu’on « a pris le gouvernement pour un père Noël dans le passé », il m’apparaît désuet et dépassé, d’autant plus qu’il écorche en passant les gouvernements libéraux précédents. Par ailleurs, du côté des syndiqués qui évoquent l’inflation et le rattrapage salarial avec les employés du secteur privé pour justifier leurs demandes, ils devront donner un peu de laisse à leurs revendications.
Une saga qui est ouverte sous le signe de la provocation et du mépris de la part du président du Conseil du trésor et qui risque de dégénérer en affrontement musclé qui, à mon sens, remet sérieusement en question la bonne foi du gouvernement Couillard dans le processus de négociation qui s’amorce dans une véritable guerre ouverte et démobilisante pour l’ensemble des employés de l’État.
La hache dans le rayonnement du Québec
Décidément, le gouvernement Couillard ne semble pas imbu de la fibre québécoise qui lui a procuré au cours des années ses lettres de noblesse à l’étranger. À preuve, sa dernière coupure annuelle de 160 000 $ à l’Association internationale des études québécoises, dont l’objectif principal est d’offrir des bourses d’études et de recherche et à payer les frais de déplacement de chercheurs issus de toutes les disciplines et de créateurs québécois, surtout des auteurs, invités à représenter le Québec dans différents colloques internationaux.
Aux dires de Serge Jaumain, le président de l’AIEQ, le gouvernement du Québec « tue tout à fait le réseau en faisant cela. Il est clair que l’AIEQ, devant une telle décision, est condamnée à disparaître. » Pourtant, un grand nombre de Québécois, tels Dany Laferrière et Monique Proulx, ont profité de ses fonds pour représenter le Québec dans des colloques à l’étranger.
À force de sabrer des peccadilles dans des programmes culturels, ce gouvernement nous démontre une démarche à courte vue sur les « vraies affaires », une stratégie qui, à moyen terme, aura des conséquences négatives sur des retombées économiques importantes liées étroitement au rayonnement du Québec ici et à l’étranger.
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