Le gouvernement américain a injecté des centaines de milliards pour tenter de mettre un terme à la crise financière qui secoue Wall Street et menace de plonger l'économie mondiale dans une grave récession. Le plus gros assureur de la planète, AIG, a été nationalisé, de même que les géants hypothécaires Fannie Mae et Freddie Mac. Le président Bush envisage maintenant de créer un gigantesque fonds qui récupérerait tous les placements dont la valeur est irrémédiablement dégradée.
Personne ne sait quand les vents se calmeront et combien de victimes ils feront encore. Une chose est sûre, il aura fallu l'intervention massive de Washington pour éviter que tout le système ne s'effondre. Et ce, sous une administration républicaine!
Déjà, l'industrie financière s'inquiète de la vague de réglementation qui suivra. On craint une intervention trop lourde, trop tatillonne des gouvernements visant à interdire ou baliser les pratiques qui ont mené à l'évaporation de centaines de milliards de dollars. Pourtant, les apôtres du libre marché auront bien du mal à soutenir que l'État ne devrait pas réglementer de manière serrée une industrie dont il s'affaire aujourd'hui à réparer les dégâts avec l'argent des contribuables. C'est «la fin du capitalisme américain tel qu'on le connaissait», affirme un professeur de la London School of Economics. Sans doute pas, mais c'est certainement «la fin de la finance peu réglementée», comme l'écrit Martin Wolf, chroniqueur au Financial Times.
Aux États-Unis, on devra imposer des normes plus sévères aux prêteurs hypothécaires. Les produits financiers complexes devront être plus transparents. Les acteurs qui jusqu'ici étaient à peu près libres de leurs mouvements, tels les «hedge funds», devront se soumettre à davantage de règles. Les exigences de capitalisation seront renforcées. Cela est d'autant plus certain que la crise financière est devenue un enjeu de l'élection présidentielle. John McCain a juré que s'il devenait président, il ferait en sorte que «jamais une telle crise ne puisse se reproduire». Barack Obama a promis une «vraie réglementation qui mettra fin à la culture de laisser-aller à Wall Street».
Avant même de connaître les résultats de la présidentielle, on peut être assuré que, tel que le souhaite M. McCain, une crise COMME CELLE-CI ne se reproduira plus. Les participants du système financier auront appris de leurs erreurs. Les investisseurs, notamment, seront plus prudents, ne se contentant plus des propos rassurants de leurs conseillers et des agences de cotation.
Le changement de culture que souhaite M. Obama, cependant, ne se produira pas. En tout cas s'il se produit, il ne durera qu'un temps. L'intervention de l'État, aussi étendue soit-elle, ne pourra pas empêcher la recherche du rendement maximal (qui est à la base de la culture capitaliste), la sophistication croissante des produits financiers et la tolérance voire l'ignorance du risque. La confiance ira croissante, on oubliera graduellement 2008, et cela mènera à une montée fulgurante des marchés.
Puis, inévitablement, la bulle éclatera. Les causes ne seront pas les mêmes, la crise prendra une forme différente, mais crise financière il y aura bel et bien. C'est triste à dire, mais aucune loi ne peut imposer la sagesse.
La crise et l'État
Pratte ou l'appel à une "sagesse" nébuleuse...
André Pratte878 articles
[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8a...
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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]
[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.
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